Découvrez ces villages du monde un peu plus français que les autres
1| Mis à jour le 16 novembre 2021
A la suite de notre article sur les villes américaines influencées par la France, nous nous sommes demandé s’il y avait d’autres villes portant un nom français dans le monde. La réponse est oui, très probablement, mais était-ce le sujet le plus intéressant ? On ne pense pas. On a donc décidé de s’intéresser aux villages du monde qui ont été façonnés ou influencés à leur manière par les Français.
Oula, sujet sensible, on vous voit venir. Comme on ne veut froisser personne, nous ne citerons aucun village situé dans un pays ayant fait partie de l’ancien Empire colonial français.
Allez, hop, c’est parti !
Fáskrúðsfjörður en Islande
C’est un village de pêcheur d’à peine sept-cents habitants située sur un fjord à l’est de l’île. Un petit port de pêche, quelques maisons, une station-service, un supermarché et surtout un musée français, dédié aux marins qui venaient pêcher en Islande. Les marins français ont maintenu une station à Fáskrúðsfjörður du milieu du XIXe siècle jusqu’à la Première Guerre mondiale. 200 à 300 voiliers français débarquaient pour pêcher de la morue au large de l’Islande avec environ 4 000 marins.
Au cours de cette longue histoire de pêche française en Islande (qui remonte au XVIIème siècle), de nombreux navires ne sont jamais rentrés. On estime que jusqu’à 400 d’entre eux ont coulé et 4 000 à 5 000 marins sont morts. Près du cimetière français, un monument a été érigé en l’honneur de ces héros de la mer qui ont été soumis au dur labeur, à l’humidité et au froid, sans parler des accidents.
Leurs opérations de pêche étaient très importantes pour les ports de pêches français. Par exemple, à Dunkerque dans les années 1860, environ 6 000 personnes étaient employées pour la pêche au large de l’Islande. Ces opérations étaient également importantes pour d’autres villages, tels que Paimpol et Gravelines.
Dans ce village islandais, les panneaux de signalisation sont inscrits en deux langues : français et islandais.
Pigüé dans la Pampa Argentine
L’Argentine a gagné son indépendance en 1816 après trois siècles de colonisation espagnole. On pourrait logiquement croire que le pays a été uniquement « influencé » par les colons espagnols, or d’autres pays européens ont joué un rôle essentiel dans le développement de ce grand pays d’Amérique du sud. On peut penser aux Suisses et aux Allemands, qui ont développé les stations de sports d’hiver en Patagonie (ex : San Carlos de Bariloche). On peut également penser aux Italiens qui ont très massivement émigré vers l’Argentine. D’ailleurs, on dit souvent des Argentins qu’ils sont : « des Italiens qui parlent espagnol », aimant boire le café dans une tasse, adorant la pizza et le fernet branca.
Un autre pays qui a influencé l’Argentine, c’est évidemment la France ! Buenos Aires est d’ailleurs surnommé « le Paris de l’Amérique latine » en référence à ses grandes artères et immeubles qui auraient très certainement plu au Baron Haussmann. On estime que 250 000 Français ont émigré en Argentine entre 1880 et 1910, la plupart venant du sud-ouest de la France, Pays Basque, Béarn et Aveyron.
Certaines localités ont été créés par les migrants français comme Pigüé, au nord de Bahia Blanca dans la Pampa. La ville a été fondée au xixe siècle par 165 rouergates de l’Aveyron, mis au chômage à cause de la crise minière dans le département. Ils se lancèrent en Argentine dans l’exploitation céréalière.
Des Basques et les Béarnais ont aussi migré à Buenos Aires et dans la province du Chaco, à la frontière paraguayenne. Les Basques étaient réputés pour être de formidables laitiers.
San Rafael et Jicaltepec dans le Veracruz au Mexique
Des Bourguignons qui créent un village au Mexique ? Oui, c’est arrivé au début du xixe siècle ! Ils venaient de la campagne dijonnaise et ont embarqué dans un bateau au Havre en 1833. Ces paysans en quête d’une vie meilleure dans les Amériques ont été séduits par les bords du Rio Filobobos dans l’Etat actuel du Veracruz. Ils s’installent en premier lieu dans le village de Jicaltepec pour cultiver la vanille. Entre 1853 et 1861, la colonie française connaît son apogée et se développe dans les environs. On y commerce également du sel et du tabac. Le déclin intervient à cause de la peste, puis à cause de l’intervention militaire de Napoléon III au Mexique entre 1861 et 1867.
Jicaltepec perd pas à peu ses habitants au profit de la ville nouvelle de San Rafael, à quatre kilomètres de l’autre côté du fleuve. Des maisons de style bourguignon sont élevées et les colons cultivent des bananes et élèvent du bétail. Aujourd’hui, c’est une ville paisible de 30 000 habitants.
A découvrir : la maison Couturier, d’influence bourguignonne. C’est un hôtel, restaurant et spa. A voir aussi : la tour de l’horloge et la Casa Belin près des bananeraies.
Akaroa en Nouvelle-Zélande
Akaroa est un village de 800 habitants situé sur le Péninsule de Banks, non loin de Christchurch. Des Baleiniers français s’y sont établis dès 1830, attirés par le commerce de l’huile de baleine. Les Français déboursèrent mille francs aux Maoris pour acheter la zone de pêche et les côtes. Problème, en 1840, les chefs maoris s’unissent à la couronne Britannique via le traité de Waitangi. C’est déjà la fin de l’implantation française en Nouvelle-Zélande. Le village d’Akaroa a conservé tout de même des noms de rue francophones et chaque année se tient le Festival français d’Akaroa (Akaroa FrenchFest).
Seorae Village, un quartier français aux abords de Séoul
Seorae Village est un quartier de Banpo-dong, situé dans la métropole de la capitale sud-coréenne Séoul. Il est connu pour abriter une communauté française relativement forte autour du lycée français de Séoul. On estime que 600 français y vivent actuellement. La ville a souhaité signaler le quartier par des signalisations tricolores et en baptisant un parc de 20 000m² Montmartre Park. Les commerces ont suivi, avec une forte densité de boulangeries, restaurants, et cavistes.
1 commentaire
Jerome
12 novembre 2021
Vous pouvez parler aussi d Akaroa en Nouvelle-Zélande