Sarah et Aurélien racontent leur tour du monde à la voile avec leur bébé
0| Mis à jour le 12 avril 2018
Oseriez-vous effectuer un tour du monde à la voile avec votre bébé ? Eux, ils n’ont pas hésité ! Sarah, 33 ans, et Aurélien, 37 ans, sont parents de Nael, qui à 1 an, commence sa vie d’une incroyable manière. Il faut dire que les parents sont des vrais loups de mer. Sarah est professeure de paddle yoga et a vécu ses onze premières années sur un voilier avec ses parents. Aurélien, quant à lui, est conseiller technique auprès de la fédération française de voile.
Tous les deux se sont ainsi orientés naturellement vers des métiers en lien avec la mer après avoir mené en même temps une carrière de haut niveau en windsurf. Alors que Sarah continue son activité professionnelle au cours du voyage, Aurélien est quant à lui en congé parental pour 2 années. Rencontre avec ce sympathique couple !
Est-ce facile de faire un tour du monde avec un bébé ?
Voyager autour du monde à la voile avec un bébé est plutôt facile à ce jour. Nael a 1 an et commence à marcher. Nous rencontrons les mêmes obligations de surveillance sur notre voilier que dans une maison ou un parc public par exemple. Nous évoluons avec lui au fil des étapes de son développement aussi bien moteur que cognitif. Sachant que c’est notre premier enfant, beaucoup de nouveautés nous attendent dans son apprentissage. Nous n’avons pas le sentiment que cela soit plus difficile que nos amis vivant sur la terre ferme, il faut juste adapter à ce milieu spécifique.
Au niveau du suivi médical, nous anticipons les pays pour lesquels il vaut mieux faire ses examens et les planifions ainsi au fil du voyage.
Les principales difficultés résident dans la capacité d’un enfant à rester dans un espace fermé lors d’une durée plus ou moins longue. Concrètement, les traversées sont les moments forts de mise à mal de la patience de Nael qui ne rêve plus que de marcher et aller escalader tout autour de lui. Nous nous relayons ainsi pour jouer avec lui, autant vous dire qu’on ne s’ennuie pas sur nos navigations.
Vous êtes véliplanchistes de haut-niveau. Est-ce que vous avez donné des cours aux locaux ?
Notre passion, c’est l’enseignement du windsurf et nous sommes toujours heureux de faire partager notre expérience du haut niveau en funboard, une discipline de windsurf. Nous n’avons pas donné de cours sur notre trajet mais aimons toujours donner quelques conseils aux pratiquants qui le souhaitent lors de nos arrêts sur les différents spots rencontrés. Mais si la demande d’un cours particulier nous parvenait, Sarah pourra y répondre avec plaisir.
Au Maroc, nous avons aussi passé une après-midi avec les jeunes du club nautique d’El Jadida afin de leur présenter nos deux parcours pour atteindre le haut niveau.
Quels sont les meilleurs spots pour s’adonner à la planche à voile et au paddle sur la côte Atlantique ?
Les spots de Stand Up Paddle et de windsurf sont nombreux en Atlantique. Nous retiendrons plus particulièrement l’île de La Graciosa au nord des Canaries et au pied d’un volcan pour la pratique du SUP Yoga en milieu naturel. Puis les grottes de Lagos au Portugal pour les balades pleines de surprises en SUP, au milieu des roches.
Au niveau du windsurf, les sessions dans les vagues nous ont enchantés à Moulay au Maroc. Il y a un vent fort et régulier. Sur l’île de Boa Vista au Cap Vert, la qualité des vagues se prête davantage au surf.
N’oublions pas le Brésil si l’on pousse notre voyage sur l’Atlantique plus à l’ouest. Nous y rajouterons ainsi la lagune de Tibau do Sul pour le SUP Yoga et balade, Pipa pour le surf en SUP et Sao Miguel do Gostoso pour le windsurf au milieu des cocotiers.
Vous étiez au Brésil. Qu’est-ce qui vous a séduit dans ce pays ?
Nous quittons tout juste le Brésil après 3 mois au total, durée de visa maximum pour les français. Mais on serait bien resté plus longtemps car on a tout simplement adoré. Notre séjour s’est déroulé en période de carnaval, ce qui forcément amena une coloration et une sonorité délicieuses à notre étape brésilienne. Nous avons été séduits aussi bien par les lieux que les personnes ou encore la culture. Au niveau des lieux, les paysages sont juste incroyables avec le climat tropical qui permet de faire quasiment tout pousser. Les cocotiers sont à chaque coin de rue et les dunes de sable sont le théâtre de couchers de soleil incroyables.
Les brésiliens sont soit très riches soit très pauvres, c’est ce contraste qui peut surprendre au début mais l’accueil et l’envie de partager sont toujours plus forts, ce qui nous a permis avec un bébé de discuter et se faire inviter parfois chez les locaux. Les grillades interminables et les langoustes nous manqueront !
Qui dit Brésil dit musique et plage, et en période de carnaval c’est génial. Pas besoin d’aller à Rio pour en prendre plein les oreilles. La fête est omniprésente. Vous vous régalerez des plats locaux et boissons aussi bien avec la coco fraîche que la caïpi servie bien serrée !
Nous ne voulions pas prendre de risques dans les grandes villes où les inégalités sociales se font beaucoup plus ressentir et où les agressions sont plus nombreuses. Nous avons ainsi choisi des petites stations balnéaires (Tibau do Sul, Pipa, Sao Miguel de Gostoso…) ou des villages de pêcheurs (Perobas, Touros) comme lieux de vie, de mouillage et de visite. Notre séjour à Natal, la capitale du Rio Grande Norte, fût ainsi brève avec néanmoins de belles surprises sur les plages environnantes et de nombreux commerces pour faire l’avitaillement du voilier.
Que faites-vous à manger sur le voilier ?
En navigation, nous optons pour les fameuses soupes chinoises, préparées avec de l’eau chaude. Sinon, lorsque le temps nous le permet, nous dégustons le poisson pêché et des succulentes salades avec du thon, de l’avocat, des tomates, du concombre, du riz et un assaisonnement à l’huile d’olive. De quoi être prêt à affronter la mer.
Au niveau culinaire, nous avons découvert la tapioca, une galette à base de farine de manioc mais aussi l’açai servi en glace avec du granola et de la banane. On s’est aussi formé au découpage des filets de poisson sur la jupe arrière du voilier en pleine mer
Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
De belles vagues, des spots accueillants pour le mouillage mais aussi des sessions de surf, kite, windsurf et paddle. Un bébé qui continue de s’éclater auprès de ses parents sur un voilier au fil des escales à venir, et bien sûr comme toujours de belles rencontres avec les locaux.
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