Les Déraillées du Vélo, un tour d’Europe à la force des mollets
0| Publié le 30 juin 2021
Léa et Julie sont Les Déraillées du Vélo. A 25 ans, les deux amies ont déjà pas mal voyagé. Julie a traversé les Pouilles en Italie avec son sac à dos et Léa a affronté le grand froid canadien en étant guide en chiens de traîneaux.
L’aventure ne nous fait pas peur, mieux, elle nous rend vivantes !
Léa et Julie, Les Déraillées du Vélo.
Ce projet de voyage à vélo a été mûri depuis longtemps. Y inclure une dimension écologique en allant visiter les éco-lieux, c’était être en adéquation avec leurs engagements actuels : construire un monde meilleur qui préservera la planète et ses habitants. Elles ont donc préparé ce projet en créant une communication autour du nom « les déraillées du vélo ». Une évidence pour ces deux jeunes femmes qui se sont rencontrées dans une école de publicité à Bordeaux.
Et c’est parti pour le questions-réponses !
Comment avez-vous eu l’idée d’entreprendre un tour d’Europe à vélo ?
A la base nous souhaitions partir en Amérique du sud, mais cela impliquait plus de moyens, un meilleur matériel, une minutieuse organisation… Et puis il faut dire que nous étions en pleine période de Covid, et cela nous mettez pas mal de bâtons dans les roues. Du coup, on a sagement jugé que se rabattre sur l’Europe serait un bon compromis : plus proche, on y retrouve tout de même une riche diversité à travers les langues, l’histoire, la nourriture, les paysages.. Et puis en tant que citoyennes européennes, ça nous permet aussi d’avoir une meilleure vision de notre continent !
De plus le vélo s’imposait à nous comme une évidence : écologique, doté d’une grande humilité, il nous permet d’aller à la rencontre des locaux facilement. C’est un mode de voyage peu onéreux et nous étions séduites par le défi sportif qui en résulte. Enfin, il nous permet de jouir d’une grande autonomie !
Comment avez-vous défini votre itinéraire ?
Notre départ était initialement prévu courant septembre/octobre, il nous fallait plutôt privilégier des pays chaud. C’est donc tout naturellement que l’on s’est dit que suivre l’itinéraire de l’Eurovelo 8, qui longe la mer Adriatique pour se terminer vers Athènes, serait une belle idée. Ensuite nous avons peaufiné les pays en sélectionnant les éco-lieux que nous souhaitions visiter (puisque l’initiative de ce voyage est rappelons-le de découvrir des initiatives collectives et locales en accord avec l’environnement : des éco-villages).
Après, en voyage à vélo nous ne pouvons pas tout anticiper alors nous restons ouvertes quant aux changements de directions, chose qui s’est déjà produite plus d’une fois !
C’est quoi l’équipement idéal pour partir plusieurs mois en voyage à vélo ?
Il n’y a pas vraiment d’équipement idéal pour partir en voyage à vélo, puisqu’il y a autant de différentes façons de voyager qu’il y a de voyageurs à vélo. Nous avons rencontré de véritables escargots qui transportaient des sacoches débordantes qui leur garantissait un certain confort, et d’autres voyageurs, au contraire, plus sportifs, plus rapides qui prônaient la frugalité et le minimalisme. Ce choix dépendra donc de votre façon de voyager, et tout est possible à vélo à partir du moment où vous avez la tête et les cuisses assez solides. Mais grosso-modo nous vous conseillons de ne pas lésiner sur la solidité de votre vélo, vous pourriez être surpris/e de l’état de certaines routes européennes ! Et essayez également de choisir un matériel léger, chaque gramme compte, vous vous en apercevrez vite dans les montées !
Où est-ce que vous dormez en règle générale ?
La plupart du temps on fait du camping sauvage : champs, écoles, églises, cimetières, plages, on à même eu la chance de camper au cœur d’un château ! Il arrive parfois, suite aux rencontres inopinées, que nous trouvions refuge et douche chaude chez l’habitant ! Ces moments de solidarité et de partage restent en général nos meilleurs souvenirs ! Dans les grandes villes, nous trouvons l’hospitalité à travers le réseau « warmshower« , il met en relation les cyclotouristes et les locaux, eux aussi amateurs du 2 roues.
Vous avez pas mal pédalé dans les Balkans. Où avez-vous été le mieux accueilli ?
Difficile de répondre à cette question tant nous avons bien été accueillis partout ! Il faut dire aussi que 2 filles à vélo ça ne passe pas inaperçu. Mais globalement la mentalité des Balkans est sensiblement la même : serviable, généreux et prêt à se plier en 4 pour nous faire découvrir leur coutumes locales.
Nous avons tout de même eu un coup de cœur pour la Grèce : pas un seul jour sans que l’on nous offre de la nourriture !
Quelles régions sont les plus époustouflantes ?
Wahou, là encore c’est difficile de répondre a cette question tant la géographie des Balkans est diversifié. Mais globalement on a aimé longer la Riviera Albanaise avec les montagnes d’un côté et la mer de l’autre. Et puis, il faut dire que l’Albanie est l’un des pays le plus pauvre d’Europe et donc particulièrement dépaysant : il nous arrivait de pédaler sur des chemins sableux a côté de charrettes tirées par des chevaux. C’était une chouette expérience. Et puis bien sur nous retenons également les plages paradisiaques de Grèce et les îles Croates.. Des spots aux allures de cartes postales, idéal pour y planter la tente le soir venu !
Quelle a été jusqu’à présent l’étape la plus difficile ?
En cyclo camping on ne compte pas en km, mais plutôt en dénivelé. En général les journées les plus difficiles sont les journées ou le dénivelé est important. Ça à été le cas lors de notre séjour en Péloponnèse (Grece), il faut dire que le combo chaleur et poids des sacoches était mortel ! Suite à ça, on a prit la décision de se lever à 5h du matin pour pédaler à la fraîche !
Mais entre nous, l’ennemi numéro 1 du cyclo campeur c’est le vent ! Dans votre dos ça va, mais s’il tourne, malheur à vous : la journée s’annonce éprouvante !
Est-ce que vous avez rencontré des difficultés ?
Bien sûr ! Et ça fait aussi parti du voyage, on a beau anticiper et se préparer au pire on est jamais a l’abri d’un problème ! Ça a été le cas en Croatie, après 3 jours de vélo Julie a cassé son dérailleur en pleine montagne. Un moment difficile, d’autant plus que la météo était particulièrement fraîche (on s’est réveillé avec de la neige sur la tente !) mais nous avons su conserver notre optimisme pour trouver des solutions ! Les problèmes font partie du voyage et il faut apprendre à les accueillir. Vous verrez ils finiront par être de beaux souvenirs, aujourd’hui on se les remémore en rigolant !
Concernant le Covid, nous n’avons pas eu de problème particulier, cela demande plus d’organisation pour le passage des frontières c’est certain et puis il est toujours étrange de visiter un pays avec des gens masqués, des rues touristiques désertées et des restaurants fermés… On pourrait penser que c’est une ambiance apocalyptique, alors que pas du tout : les locaux nous accueillaient les bras ouverts, ravis de voir des touristes !
C’est quoi la suite du programme ?
Nous avons récemment revu notre itinéraire en fonction du temps qui nous est imparti.. Avec un retour en France prévu en septembre, nous prévoyons de traverser la Serbie, la Croatie, la Slovénie, puis de voyager plus sportivement en grimpant les mythiques cols des Dolomites ! Un défi supplémentaire que nous nous sommes données pour clôturer cette belle expérience.
Souhaitez-nous de belles rencontres et surtout du vent dans le dos !
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