Traverser le continent américain à vélo du nord au sud pour distribuer des brosses à dent et des sourires
0| Mis à jour le 13 juin 2023
Aujourd’hui, on part à la rencontre de Manon et Hélène. Manon, 32 ans, est infirmière puéricultrice. Hélène, 27 ans, est prothésiste dentaire. Elles se sont rencontrées à Montréal dans un club de courses à pied. Désormais, elles parcourent le continent américain à vélo et ont lancé leur association, La Traversée du Sourire.
Comment avez-vous eu l’idée de parcourir les Amériques à vélo ?
Hélène : L’idée vient de moi. J’avais envie de voyager en Alaska, et découvrir l’Amérique centrale et l’Amérique du Sud. Je n’aimais pas le vélo, mais j’adore me lancer des défis. D’ailleurs, un couple d’amis de ma maman a réalisé le défi en 2006 en tandem. J’avais lu leur livre et adoré.
Je pratique le sport depuis toute petite, mais voyager est ce que je préfère. Rencontrer des personnes, des cultures différentes, s’enrichir de toutes ces rencontres. Puis le côté humanitaire est vite arrivé. Du coup, j’ai décide’ d’allier les 3 : un voyage humanitaire et sportif. C’est un véritable challenge finalement. Et à vélo, c’est une autre manière de découvrir les pays et c’est vraiment incroyable. Nous prenons le temps d’avoir le temps.
Manon m’a rejoint 3 mois après nous avons créé l’association. J’avais posté un message sur les réseaux car je voulais que quelqu’un m’accompagne et elle a tout de suite répondu. Manon, par son métier, connaît très bien la prévention. C’est donc le combo parfait pour réaliser ce projet.
Parlez-nous de votre projet de voyage solidaire lié à l’hygiène bucco-dentaire.
Le fil rouge de notre projet est d’aller à la rencontre de population locale, plutôt reculée pour éviter les grandes villes et ainsi faire de la prévention sur l’hygiène bucco-dentaire. Nous avons avec nous des brosses à dents en bambou et des petites cartes en espagnol qui expliquent le brossage de dent, les caries, pourquoi c’est important, comment bien se brosser les dents. Nous avons fait ces cartes avec un ami dentiste.
Pour les contacter, nous allons aller directement frapper à leurs portes. Nous avons quelques contacts sur place mais c’est dur d’estimer nos dates d’arrivée.
Vous avez commencé votre périple en Amérique du Nord. Pas forcément là où on imagine que vous allez distribuer le plus de brosse à dents, je me trompe ?
Quand nous sommes parties de Fairbanks, les écoles étaient fermées. Avec Manon on s’est dit depuis le début qu’on privilégierai les donations en Amérique centrale et du Sud. Mais au Canada nous en avons distribuer 150 en tout.
Par exemple, nous avons fait une donation dans un centre d’hébergement pour les femmes en danger en Colombie-Britannique et nous avons été très bien accueillis. Le lendemain, dans une organisation autochtone, nous avons distribué des brosses à dent aux enfants.
Comment s’est passé votre début d’aventure en Alaska en plein été ?
Le début en Alaska fut dur, surtout les premiers jours, et surtout pour les jambes. Mais la météo fut parfaite, les paysages également. Nous avons fait beaucoup de belles rencontres, obtenu beaucoup de soutien. Il ne fait jamais nuit en été alors pour le début c’était plutôt rassurant.
Où dormez-vous en règle générale ?
Nous dormons le plus souvent en tente. Nous utilisons Warmshowers pour nos pauses, pour une bonne douche chaude et pour faire une lessive. Mais ce qui est fou, c’est que lorsque nous faisons des courses, pharmacie, bike shop, les gens viennent nous voir car ils sont intrigués et nous proposent de venir dormir chez eux. Il y a même une dame un jour qui nous a vues sous une pluie battante au Canada et nous a offert l’hôtel !
Est-ce que vous avez eu des pépins avec les vélos pour le moment ?
On le vit actuellement. On change nos pneus lundi car beaucoup trop de crevaisons ces dernières semaines, les cassettes sont à changer, le compteur ne fonctionne plus, on s’est fait manger nos lanières de sacoches de nourriture par des rongeurs, nous avons changé deux fois nos chaînes mais pas de gros problèmes. Ils sont parfait et très confortables.
Quelle a été l’étape la plus longue que vous avez faite jusqu’à présent ? Et la plus compliquée ?
L’étape la plus longue, c’est 124 kilomètres il me semble. Par jour, nous faisons entre 70 et 90km.
La plus compliquée, c’était sur la Great Divide Mountain Bike. Nous l’avons commencé à Banff jusqu’à Yellowstone. Il y a eu une fois ou c’était 600 de D+ sur 6 km. Ce fut extrêmement dur avec des gros cailloux. Nous avons du pousser nos vélos, mais très fières de nous après ça.
Vous êtes désormais dans l’Utah et prochainement en Arizona.
Oui nous quittons L’Utah d’ici quelques jours. Et après l’Arizona. Le timing est parfait, notre deadline pour quitter les USA est le 19 novembre. Nous arriverons à San Diego d’ici 2-3 semaines donc tout est parfait. Nous avons eu des nuits froides mais dans le sud de l’Utah, en journée, il fait relativement chaud. On fait 0 plan, on prévoit juste deux jours avant pour la route. Car rien ne se passe comme prévu.
Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?
Que l’Aventure continue ! Nous avons hâte d’être en Amérique centrale et du Sud. De la joie, du partage, de la bienveillance, des galères car cela fait partie des joies du voyage. Continuer à faire des rencontres merveilleuses, aider les gens à notre échelle évidement. Continuer sur le chemin de se retrouver soit même.
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