Equateur : 3 jours de randonnée autour de la Laguna Quilotoa
0| Mis à jour le 30 juin 2020
Une histoire racontée par Romain Hamon
Cap sur l’Équateur, ce pays volcanique d’Amérique du Sud où il fait bon randonner. À moins de trois heures de route de la capitale Quito se trouve la fameuse Laguna Quilotoa, un lac d’altitude qui s’est formé suite à l’éruption d’un volcan. Il y a de magnifiques sentiers de randonnée autour du Quilotoa à découvrir, sur plusieurs jours et sans guide. On se motive !!
Qu’est-ce que la Laguna Quilotoa ?
La Laguna Quilotoa est un somptueux lac de cratère, niché à près de quatre mille mètres d’altitude. Le cratère s’est structuré il y a environ 800 ans suite à l’éclatement du volcan Quilotoa (composé de dacite, une roche magmatique !). Les crêtes, d’une circonférence de douze kilomètres, entourent le lac situé 400 mètres plus bas, et qui a un diamètre de trois kilomètres. Ce qui surprend au premier coup d’œil, c’est la couleur vert turquoise du lac, qui se confond de temps à autre avec le reflet blanc mousse des nuages.
Comment se rendre sur la Laguna Quilotoa ?
Pour se rendre au chevet du Quilotoa, prenez un bus depuis la grande ville de Latacunga. Comptez un peu plus de deux heures de route…et la modique somme de 3 ou 4 dollars US. Latacunga est située à moins de deux heures de route de Quitumbe, le terminal de bus de la capitale Quito. Là encore, le tarif du bus ne risque pas de vous ruiner (env. 3 dollars US le billet, cela dépend des compagnies).
Où dormir aux abords de la Laguna Quilotoa ? Quelques hôtels et auberges se sont installés près du mirador principal. Nous avons opté pour l’Hostal Chukirawa. Un établissement correct. Ça ne casse pas trois pattes à un canard, ni à un renard.
Jour 1 : le tour de la Laguna Quilotoa
Faire le tour des crêtes de la Laguna Quilotoa n’est pas une mince affaire. En tout, c’est 12 kilomètres qu’il faut parcourir à pied, avec quelques montées et descentes « techniques », et sous un vent parfois violent. Malgré tout, on vous conseille de faire cette randonnée afin d’échapper à la foule de touristes qui squattent le mirador principal. Tout au long du chemin, les points de vue sont juste à couper le souffle.
L’office de tourisme conseille de faire le tour dans le sens des aiguilles d’une montre, de gauche à droite. Honnêtement, que vous le fassiez dans un sens ou dans l’autre, vous allez sûrement finir crevé ! La durée estimée de ce périple est de cinq heures. Comptez plus si c’est ventilé !
Si vous préférez économiser votre énergie pour les jours suivants, rejoignez la petite plage au bord du lac. La balade sur un sentier aménagé débute à droite du mirador et dure une demi-heure. Une fois au bord du lac, vous pourrez louer un kayak.
Jour 2 : sur la route de Chucchilán
C’est avec beaucoup d’excitation que nous attendons cette étape, qui va vous mener de la Laguna Quilotoa jusqu’au village de Chucchilán. Cette randonnée n’est pas de tout repos non plus. Le parcours n’est pas forcément bien indiqué et les 12 kilomètres annoncés peuvent rapidement se transformer en 15 si vous vous perdez. Il faut compter 5 à 6 heures de marche avec tout de même 1000 mètres de dénivelé négatif, puis 500 mètres de dénivelé positif.
Pour commencer, il faut longer les crêtes de la Laguna Quilotoa, par la gauche. Après une heure de marche, nous arrivons sur une grande étendue de sable. Un écriteau indique Chucchilán (à gauche). Nous suivons le chemin et descendons tranquillement à travers les champs. Les vaches, moutons et cochons sont de de sortie. A une intersection, deux options s’offrent à nous : rejoindre Chucchilán par un chemin « à la cool » ou par un sentier « sportif ». Sans complexe, nous optons pour la première option, et atteignons rapidement le village de Guayama au bord du canyon, le rio Toachi en contrebas, puis enfin le village de La Moya, sur l’autre rive.
C’est là que ça se complique. Après avoir passé le cabanon qui vend des cuys, le chemin s’enfonce dans une forêt, puis s’arrête devant la maison d’un agriculteur, gardée par deux molosses. Bien évidemment, le propriétaire n’est pas là pour calmer la meute. Il n’y a pas le choix, il faut passer les deux toutous qui aboient. Pour ce faire, nous mettons en place un stratagème bougrement intelligent, à base de pain de mie. En gros, on nourrit les chiens. On passe l’obstacle…mais la suite n’est pas simple. Il faut descendre un sentier difficile et glissant.
Une fois en bas, nous voilà sevrés d’indication et il n’y a pas un chat ! Finalement, nous arriverons tant bien que mal à retrouver notre chemin et à nous diriger vers Chucchilán. Le sentier final est en montée…pour bien nous fatiguer.
Où dormir à Chucchilán ? Le Cloud Forest, une sympathique auberge qui fait dans la demi-pension (nuitée & dîner). Le repas et le petit-déjeuner sont très copieux. Les réceptionnistes fournissent gratuitement des cartes et des instructions pour se rendre le lendemain à Insinlivi, Sigchos pour revenir à Quilotoa.
Jour 3 : cap sur Sigchos
Deux options s’offraient à nous pour cette ultime étape. Marcher jusqu’au village d’Isinlivi (13 bornes, 5h de marche), puis prendre un taxi pour Sigchos…ou se rendre directement à Sigchos à pied (6 heures de marche minimum). Nous avons opté pour la seconde option. Vous l’aurez compris, c’est à Sigchos que l’on prend le bus pour retourner à Latacunga.
Nous quittons notre auberge de Chucchilán en empruntant la route fraîchement bitumée, en direction de Sigchos. Au bout d’une demi-heure de marche, un écriteau (un tag sur un panneau de signalisation en fait) nous déroute vers un joli petit chemin sous la pinède. Il nous mène au village de Chinalo, puis d’Itualo, d’où nous amorçons notre descente en zigzag pour rejoindre les bords du rio Toachi.
La suite est une partie de plaisir. Nous suivons le fleuve jusqu’à la ville de Sigchos. Si le chemin est plat et relaxant, la fin se fait en grimpant et en serrant les dents. Vous l’aurez compris, les randonnées autour du Quilotoa ne nous auront pas épargné…mais quel pied !!
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