10 conseils pour aménager son van ou son fourgon
0| Mis à jour le 7 septembre 2021
Hello, nous c’est Chrys et Alex et nous sommes partis 14 mois en Amérique du sud avec notre propre fourgon aménagé. C’est un choix personnel, vous pouvez très bien acheter un véhicule sur place selon les contraintes ou avantages correspondants au contexte global. De notre côté, nous avons souhaité découvrir le continent sud-américain avec un véhicule sur-mesure, aménagé par nos petites mains parce qu’on aime bien galérer.
Si expérimenter le même type de rêve vous titille, nous on vous donne 10 conseils afin que votre aménagement de fourgon soit optimal pour votre voyage.
Bien définir le niveau de confort dont vous avez besoin au quotidien
Cela va notamment dépendre de la durée de votre voyage : vous n’aurez pas besoin du même confort si vous partez sur 2 mois ou bien sur un 1 an ou plus. Adaptez-le à la durée de votre périple. Plus on part longtemps et plus on apprécie de retrouver un petit cocon à la fin de la journée, quand l’accumulation des jours sur la route épuise. Il n’y a rien de pire qu’une habitation mobile qui ne réconforte pas. On a aussi voyagé dans un 4×4 aménagé très sommairement et on vous le dit direct, ce n’est pas le même niveau de confort du tout.
De cette interrogation vont découler 3 questions principales, selon nous :
- Wc intérieur ? Nous avons des toilettes sèches qui nous ont bien servi quand on dormait en ville où dans les spots où il était impossible de se cacher (surtout pour Chrys). Un indispensable selon nous pour une totale autonomie et ne pas se fatiguer à constamment trouver des solutions pour ces besoins primaires.
- Douche intérieure ? Inutile pour certains (prend de la place), indispensable pour nous. D’autant qu’elle a deux fonctions supplémentaires : les toilettes coulissent à l’intérieur (wc en tiroir fermées par une trappe d’accès étanche) et elle nous permet de temps en temps de stocker des objets ou de l’eau supplémentaire. On ne prend pas forcément de douches tous les jours en van, mais quel bonheur de pouvoir se doucher tranquillement avec de l’eau chaude quand le temps est bien pourri à l’extérieur ! Revient aussi la question de l’autonomie, on n’est pas dépendant des stations essence ou des rivières glacées pour se laver, et il faut le dire, sur le long terme, la douche est un immense facteur de bien-être (même si elle ne dure que 3 minutes). Un indispensable pour les voyages en van au long cours, nous concernant.
- Un coin travail en cas de besoin de maintien d’une activité professionnelle : une interrogation qui ne se pose que pour les digitales nomades, ceux qui veulent travailler en voyageant. De notre côté, on ne se voyait pas du tout travailler recroquevillés sur une banquette ou allongés sur le lit. On a donc pensé à un espace à l’avant, modulable et confortable, afin de pouvoir y travailler à deux. La table s’agrandit, les fauteuils sont confortables et on a accès à des prises 220 volts et USB. Notre autonomie énergétique a aussi été pensée en fonction de notre consommation : on est totalement autonome en électricité grâce à 2 panneaux solaires et 2 batteries auxiliaires (alimentation du frigo, pc, téléphones, appareils photo, drone, lumières, etc.).
Le choix du véhicule doit se faire en fonction de vos contraintes
- Le type de véhicule : vous ne voyagez pas de la même façon seul, en couple ou en famille. Pendant que les uns se satisferont parfaitement d’un van ou d’un fourgon plus ou moins grand, les autres auront besoin d’un camping-car pour vivre confortablement.
- La taille du véhicule : la plupart des vans et fourgons ont des appellations de dimensions de type L chiffre H chiffre. L étant la longueur et H la hauteur, elles vont souvent de 1 à 4 (L1H1, L2H2, L3H3… L4H3 étant généralement la taille maximale). Les mesures exactes varient selon les marques mais permettent de distinguer les différentes variantes d’un modèle. Bref, tout ça pour vous dire que la taille du véhicule compte aussi (sorry). Dans notre cas, un Jumper L2H2 avec un aménagement bien optimisé était parfait durant le voyage, nous n’avons aucun regret.
- Il faut aussi réfléchir au type de transmissions (traction, propulsion, 4×4). Généralement un fourgon ou un camping-car basique suffit amplement pour découvrir le monde. Cependant, si comme nous vous aimez vous échapper hors des sentiers battus ou si vous avez une affinité particulière avec les galères du quotidien, une transmission 4×4 vous dépanne dans bien des situations et compense très bien le poids élevé du fourgon (notamment en cas de pluie, boue, sable). À défaut, un véhicule à propulsion s’en sortira mieux pour monter une pente raide qu’un véhicule traction.
- Vous voulez lui faire traverser un océan ? Là aussi, ça se réfléchit avant. Vous avez deux solutions : la mise en container ou le navire roulier (ou ro-ro pour roll-on/roll-off). C’est un bateau de transport spécial pour véhicules mais peu sécurisé et nettement plus cher. Pour l’option de mise en container, la taille compte…encore, hélas. Il en existe deux types, le court (on y fait rentrer une seule voiture) et le long, double longueur et disponible en 2 hauteurs : on peut y faire entrer deux fourgons de maximum 2m58 (mais renseignez-vous, les mesures peuvent différer selon les compagnies). Le container partagé est la solution la plus sécuritaire pour éviter les vols, la moins chère aussi mais à deux conditions : trouver un “colocataire” et que votre véhicule possède les mesures idéales. Le nôtre est toujours passé au centimètre près (en démontant galerie et panneaux solaires).
- Aussi, la dernière question à se poser si vous partez loin, c’est la facilité de réparation du véhicule à l’étranger. En général, il est conseillé de choisir un véhicule dont les pièces sont faciles à trouver dans le pays ou le continent dans lequel l’aventure va se dérouler. Renseignez-vous sur les forums spécialisés. Sinon, vous êtes joueurs.
Prendre le temps de la réflexion
Voilà, vous avez étudié toutes les contraintes liées à votre futur voyage, vous avez choisi votre véhicule. Maintenant, c’est le temps de la réflexion. C’est une étape qui peut paraître superflue, assimilée à de l’inaction, mais elle est primordiale. La réflexion dans un aménagement de véhicule c’est tout le temps : au début, entre, pendant et après chaque étape. Elle prend un temps fou, ne vous inquiétez pas, c’est la même chose pour tout le monde. On a l’impression de ne faire que ça, de reculer même parfois, mais c’est tout à fait normal.
Faites des plans sans modération, beaucoup de plans (meubles, gaz, électricité, eau, ouvertures, aérations…). Pas besoin de maîtriser la conception 3D. Les nôtres ont été faits sur papier puis à échelle réelle avec des mises en scène de cartons et associations d’objets étranges.
Et ça sera encore la même chose pour le choix des matériaux, des appareils, des outils et de la quincaillerie nécessaire (vous allez connaître toutes les enseignes de bricolage par cœur, vous allez même y revenir plusieurs fois par jour, sisi).
Astuce : prévoir suffisamment de fenêtres pour ne pas se retrouver dans une boite métallique sans lumière naturelle.
Garder en tête tout au long du projet la contrainte la plus importante : le poids
Pour un fourgon, c’est 3 tonnes 5 max et on y arrive bien plus vite que prévu ! Pour éviter la surcharge, on vous conseille de notamment faire attention à :
- Le revêtement des murs : pas d’habillement trop lourd, et il va falloir faire des choix : ça sera le contreplaqué OU le lambris, pas les deux. Si lambris, faites la pause à la fin : inutile d’en mettre à l’emplacement des meubles, ça vous économisera du temps, de l’argent et du poids ;
- L’habillement du sol : même remarque. Les parquets PVC sont parfaits pour ça : aujourd’hui la plupart ont des design vraiment sympas et ça reste plutôt léger ;
- Le poids des meubles : pour cela, attention à la nature du bois. On peut être tenté d’utiliser un bois épais (du bois massif, de l’OSB), pour une impression de solidité et de durée. Le hic, c’est que c’est très très lourd et que tout votre quota poids va alors être absorbé par l’ameublement. À l’inverse, ne choisissez pas non plus de matériaux trop légers ou friables qui ne tiendraient pas dans le temps (l’aggloméré et le MDF sont à proscrire pour ces raisons). Du contreplaqué de 10 à 15 mm, c’est très bien, léger, et c’est solide, croyez-nous. Cependant, rien ne vous empêche de mixer et d’utiliser des bois lourds seulement pour certaines petites parties du fourgon, tout est question de modération finalement.
Penser à la nécessité d’une homologation « VASP Caravane » dès le début du projet.
Si l’aménagement va être sommaire la question ne se pose pas, mais dès lors que l’on a ces 5 conditions cumulées, l’homologation “VASP Caravane” auprès de la DREAL est obligatoire :
- Avoir un plan de cuisson (gaz, électricité ou diesel).
- Avoir des rangements.
- Avoir un lit.
- Avoir une table et des chaises.
- Avoir un ameublement inamovible.
En cas d’absence de l’un de ces éléments, vous n’êtes pas obligés de passer l’homologation et d’obtenir ce type de carte grise.
Cependant gardez à l’esprit que si l’homologation existe, ce n’est pas pour rien :
- Respect des normes de sécurité de base (le home made peut donner des résultats très aléatoire parfois…).
- L’assurance : votre aménagement est couvert, et en plus, elle est moins chère.
Penser à des meubles et équipements multifonctions pour optimiser l’espace intérieur
De notre côté, nous avons les aménagements suivants :
- Des sièges avant retournables : ils nous font gagner presque 2m2 d’espace à bord en permettant de réutiliser les sièges pour l’espace salon.
- Une table avec rabats permettant d’en étendre l’utilisation : une table à manger, qui devient ainsi un grand espace de travail.
- Une tablette dépliante pour étendre le plan de travail de la cuisine.
- Un évier et un réchaud équipés de couvercles afin d’agrandir le plan de travail lorsqu’ils ne sont pas utilisés.
Se faire aider par des personnes compétentes, dès l’élaboration des plans
Par exemple, vous faire valider les plans électrique, gaz, eau par des personnes ayant l’expérience de ce type d’aménagement et qui sauront voir s’il y a des incohérences. Si vous ne connaissez personne, rendez-vous sur les réseaux sociaux et les forums spécialisés où l’on pourra vous conseiller.
Vous pouvez également recevoir des avis et conseils tout au long du projet, à chaque étape importante (un oncle électricien qui vient jeter un œil au câblage, un voisin plombier à qui l’on demande de vérifier l’installation de gaz). Exactement ce qu’on a fait, dites-donc !
Ne pas faire d’économies sur l’isolation
Ça peut être tentant de faire vite et d’aller au moins cher (on y a tous pensé au moins une fois !). Mais si vous souhaitez un aménagement qui tient dans la durée, il faut investir un minimum. Par exemple, il faut absolument limiter la condensation à l’intérieur du véhicule (en vrai, il y en aura toujours un peu). Seule une isolation performante sera efficace contre le phénomène :
- Le liège projeté est une excellente solution pour éviter les ponts thermiques, et à défaut, moins cher et efficace, le liège expansé est une excellente solution (qu’on a choisi après s’être foirés avec le liège projeté d’ailleurs).
- Par-dessus, un Biofib’Trio d’une bonne épaisseur (8 cm au niveau des murs c’est bien).
- Un pare vapeur, indispensable pour bloquer l’humidité et éviter à l’isolation de moisir en secret derrière l’habillage.
Ne pas se décourager
Et on sait de quoi on parle. Si on dispatche les conseils telle une liasse de billets entre les mains de Di Caprio dans le Loup de Wall street, c’est qu’on a galéré, voire même bien galéré. Et par-dessus, on a accumulé de la malchance, genre vraiment beaucoup. On a aussi eu envie d’abandonner. À cause de notre poisse légendaire, notre fourgon n’a failli pas être prêt à temps. On a eu 4 semaines pour finir plus de la moitié du travail. Pour vous dire la vérité à la fin, on avait envie de le brûler des fois.
En réalité, il faut voir l’aménagement d’un véhicule comme la construction d’une maison : il y aura des hauts et des bas… pas mal de bas. Si vous faites ça en couple, vous allez aussi vous engueuler (ouais), vous serez fatigués, c’est normal. Mais ne lâchez rien, parce que vous y arriverez et parce que surtout, ça vaut le coup.
Voyager et finir l’aménagement en même temps, c’est possible, et ce n’est pas grave
Si le van/fourgon n’est pas fini avant le grand départ, ce n’est pas grave. Oui, c’est notre expérience qui parle encore. L’aménagement ne doit pas vous retarder dans vos projets de voyage. Si vous attendez que tout soit parfait, vous ne partirez jamais. Vous poursuivrez les finitions sur la route, c’est toujours possible, on a même pu le faire au fin fond de la campagne du nord du Brésil.
Puis un van, ce n’est pas seulement comme une maison, c’est aussi comme un bateau : vous trouverez toujours des choses à (re)faire (une vis à resserrer, un peu de peinture à refaire, un joint à coller, etc.) ou des améliorations à mettre en place. On s’y fait.
Oui, après, on sait, ça peut être frustrant d’y avoir consacré autant d’énergie pour un résultat qui ne ressemble pas à celui qu’on s’était imaginé des mois durant (on l’a vécu). Mais dites-vous que votre van, de toute façon, il n’est pas fait pour Instagram (y’en a déjà des milliers dessus t’façon), il est fait pour vous : si vous êtes bien dedans et qu’il contribue à sa fonction principale (vous faire voyager et kiffer), vous avez le Jackpot !
Bon courage !
0 commentaire