L’Argentine en auto-stop, l’expérience inspirante d’Estelle et Elodie

Nous, c’est Estelle et Élodie, 24 ans et originaires du Nord de la France. On s’est rencontrées pendant nos études de commerce international à Lille. Chaque année, nous sommes parties faire des stages l’étranger : bénévole dans une association au Pérou, prof de surf au Panama ou encore un Erasmus à Barcelone. De toutes ces expériences à l’étranger est né notre goût pour le voyage et notre désir de découvrir le monde et ses cultures. 

Pourquoi faire ce tour du monde ? 

En Erasmus, nous avons vécu 6 mois intenses à rencontrer des étudiants étrangers, à créer de liens d’amitié forts, à partager nos différentes cultures et à voyager dans toute l’Espagne. 

C’est une sorte de bulle hors du temps où chacun est pris d’une joie de vivre quotidienne. Le plus beau, c’est que pendant tout ce temps, on en était conscientes et reconnaissantes. 

On adorait ça ! 

Au retour à la vie « normale », cette parenthèse a amplifié nos besoins d’ouverture au monde et aux autres. 

L’idée de faire un tour du monde est apparue comme évidente. Et nous deux ensemble, on sait qu’on est un binôme parfait pour voyager. 

Partir voyager après les études et avant de commencer une carrière professionnelle était pour nous le moment idéal. 

Cette idée est devenue un projet que nous avons préparé tout au long de notre dernière année de Master, et pour lequel nous avons économisé.  

Nous appellerons le projet : Bikearth_. 

Bikearth c’est nous. 

Le parcours

Lors de la préparation de ce tour du monde, on a élaboré une liste de pays chacune de notre côté. Lorsque l’on a mis nos listes en commun, il y avait vraiment beaucoup de pays. On a du faire des concessions. C’était un moment incroyable : on a pris conscience de la concrétisation du projet. Ça y est, on va partir pour de bon !

Ouvrir une carte du monde et pointer les pays que l’on veut visiter était un moment de rêve. On a tracé un parcours provisoire en prenant en compte quelques facteurs incontournables comme les saisons. L’itinéraire passe par 4 continents. 

On commencera par l’Amérique du Sud, de l’Argentine jusqu’au Mexique, puis on se rendra sur le continent africain (de la Namibie jusqu’au Kenya), en Asie (de la Thaïlande en Indonésie), pour finir avec la Nouvelle Zélande et la Polynésie Française. Waw sacré périple ! On se réserve 2 ans. 

Le début du voyage en mode touriste

Nos premiers pas en Amérique du Sud ont été en Bolivie et au Pérou. Quel dépaysement. C’est grandiose. 

Ces premières étapes, nous les avons vécues comme des touristes. Auberges de jeunesse, tours en groupe organisés par des agences, restaurants, bus de nuit… De très belles rencontres et de beaux souvenirs. Mais on a bien vite réalisé que ce n’était pas la façon dont nous voulions voyager, ce n’était pas l’idée derrière notre projet Bikearth. 

Cette période d’essai, dirons-nous, a permis de façonner notre façon de voyager en tant que backpackers. On veut aller à la rencontre de personnes locales et vivre des expériences uniques plutôt que d’être des voyageurs touristiques. 

L’aventure. 

L’Argentine, un déclic 

Nous voilà arrivées en Argentine après 2 mois de voyage. Une question résonne dans nos têtes : Comment pouvons nous changer notre façon de voyager ? 

Une seule solution : sortir des sentiers battus. 

L’argentine est connue pour son immensité et pour les distances énormes à parcourir pour rejoindre des destinations. Des kilomètres et des kilomètres de bus …? C’est l’occasion ! On se lance en stop. Fini les bus. Ou du moins, on essaie. 

Alors ni une ni deux, on se met à faire du stop pour quitter Buenos Aires, direction Mendoza, 1000 kms plus loin. 

Sortir d’une capitale en faisant du stop n’est pas une tâche facile. Certaines personnes, bienveillantes, ne se sont d’ailleurs pas cachées de nous le dire. Mais c’est un challenge à relever, et nous l’avons fait ! 

On prend conscience à ce moment que le stop peut nous emmener loin. On est ravies. 

Les voitures s’enchaînent et les kilomètres défilent. On fait des rencontres incroyables et on vit des expériences uniques. 

On a expérimenté plusieurs types de transport : 

• Des petites voitures dans lesquelles nos gros sacs ne peuvent même pas entrer dans le coffre. Alors on se serre comme on peut, avec nos sacs plus gros que nous sur les genoux.
• Des pickups où nos sacs sont à l’arrière avec les chiens. Parfois, nous avons une place à l’avant, parfois c’est dans le coffre.
• Et les camions, où pour le coup, c’est le luxe ! L’une est assise sur le siège passager et l’autre est allongée sur le lit derrière les sièges. 

Au total, nous avons fait plus de 8000 kms de stop à travers l’Argentine ! 

Plus nous descendions vers le sud, plus le stop devenait difficile. Le temps d’attente varié entre 30 secondes et 3h. Il faut savoir être patientes. 

Le stop est un moyen qui permet d’être au contact de la population locale. Nous avons fait de superbes rencontres, avons eu des discussions passionnantes, avons vécu des expériences authentiques et appris plus sur le pays. 

La population Argentine : toujours prête à aider 

Les argentins sont incroyables ! Ils sont d’une bienveillance et d’une générosité sans nom, toujours prêts à nous aider. 

Ils font des kilomètres supplémentaires et dévient leur route pour nous avancer le plus possible et beaucoup nous ont accueillies chez eux. 

Nous avons eu des situations plutôt comiques : 

1ere anecdote : Après avoir fait 700kms de stop, le camion nous a déposé à côté d’un poste de police pour passer la nuit. On est allées parler aux policiers pour savoir si c’était possible, et ils nous ont accueillies les bras grands ouverts, à partager le maté, à cuisiner pour nous et à parler pendant de longues heures. 

2eme anecdote : On a fait plus de 900 kilomètres avec Martin, un argentin qui était en vacances. On est arrivés trop tard pour passer la frontière. Alors on a dormi dans sa voiture avant l’ouverture le lendemain matin. Puis on a encore enchaîné les kilomètres avec lui avant d’arriver à Ushuaia. À ce moment là, on regardait les campings pour y passer la nuit. Mais Martin nous a proposé de dormir dans son Airbnb. Au départ, on refusait, mais après réflexion, on s’entendait super bien avec lui et c’était une occasion pour nous d’être encore au plus proche des locaux. 

Faire du stop n’est pas toujours facile. On attendait parfois plus de 3h avant de trouver une voiture. Un jour, on a fait du stop à côté d’un poste de gendarmerie. Le gendarme a commencé à nous parler et nous poser des questions. Au bout d’une heure, il nous remet l’insigne officiel “gendarmería nacional de Argentina” ! Ça va peut être plus facile d’arrêter les voitures avec cet insigne. 

En plus de cela, il nous propose de manger sa gamelle. On n’avait pas de nourriture, ça tombait bien. 

Chaque personne que l’on rencontre est formidable ! Notre voyage est rempli d’anecdotes. 

Work and travel 

On a profité pour travailler en tant que volontaire dans une Estancia en Patagonie. On avait prévu de rester 5 jours, mais ça s’est transformé en 15 jours tellement on a adoré ! 

Pendant 2 semaines, on a été volontaires à l’Estancia Santa Thelma. On a fait toutes sortes de petits travaux : faire un mur en ciment, planter des clous, ramasser des crottins, couper des branches, planter des arbres, et on a même joué aux Gauchos ! On devait s’occuper des moutons, et les ramener à l’Estancia à cheval. C’était une expérience vraiment marquante !

On a vécu notre meilleure vie de cowgirls. 

L’estancia accueille également des clients dans leur hôtel. On a pu sympathiser avec eux, venus des 4 coins du monde. 

Se poser quelques jours dans un endroit pour travailler permet de faire une pause dans le budget, de se reposer, de découvrir de nouvelles choses et de vivre une expérience unique. 

L’Argentine a été notre gros coup de cœur depuis le début du voyage tant sur les paysages splendides, les rencontres que l’on a faites et les expériences que l’on a vécues. On est restées 1 mois et demi alors que l’on prévoyait 3 semaines. 

Merci l’Argentine et à bientôt 👋 

Estelle & Elodie 

@Bikearth_