L’expérience Au Pair de Manon à deux pas de New York
1| Mis à jour le 16 juin 2020
À seulement 20 ans, Manon a décidé de tenter sa chance de l’autre côté de l’Atlantique afin de devenir jeune au pair à New York. Après avoir obtenu sa licence LLCE (langues, littératures, civilisations étrangères) en langue anglaise, l’Amiénoise s’est lancée corps et âme dans les démarches pour être au pair aux USA. Si elle laisse derrière elle le temps d’une année ses parents, ses deux sœurs, son petit-ami et même sa tortue, elle sait que ce choix va servir son projet professionnel. Elle ambitionne de devenir professeur d’anglais spécialisée en civilisation américaine. Pour le moment, elle profite de l’« American way of life ».
Pourquoi as-tu décidé de partir en tant que jeune fille au pair à New York ?
Depuis que j’ai commencé à apprendre l’anglais, j’ai toujours eu en tête de partir aux Etats-Unis. Ce pays m’a toujours fait rêver, surement à cause (ou grâce) de ce fameux « American Dream ». Je souhaitais faire un break une fois ma licence validée parce que j’en avais assez de l’université. J’avais l’impression de régresser en anglais. Certes, j’ai appris des tas de choses sur la culture anglo-saxonne mais il me manquait des mots de vocabulaire. Comment devenir un bon professeur d’anglais si je n’apprends pas la langue correctement ?
J’adore les enfants et je veux travailler avec eux plus tard. Je n’ai pas l’âge de partir en assistanat à l’étranger (il faut avoir 21 ans, je ne les aurais qu’en janvier 2017). Erasmus ou l’ISEP ne me tentait pas car je voulais découvrir la culture américaine. Je ne voulais pas seulement aller à l’université américaine pour me retrouver avec des gens venant comme moi, d’autres pays. Je voulais vraiment une immersion totale. La solution était donc de partir au pair.
Quelle est la mission d’une fille au pair ?
Une fille au pair est payée pour garder les enfants 45 heures par semaine. Elle est nourrie, logée, blanchie, doit aller en cours à l’université 3 heures par semaine. Je ne voyais aucun inconvénient à tout ça. Il faut partir minimum un an. J’ai donc décidé de me renseigner sur internet. Or très peu d’organismes sont agréés pour devenir fille au pair. Le mien est AuPairInAmerica.
J’ai rempli l’application, le formulaire sur internet et ils m’ont envoyé quelques semaines après une brochure avec une date de meeting sur Paris. Je m’y suis rendue et c’est là que l’aventure a commencé. J’ai dû faire une vidéo afin de me présenter, expliquer mon expérience en baby-sitting. Pas simple ! Mais cette aventure promettait d’être exceptionnelle. J’ai donc complété mon profil en janvier. En mars, j’étais acceptée dans le programme. Rien ne pressait car j’étais en 3ème année et je voulais partir pendant l’été 2016. L’organisme m’a ensuite mis en relation avec des familles qui aimaient mon profil et c’est ainsi que ma famille et moi, nous nous sommes choisis mutuellement.
Être fille au pair était pour moi beaucoup plus pratique et simple. C’était tout simplement la meilleure chance pour moi d’apprendre l’anglais, la culture et d’avoir une expérience en plus avec les enfants. C’est un véritable échange culturel.
Comment se sont passées les démarches pour obtenir le visa ?
Au niveau des démarches pour obtenir le visa, en partant en tant qu’au pair, c’est très simple de l’obtenir. Mais pour ça, il faut impérativement partir avec un organisme sponsor. Pour ma part, j’ai choisi AuPairInAmerica. Si des filles partent sans organisme, elles s’exposent à de très gros risques tels que la prison ou l’expulsion du territoire. Elles peuvent également être fichées afin de ne plus pouvoir entrer dans le pays.
L’organisme nous envoie les papiers et les consignes afin de faire une demande sur le site de l’ambassade Américaine en France. Remplir le formulaire sur internet m’a pris énormément de temps. Je voulais faire les choses posément et correctement. J’ai mis environ 3 heures pour finaliser ma demande de visa sur le site. Puis, j’ai pris un rendez-vous sur Paris à l’ambassade la semaine qui suivait. Il fallait venir avec le formulaire rempli, imprimé, une photo d’identité et une lettre qui attestait que j’avais bel et bien un sponsor. Une fois là-bas, ils vous posent deux-trois questions et si vous parlez un minimum anglais, c’est donné. Enfin, j’ai eu ce ressenti. J’ai donc un visa J-1, un visa d’échange, étudiant.
Présente-nous ta famille…
Mon Amour de Host Family !!! Nous formons désormais les “7 à la maison” puisque je m’occupe d’un garçon de 7 ans, et de triplés de 5 ans (2 filles, 1 garçon). Ils sont adorables et très ouverts. La famille voulait une fille au pair française car les enfants apprennent l’anglais et le français depuis qu’ils ont l’âge de parler. Le papa est Américain mais la maman est d’origine suédoise et voulait inculquer aux enfants une langue européenne.
Aucun des parents ne parle français. C’est pour cela qu’il était impératif pour eux d’avoir un soutien français pour les devoirs, pour pouvoir communiquer avec leurs enfants. Ils ont déjà un bon niveau. C’est impressionnant. Nous avons vraiment des discussions ensemble, en français. Et cela ne m’empêche en aucun cas de progresser en anglais car parfois je suis obligée de traduire pour les petits et je discute longuement de tout et de rien avec les parents. Nous avons une super relation. Je suis ravie de les avoir choisis.
Déjà, en les rencontrant sur Skype avant de matcher avec eux, nous avions énormément de points communs. A la base je ne voulais pas partir dans une grande ville comme New York. Je visais davantage la côte ouest. Si j’ai bien un conseil à donner c’est : choisissez votre famille en fonction de vos sentiments, de vos points communs et non pas en fonction de leur situation géographique. Je vis un rêve éveillé avec cette famille. Je ne suis pas simplement une fille Au Pair, je fais partie de leur famille.
Nous partageons beaucoup de choses. Je vais bientôt partir en vacances avec eux. J’aime les enfants comme des frères et sœurs tout en gardant le respect et l’autorité d’un parent. La maman m’a déjà dit “je t’aime, tu es comme mon 5ème enfant !” et ça je peux vous dire que rien n’est plus beau au monde. Je suis loin de ma famille, des gens que j’aime. Rien n’est mieux que d’avoir du réconfort et se sentir chez soi à l’autre bout du monde. Oui, même si je suis dans une famille extraordinaire j’ai parfois des coups de mou et il faut passer par-dessus. On ne vit cette expérience qu’une seule fois dans sa vie.
Tu es à New Rochelle, dans la banlieue nord de New York. Parle-nous de cette ville !
La ville de New Rochelle est plutôt grande, très bien desservie en ce qui concerne les transports en commun. Il y a le train, des bus. Il est facile de s’y déplacer en voiture aussi. J’utilise d’ailleurs principalement la voiture pour me déplacer dans New Rochelle, Larchmont, Mamaroneck, Pelham. Il y a vraiment toutes les commodités que l’on peut souhaiter : restaurants, fastfoods, centres commerciaux (malls), université, écoles publiques et privées, cinéma, bibliothèque, parcs, etc. J’aime beaucoup la ville. Les gens sont très accueillants et n’hésitent pas à vous aider. Les Américains sont très amicaux. Ils se rappellent de vous même s’ils ne vous ont vu qu’une fois. C’est dingue et très appréciable.
Ce qui m’a le plus surprise : positivement tout d’abord c’est leur joie de vivre, la facilité à s’intégrer dans un groupe. Si vous ne voulez pas manger du fast-food, il n’y a vraiment aucun souci. Ils ont une très large gamme de produits bio. C’est très facile de se nourrir sainement. On peut aussi trouver du fromage comme en France, même si c’est cher !
En revanche, ce qui m’a surprise négativement : il est difficile de se garer dans la ville même, ou alors il faut toujours payer. Le code de la route ne doit vraiment pas être le même que par chez nous. C’est mon avis personnel. Je pense qu’ils ne sont pas si bons conducteurs que nous le sommes en France même s’il y a des exceptions à tout. Il faut constamment rester sur ses gardes lorsqu’on conduit. Quelqu’un peut décider d’ouvrir sa portière alors que vous roulez à 30MPH (50km/h) à côté de lui, par exemple. Et les produits de beauté sont chers car la plupart sont importés de France ou d’Italie.
Enfin, j’aime beaucoup New Rochelle et Larchmont, qui sont juste côte à côte, car il y a énormément de français dans ces villes. C’est donc un bon mélange de notre culture avec la culture Américaine. Il fait vraiment bon y vivre et la ville est très proche de New York : 30 minutes en voiture, 45 minutes en train (le train passant toutes les 30minutes 7j/7). Je n’aurais aucun souci pour habiter longtemps à New Rochelle. Il y a de fabuleuses maisons, la mer n’est pas très loin. En 30 minutes nous sommes dans le Connecticut qui est beaucoup plus “country side” que New Rochelle. Je pense que cette ville est très bien située. En 5h de voiture, nous sommes au Canada. Rien n’est impossible !
Je trouve la ville très charmante, typiquement Américaine. Les voisins se saluent chaque matin. Nous sommes entourés d’écureuils. Tout le monde s’entraide ! New Rochelle est une ville propre et assez riche.
Quelle est ta journée type sur place ?
Je travaille du lundi au vendredi. Mes journées sont identiques avec quelques variantes pour le mercredi où je ne m’occupe plus des enfants. Je me lève donc à 6 heures du matin pour réveiller les enfants entre 6h15 et 6h30. Ensuite, petit-déjeuner : des Cheerios !! Je les emmène chacun à leur tour dans la salle de bain, puis je les aide à s’habiller. A 7h30, le bus passe chercher les triplés devant la maison. Ensuite, je pars emmener le plus grand à la French American School of NY, qui se situe à 5 minutes de chez nous en voiture à Larchmont.
Je reviens ensuite à la maison, je range la cuisine et le lave-vaisselle. Je fais les lits et je range leurs pyjamas. Ensuite, je suis libre entre 8h30 et 15h00. J’ai donc le temps d’aller à la salle de sport ($20/mois chez NYSC), à l’université. Je fais des Skype avec ma famille, mon petit ami, mes amis, je rédige mon blog ou simplement je me détends. Puis, manucure (American Habit), un tour au Mall, au cinéma. Je mange le plus souvent à la maison le midi. Vers 15h, je pars donc chercher le plus grand en voiture. Les triplés rentrent en bus à 15h30 et les parents travaillent à partir de la maison dans le “basement” donc au cas où ils sont là.
Ils mangent ensuite un en-cas (souvent un fruit). Les triplés s’amusent ensuite ou font des activités (danse, club de lego, science, etc.). Vers 16h00-16h30, je fais les devoirs avec le plus grand durant une heure environ. A 17h30, nous mangeons tous ensemble. Ensuite, vers 18h15, je m’occupe des triplés pendant que la maman s’occupe des devoirs d’anglais du plus grand. C’est donc l’heure de la douche. On se brosse les dents, on joue ensemble, on parle. Puis, 19h30… l’heure d’aller se coucher. Je passe de chambre en chambre afin de leur lire des histoires en français et en anglais afin qu’ils s’endorment. Cela dure généralement jusque 21h00, l’heure où j’arrête mon “service”. Généralement je reste discuter avec les parents jusque 22h00 et je suis déjà fatiguée de ma journée !
Combien gagnes-tu en moyenne par mois ?
Nous avons un salaire prédéfini par l’organisme : $195.75 il me semble mais les familles arrondissent le plus généralement à $200 par semaine. Donc $800 par mois, mais la vie est assez chère ici ($17.50 aller-retour NYC + $2.79 un aller de 2h en métro + les tips à laisser à chaque fois). Je me suis renseignée pour le salaire d’un professeur ici, c’est environ $3.000 par mois donc le salaire est cohérent par rapport au coût de la vie ici.
Ma famille est très généreuse avec moi alors j’ai parfois le droit à des cadeaux : des sacs, des places de concert, des produits cosmétiques, des chaussures. Je dois avouer que je suis bien gâtée !
Que fais-tu pendant tes journées « off » ?
Je me repose ou je pars à l’aventure. Le plus souvent je pars à New York en me fixant des objectifs : découvrir Times Square, le M&Ms world, les ponts de New York, les bons plans shopping, les quartiers différents de la ville. Je me repère très vite avec mon iPhone (donné par la famille) et Google Maps. J’adore New York, c’est une ville si dynamique. Des fois, la famille me propose de sortir avec eux : cinéma, apple picking, balade dans les champs de citrouilles, virée à la mer, dans un ranch, sortie en bateau. L’été, ils vont dans un club où il y a golf, piscine, tennis.
Ensuite je sors avec des amies que j’ai rencontré via le facebook d’Au Pair In America. Je sors dans New Rochelle ou New York. J’ai aussi eu l’occasion de me payer un weekend de trois jours aux Chutes du Niagara, organisé par une université de Manhattan en partenariat avec APiA. Nous étions donc 250 Au Pair à partir en bus pour découvrir le Canada ! C’était génial.
J’ai également le droit à la voiture durant le weekend donc je fais vraiment ce que je veux. Il y a tellement de choses à faire par ici.
Quelles seront tes prochaines destinations aux USA ?
En novembre avec ma famille nous partons à Miami 2 jours pour ensuite faire une croisière dans les Caraïbes. Je suis simplement surexcitée, d’autant plus que ma host family m’a proposée d’inviter mon petit ami. Je vais donc prochainement le revoir. Nous allons donc faire Miami, St Thomas, Tortola et Nassau.
En décembre, je compte repartir en bus avec d’autres filles Au Pair à Philadelphie et y découvrir la communauté Amish (qui me fascine). En février nous allons partir au ski au Canada probablement. Au printemps, je compte faire Boston, Washington DC et Montréal au Canada. En Avril nous allons à Orlando, à Disney pendant 4 jours. Enfin en Août j’aurais le droit au Travel Month, mon 13ème mois ici, permis grâce à mon VISA J-1, sans sortir des Etats-Unis. Je compte faire la côte Ouest. Californie, Nevada, Colorado, Utah.
Un conseil à donner à celles qui hésitent encore à tenter l’expérience au pair aux USA ?
Il ne faut pas avoir peur de se lancer. On ne vit cette aventure qu’une fois dans sa vie et on peut créer des liens pour toute une vie. C’est une expérience fabuleuse. N’ayez pas peur de partir juste parce que vous aimez quelqu’un. C’est une chance unique. Tout le monde doit accepter ce choix, ce désir. Mes proches l’ont très mal vécu mais je les vois chaque jour sur Skype et le temps passe si vite. Maintenant, ils sont simplement très heureux pour moi et mes sœurs ont hâte de venir me voir.
Je n’aurais même pas assez d’un an pour tout voir, certes, mais j’aurais fait pas mal de choses. Il n’y a aucune peur à avoir, nous sommes très bien entourées et très bien intégrées. Si ça ne va pas dans la famille, on peut partir, ou demander à trouver avec une autre famille. Il n’y a que des solutions ! A tout moment on peut tout arrêter même si ce n’est pas vraiment le but. Si ça peut rassurer quelqu’un pour qu’il tente l’expérience. Un seul conseil : OSEZ !
N’hésitez pas à suivre le récit de ses aventures au pair à New York et ses futurs voyages à travers les Etats-Unis sur son blog AFrenchAuPair.
Léa nous raconte son expérience de fille au pair en Australie
2 commentaires
Laeti
27 octobre 2018
Salut, malgré mes peurs je souhaiterais aussi partir faire fille au pair. J’aimerais savoir comment tu as fait pour trouver une famille ?
Bonne journée