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Le blog voyage by Chapka

Indonésie : à la découverte de l’île Florès

Article rédigé par Romain Hamon.

Pendant les vacances de la Toussaint, je me suis rendu en Indonésie, et plus précisément sur l’île de Florès. Ce territoire de 15 000 kilomètres carrés, long de 360 kilomètres, fait partie des petites îles de la Sonde (Nusa Tenggara) au même titre que Bali et Lombok à l’ouest, et Timor à l’est.

Plus sauvage et moins fréquentée que Bali, à cause notamment d’un déficit d’infrastructures touristiques haut de gamme, Florès attire les voyageurs qui aiment barouder. Au menu des réjouissances, des randonnées autour des volcans et des rizières mais aussi des plaisirs sous-marin (plongée, snorkeling). Florès est également la porte d’entrée du parc national de Komodo, où l’on peut observer les effrayants dragons, des animaux classés parmi les plus dangereux de la planète bleue.

La stat’ : on recense 14 millions de touristes internationaux en Indonésie en 2017 dont 5.6 millions pour l’île de Bali. Le gouvernement indonésien espère attirer 500 000 touristes sur Florès à l’horizon 2019.

Quelques anecdotes sur Florès

On compte environ deux millions d’habitants sur Florès et cinq groupes ethniques. Les Mangarrai, qui peuplent l’ouest de l’île, sont les plus nombreux. Viennent ensuite les Ngada, qui vivent dans le centre autour de la ville de Bajawa et du volcan Gunung Inerie (2 245 m). La particularité de ce peuple, c’est qu’ils forment une société matriarcale, ce qui est très rare en Indonésie. Cela signifie que la propriété et l’héritage se transmettent par les femmes. Enfin, citons les peuples Ende, Sikka et Lamaholot, à l’est de Florès. Chaque ethnie possède son propre dialecte. Néanmoins, l’indonésien est utilisé pour échanger sur toute l’île et effectuer du commerce. Rare sont ceux qui peuvent tenir une conversation en anglais.

Même si l’Islam est la religion dominante de l’Indonésie, la plupart des habitants de Florès sont catholiques, suite à l’installation des colons portugais au seizième siècle. Ce sont eux qui baptisèrent l’île (florès veut dire fleurs en portugais). A noter que des Néerlandais se sont également établis sur l’île à partir du milieu du dix-neuvième siècle pour exploiter les ressources minières.

Florès-Jamaïque, même combat. La culture reggae est très importante sur l’île et il n’est pas rare d’entendre du Bob Marley à la sono des restos.

Comment se rendre sur Florès ?

La solution la plus simple est de prendre un avion depuis l’aéroport Denpasar de Bali. Si comme nous, vous souhaitez visiter l’île d’ouest en est, choisissez d’atterrir à Labuan Bajo et repartez depuis l’aéroport d’Ende ou de Maumere. Parmi les compagnies aériennes qui proposent des trajets, citons Garuda (estampillée Skyteam) et les compagnies low-cost : Lion Air, Wings Air, Sriwijaya Air et sa filiale Nam. Comptez environ 200 € pour un aller-retour.

Un itinéraire d’une semaine sur Florès

Nous sommes quatre à nous lancer à la découverte de Florès. Il y a ma femme Charlotte, mon cousin Alex et sa copine Margot, qui ont débuté en septembre un tour d’Asie du Sud-Est pour une durée de neuf mois. Quand nous les retrouvons, ils ont déjà découvert Bali, les îles Moluques, Kei et Banda.

Quatre, c’est un bon nombre pour visiter Florès car cela nous permet de nous offrir un chauffeur pour la semaine. Les routes sont réputées pour être en mauvais état, surtout en montagne. Notre driver se nomme André. C’est un Florinais d’une trentaine d’années, qui ressemble à un maori. Il est amateur de reggae et d’arak, une eau-de-vie locale qui rend complètement barge. (Tarif pour 8 jours de route : 7 millions de roupies, soit 420 euros).

Avec lui, nous définissons l’itinéraire. Nous partons de Labuan Bajo vers Maumere en passant par les rizières de Ruteng, Bajawa, le village côtier de Riung et Moni, un bourg situé non loin du volcan Kelimutu.

Carnet de voyage sur l’île Florès

La découverte des dragons de Komodo

Jour 1 : journée en bateau pour aller observer les dragons de Komodo et faire du snorkeling. Nous partons depuis le petit port de Labuan Bajo. Sur le slow-boat, nous sommes accompagnés par le capitaine (logique), son second, un guide et un jeune de Labuan Bajo qui n’a jamais rencontré les dragons.

Nous rencontrons ces inquiétants varans de trois mètres de long sur la petite île de Rinca, située dans le parc national de Komodo. Pour les approcher, nous sommes accompagnés par un ranger anglophone mais aphone. Il faut savoir que le dragon de Komodo pèse plus de cent kilos, court en moyenne à 25km/h et que son venin est mortel. Bref, on ne fait pas les malins, même si tous ceux que nous croisons digèrent depuis plusieurs semaines biches et buffles.

voir les dragons du komodo à Rinca au départ de Labuan Bajo Florès

Photo : Un dragon du Komodo

La suite de la journée est dédiée au snorkeling, l’occasion d’observer des coraux, des poissons exotiques et des requins à pointes noires. (Sortie bateau : 2.3 millions de roupies, soit 140 balles. Entrées au parc national de Komodo non inclues).

Dans les rizières

Jour 2 : Le gars André entre en piste avec son bolide et nous emmène vers Ruteng, où il y a d’innombrables rizières. Nous sommes en pays mangarrai et André nous fait rencontrer l’un de ses plus dignes représentants. Il s’appelle Jeff, trente ans à peine, et il tient une auberge du nom de Sun Rice Homestay. Dans l’après-midi, Jeff nous invite à rencontrer les habitants de son village. Si la balade est agréable, nous sommes constamment interpellés par des enfants qui nous saluent (hello mister !), nous serrent la pince, rigolent pour un rien. C’est fatiguant à la longue mais tant pis, c’est aussi ça l’Indonésie.

Le soir, Jeff partage le repas avec nous. Ce sera par terre, en sarong, avec un menu végétarien : riz, haricots-épinards, croquettes de soja, tempe, etc. Nous l’agrémentons de quelques Bintang, la bière blonde locale (sorte de Kro’). Jeff est un moulin à parole. Il nous parle aussi bien de ses hectares de rizières que de son divorce. Pendant que nous buvons ses paroles, son père et son petit frère s’enfument à la clope.

Jour 3 : nous démarrons la journée à l’aube afin de randonner autour des rizières et observer le lever du soleil en compagnie de Jeff. En bon orateur, il en profite pour nous raconter la journée type d’un riziculteur en périodes sèches et humides.

découvrir les rizières de florès

Photo : les rizières en terrasse

Après le petit-déjeuner, André nous emmène chez des dames plutôt âgées qui produisent de l’arak, un alcool fort que l’on obtient grâce à la sève du palmier. Après une dégustation sous une chaleur de plomb des eaux-de-vie à différents degrés d’alcool, nous nous décidons (assez rapidement) à acheter une bouteille à 40 degrés d’alcool. Apparemment, c’est bon quand on le mélange au coca-cola. Nous essayerons le soir venu, mais en attendant, on profite d’une pause-déjeuner sur la côte sud de l’île avec baignade.

Arrivés à Bajawa, nous nous installons chez l’habitant. Notre hôte s’appelle Marcelino. C’est un pote d’André et il fume de la ganja. Il nous propose une balade en forêt le lendemain. Nous acceptons volontiers, d’autant plus qu’il nous emmènera à la rencontre du peuple ngada. En attendant, nous filons en ville pour acheter du coca et tester le fameux arak-coca. Pas mauvais ! André vient gratter l’amitié pour obtenir un verre. Malin !

A la rencontre des peuples de Florès et des fonds marins

Jour 4 : Bajawa est encadrée par le volcan Gunung Inerie (2 245 mètres). C’est l’occasion donc de faire de bonnes balades en altitude. Marcelino nous guide à travers la forêt et nous fait découvrir deux villages traditionnels : Tululela et Bena, où il est possible d’acheter des ikats confectionnés sur place. Enfin, nous terminons la journée dans les sources d’eaux chaudes, puis glacées de Malanage. Un délice !

découverte des villages de florès

Photo : le village de Tululela

Jour 5 : Nous quittons Bajawa pour rallier le nord de l’île et la charmante ville côtière de Riung. En chemin, nous nous arrêterons à de nouvelles sources d’eaux chaudes (Mengeruda).

La route n’est pas de tout repos avec les nids de poule. Nous perdons ainsi de précieuses minutes à cause d’un incendie causé volontairement par les fermiers. Ces derniers brûlent leurs terres pour défricher et fertiliser. Forcément, ils ne maîtrisent pas toujours la propagation des flammes. Qu’importe, nous sommes ravis d’atteindre le joli village de Riung avec ses petites cabanes sur pilotis et son allée de cocotiers qui mènent au ponton. Nous résidons à quelques centaines de mètres du ponton, à l’hôtel Del Mar. Le propriétaire, un Indonésien qui a vécu à Amsterdam, nous accueille avec une bouteille de pastis, qu’il a acheté deux millions de roupies à Bali. La soirée sera arrosée avec plusieurs Bintang. « Une pisseuse » selon l’un des potes du gérant. Nous terminons aussi notre bouteille d’arak, avec l’aide d’André.

Jour 6 : jour de repos pour André, qui a trop abusé de l’arak la veille. Quant à nous, nous embarquons vers neuf heures du mat’ sur un bateau de pêcheurs depuis le ponton de Riung. Première escale sur l’impressionnante île aux chauves-souris. Des milliers de chiroptères roux volent au-dessus de notre embarcation pour le plus grand plaisir de nos mirettes. Elles vivent en journée sur cet îlot, protégées des prédateurs, et volent vers Riung la nuit pour dévorer des fruits.

sortie bateau riung florès

Photo : les chauves-souris dans une performance très hitchcockienne

Nous laissons les chauves-souris et partons explorer les fonds marins avec nos masques et tubas. Notre accompagnateur Marcelo connaît les meilleurs spots pour observer les coraux et les poissons. Nous verrons notamment une belle rascasse volante. Pendant ce temps-là, le capitaine met en route un barbecue sur la plage. Nous rentrons vers Riung en trinquant à la Bintang ! Une belle journée sur l’eau en somme. (1.6 millions de roupies indonésiennes pour la sortie).

sortie bateau florès komodo

L’ascencion du Kelimutu

Jour 7 : Départ de Riung en direction de Moni, un bled qui fait office de porte d’entrée pour le parc national du Kelimutu. Nous nous arrêtons en chemin pour piquer une tête, profitant notamment de chouettes vagues, puis crevons un pneu sur la route. Les aléas du trajet ! Nous faisons une halte à Ende pour changer la roue. A notre arrivée à Moni, nous nous installons à la terrasse du Mopi’s, très certainement le bar le plus cool de Florès. Pour nous, ce sera ginto’ et whisky coca.

Jour 8 : A Moni, nous avons passé une nuit particulièrement difficile. Déjà parce qu’il fallait se lever aux aurores, pour découvrir le Kelimutu au lever du soleil. Ensuite, parce que le propriétaire du gîte où nous nous trouvions n’a rien trouvé de mieux à faire que de se bourrer la gueule avec notre guide André, très docile quand on lui offre un coup d’arak. Résultat, de la musique à fond, des cris et un type –peut-être le proprio- qui essaye de défoncer les portes de nos chambres. On ne recommande vraiment pas le gîte Christin Lodge.

C’est donc avec une jolie gueule de bois, et sur les coups de quatre heures du mat’, qu’André nous mène à l’entrée du parc national du Kelimutu. Après une courte marche d’une demi-heure à la frontale, nous découvrons les trois lacs volcaniques, qui selon la légende regrouperaient l’âme des Florinais décédés. La couleur des eaux varient du fait de la dissolution des minéraux. Il y a un lac bleu foncé, un autre vert turquoise et enfin un lac noir où l’âme des méchants s’agitent. Sûrement ici que finira le proprio du gîte de Moni s’il continue à réveiller ses clients.

randonnée kelimutu florès

Photo : Deux lacs volcaniques au lever du soleil.

Pour clore cette magnifique semaine, nous nous dirigeons vers Koka Beach, une plage paradisiaque de sable fin, puis sur Paga Beach pour déguster un poisson au barbecue.

Nous finirons notre séjour plus à l’est, à Maumere, une ville de la côte nord de Florès, sans charme, mais qui a le mérite d’accueillir un aéroport. Ce sera notre porte de sortie pour revenir à Bali.

6 commentaires

Eddy La Truite
Eddy La Truite

9 août 2019

Bonjour, je vous trouve un peu dure avec les enfants qui ne font que vous dire bonjour...

Et ce pauvre Dédé que vous faites transpirer l'arak!
Cordialement,

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rafi
rafi

19 juin 2019

bonjour
je pars à Flores en juillet . peux tu me donner les coordonnées mail de ton chauffeur s'il te plait?
merci de ton aide
super blog !!

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Romain

19 juin 2019

Bonjour. Je n'ai pas les coordonnées de André. Par contre, je l'ai rencontré grâce au proprio de l'Hotel Kasuwari, un établissement pas cher de Labuanbajo. Bon voyage !! Romain.

hamon marie
hamon marie

23 novembre 2018

tu le publies quand ton guide RORO ? peux-tu nous préparer après un mariage au Liban une incursion vers la Jordanie ? bisous Tante Marie

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Geslain Brigitte
Geslain Brigitte

20 novembre 2018

Merci Roro . Ce fut une lecture bien agréable au cours de ma pause dejeuner. J'entendais presque ta voix.
Voilà une destination bien tentante .

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