Rencontre avec Marie, au pair à Londres
0| Mis à jour le 16 juin 2020
Marie, 26 ans, a été jeune fille au pair à Londres pendant seize mois. Elle nous raconte son expérience qui vient tout juste de se terminer en décembre 2018 en interview et également sur son blog.
Quel est ton parcours universitaire ?
Après un baccalauréat littéraire j’ai hésité entre des études d’anglais et d’architecture mais j’ai finis par choisir l’architecture. Pour garantir mon entrée en école, sur concours, je me suis inscrite en MANAA (mise à niveau en arts appliqués) puis deux ans après j’ai commencé une licence d’architecte DPLG en Belgique mais ce fut une grande déception. Après 5 mois en Belgique, j’ai décidé d’arrêter la fac et je suis partie découvrir l’Ecosse pendant 5 mois (Logée à Glasgow chez des amis suivit d’un road trip dans tout le nord de l’Ecosse). Ce voyage a confirmé mon envie de découvrir la culture anglaise donc à mon retour je me suis inscrite en licence d’anglais à la Sorbonne. J’y suis restée deux ans.
Pourquoi as-tu voulu être fille au pair à Londres ?
A vrai dire, ça s’est fait un peu par hasard. A la fin de ma deuxième année d’étude en licence d’anglais, j’ai décroché un job étudiant et lors d’une pause café, une de mes collègues m’a parlé de son expérience de fille au pair en Angleterre quand elle était jeune. Son récit m’avait vraiment donné envie de faire la même chose mais je savais que ce n’était pas raisonnable. Par curiosité, j’ai quand même regardé les pages Facebook qui mettaient en lien des familles et de futures filles au pair. J’ai vu deux annonces qui me plaisaient. Une semaine après, j’étais officiellement la fille au pair de l’une d’entre elles.
Quelles sont les démarches pour être fille au pair en Angleterre ?
Pour être fille au pair en Angleterre, plusieurs démarches sont possibles. La majorité des filles et des garçons au pair décident de passer par une agence payante (environ 300 euros) qui se charge de trouver une famille, britannique ou française expatriée. L’agence met donc les deux parties en contact et garantie à la future fille au pair de lui retrouver une famille si ça se passe mal avec la famille d’accueil. Des conversations écrites puis des interviews par webcam ont lieu jusqu’à ce que la famille choisisse son candidat idéal.
En règle générale, les familles sont intéressées par l’expérience avec les enfants et le niveau d’anglais du candidat. Quand elles ont fait leur choix, elles font une proposition précisant le montant de la rémunération (environ 80£ en Angleterre et 100£ dans Londres par semaine) ainsi que les avantages : chambre privative, salle de bain privée éventuelle, prêt d’une voiture, abonnement à une salle de sport, carte de transport gratuite, etc.
Tout dépend du bon vouloir de la famille. Suite à cette proposition, l’au pair fait son choix et un contrat qui n’a aucune valeur juridique est souvent signé par écrit pour être certain que les deux parties respectent leurs engagements.
Personnellement, je n’ai pas fait appel à une agence payante. J’ai regardé les annonces sur les groupes Facebook de filles au pair à Londres et deux annonces m’ont intéressées. Cependant, je suis rentrée en contact avec plusieurs familles qui ne m’intéressaient pas pour me faire une idée des questions que l’on me poserait lors de l’interview par webcam. Ça m’a bien servi car j’ai eu la famille que je voulais grâce à ça.
Dans quel quartier de Londres as-tu atterri ?
La famille vivait dans la zone 2 de Londres, dans le quartier animé de Clapham. A proximité, deux stations de métro mènent au centre en une quinzaine de minutes. La rue où se trouvait leur maison était bordée par un grand parc et un tas de magasin à proximité.
La famille est venue me chercher à la station de métro quand je suis arrivée avec mon énorme valise. J’ai trouvé ça très gentil de leur part. J’ai eu le même ressenti pendant toute mon année. Les parents ont toujours été respectueux du nombre d’heures que je faisais dans la semaine. Ils faisaient attention a ne jamais dépasser les 30 heures et 2 baby-sittings nocturnes pour lesquels j’avais signé. J’ai très rarement été payée en retard et ils me demandaient toujours si j’avais besoin de quelque chose quand ils partaient faire des courses.
Le seul petit point négatif est que j’ai eu l’impression de passer à coté d’un aspect de l’aventure d’au pair car je n’avais pas vraiment de moment de partage avec la famille. Ma chambre était au dernier étage de la maison, j’avais ma salle de bain donc je croisais peu la famille. Le soir, je laissais les parents entre eux car ils travaillaient beaucoup. J’avais le sentiment d’être davantage une nanny qu’une au pair.
Raconte-nous ta journée type de au pair à Londres ?
Ma journée commençait tous les matins à 7h15. La mère m’envoyait les enfants dans la cuisine une fois qu’elle les avait habillés. Je m’occupais alors du petit-déjeuner, de la toilette, de la préparation du cartable, puis on partait pour la garderie et l’école à pied. On avait juste le parc à traverser en trottinette donc c’était assez plaisant jusqu’à l’arrivée de leur petit chien qu’il fallait sortir deux fois par jour. La famille m’a demandé au préalable si ça ne me dérangeait pas de m’occuper de lui si ils en prenaient un. J’ai dis que j’étais d’accord car les enfants en voulaient vraiment un et la famille m’avait retiré beaucoup de tâches que j’étais supposée faire comme la lessive, et les deux baby-sitting par semaine donc je sortais le chien en emmenant les enfants à l’école et en les récupérant à 15h30. Après ça, je m’occupais des devoirs, du dîner (servi vers 17h), de la vaisselle et de la douche. Les parents les récupéraient après, vers 18h40.
Il s’agit d’une journée type pour une au pair. Cependant j’étais plus chanceuse que la moyenne car pendant un an, je ne travaillais que trois jours sur cinq pour une paye de 120£ par semaine (133€). Même si je faisais le même nombre d’heures que mes amis, ça me laissait des journées complètes de temps libre.
Que faisais-tu pendant ton temps libre à Londres ?
J’ai passé le début de mes 16 mois à Londres à rencontrer du monde. La communauté d’au pair est énorme dans la capitale et il existe plein de groupes Facebook pour faciliter les rencontres entre nous. Chaque week-end, je me rendais aux activités proposées : visite de la ville par d’anciens au pairs, soirées dans un bar réservé pour l’occasion, pique-nique géant à Hyde Park, café quand il pleuvait, etc. Toutes les occasions étaient bonnes pour rencontrer du monde. On était 300 à chaque événement, pleins de pays étaient représentés et on était tous là dans le but de faire connaissance, de fait l’ambiance était géniale. Je n’ai pas mis longtemps pour me faire de vraies amies avec lesquelles j’ai vécu toute la durée de mon aventure à Londres.
On avait l’habitude de se retrouver tous les week-ends pour découvrir un nouveau quartier de la ville. En hiver, on a passé beaucoup de temps dans les musées gratuits et les restaurants proposant des brunchs mais dès que le soleil apparaissait, nous nous promenions dehors. C’était la meilleure solution pour éviter le prix aberrant du métro londonien.
As-tu profité de cette expérience pour voyager dans le pays ?
La destination qui m’a le plus plu est la ville de Cambridge. J’ai eu un coup de cœur pour cet endroit où fourmillent des universités prestigieuses. Elles sont visibles depuis un cours d’eau sur lequel des dizaines de barques emmènent les visiteurs. Il y a aussi d’innombrables parcs et de jolies boutiques. Je m’y verrais bien vivre.
Quels conseils donnerais-tu aux personnes souhaitant devenir au pair à Londres ?
Il faut être assez indépendant, débrouillard et ouvert d’esprit quant à la différence de culture qui est plus grande que ce que l’on pourrait imaginer. Je pense aussi que pour profiter de cette aventure au maximum, il est indispensable d’avoir des bases solides en anglais car sans cela, il va être difficile de créer de vrais liens avec les enfants que vous allez garder, à moins qu’ils soient très jeunes où qu’ils parlent français. La dernière mise en garde que je peux émettre concerne le choix de la famille. J’ai eu énormément de chance de tomber sur une famille respectueuse mais il ne faut pas oublier que pour une partie d’entre elles, avoir une fille au pair est un moyen économique d’avoir une bonne à tout faire.
Plusieurs amies ont du changer de famille en cours d’année car elles se sentaient clairement exploitées. Une copine irlandaise devait rester dans la maison du matin au soir pour réceptionner les éventuels colis et devait faire 25 heures de repassage par semaine en plus du temps où elle devait garder les enfants. Evidemment, cela ne faisait pas partie du contrat au départ.
Pour être certain de tomber sur une bonne famille, n’ayez pas peur de poser des questions.
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