4 Tasting the World : un tour du monde en famille en pleine pandémie

Ils sont quatre à « tester le monde ». Dans cette famille originaire du nord de la France, il y a Emilie la responsable de communication, Eric le journaliste et leurs deux enfants : Inès et Oscar, respectivement 11 et 9 ans. Voici l’aventure autour du monde de 4 tasting the world, actuellement à Hawaï.

Comment avez-vous décidé de partir en tour du monde ?

Je ne sais pas si on peut appeler ça un « tour du monde », avec la pandémie nous avons plutôt transformé notre projet en une grande aventure.

En tous cas, l’idée de partir pendant plusieurs mois n’est pas nouvelle.

Nous avons ce projet depuis que l’on s’est rencontré il y maintenant 20 ans. Quand vous décidez de construire quelque chose ensemble, vous faites des projets… Les nôtres étaient d’abord de lancer nos carrières, de se marier, d’avoir une maison, des enfants… Et puis faire un grand voyage avec nos enfants quand ils seront en âge de comprendre, de retenir et de profiter un maximum en famille !!! Notre plan de vie en somme.

Mais avoir ce projet et le réaliser c’est différent. Pour le rendre concret il faut préparer et économiser le budget et définir une date. Une étape primordial car elle rend les choses concrètes et donne un objectif pour le départ.

Nous avons fixé la date de Juillet 2020 en décembre 2019 car nous avions réuni le budget et les enfants étaient en âge de partir avec nous.

Et puis après il a fallu tout organiser, tout était prêt, mais tout a été bouleversé avec la covid-19, finalement nous sommes partis en Novembre 2020, juste avant le deuxième confinement.

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Vous aviez défini un itinéraire de tour du monde ?

Oui, tout était parfaitement ficelé. Nous avions même réservé les premières nuits à Bangkok. L’idée était de partager le tour du monde en 3 parties : Asie-Australie (4 mois), Caraïbes en bateau (4 mois) et Amérique du Sud (4 mois)

De cet itinéraire, il ne reste pas grand chose au final tant nous avons dû adapter ce voyage à la pandémie. Pour notre sécurité sanitaire, celle des autres et nous avons aussi dû jongler avec les restrictions imposées et les fermetures de frontières dans le monde entier.

La Covid a donc bouleversé vos plans mais sans vous décourager.

Au printemps 2020, quand on a compris que la pandémie était mondiale et que ça allait vraiment compliquer les choses, il a fallu prendre une décision : Partir, annuler ou reporter, mais quand ?

Avec Emilie, nous avons décidé de zapper la partie Asie de notre périple et donc de rattraper notre plan A avec la location du bateau aux Caraïbes, prévue fin novembre 2020. Emilie a dû faire les démarche auprès de son employeur pour reporter son congé sabbatique, et moi, négocier avec le mien pour un départ non plus en juillet mais en novembre. Heureusement nos patrons ont été très compréhensifs.

Seulement voilà à l’automne les choses se compliquent à nouveau sanitairement en France. Le Covid repart de plus belle. Un nouveau confinement se dessine. Quand nous apprenons la nouvelle le mercredi 29 octobre, nous décidons avec Emilie d’avancer notre départ au 1er novembre. 3 semaines avant.

En 3 jours nous avons donc, déménager la maison (qui doit être louée pendant notre voyage), demandé l’autorisation à nos patrons respectifs de partir 3 semaines plus tôt que prévu (heureusement là encore ils nous ont suivi dans notre projet et nous ont apporté tout leur soutien), il fallait aussi régler les dernières paperasses administratives, etc.

Une fois dans l’avion on se dit « ca y est ! » Et puis de toute façon nous devons resté 4 mois sur un bateau en Martinique, donc pas trop de panique pour le Covid (le bateau c’est presque un confinement souhaité !) et d’ici 4 mois, les choses se seront arrangées !!! Enfin c’est ce que l’on pensait.

En fait le voyage n’a cessé de changer. Nous devions aller en Argentine et au Chili, comme ces 2 pays étaient fermés à la fin de location du bateau nous nous sommes enfuis vers la Colombie, seule destination possible depuis Sint Maarten. Un mois à découvrir ce beau pays. Puis, dès que le Pérou a ouvert, nous nous sommes précipités pour aller voir le Machu Picchu, l’un des rêves d’enfance d’Emilie. Puis, il y a eu un créneau pour la Bolivie, idéal pour voir le Salar de Uyuni.

Comme le Brésil était toujours en pleine crise, nous avons poursuivi vers les Galapagos. Ensuite, direction les USA pour deux raisons : se faire vacciner et visiter l’ouest américain en camping-car.

Nous devions rejoindre en suivant la Polynésie pour 3 semaines en bateau avec une escale de 5 jours à Hawaï. La veille du départ à Tahiti, un confinement est décidé pour les îles sous le vent (là où nous devions naviguer), en quelques heures il a donc fallu prendre encore une décision : partir et se confiner là-bas ou reporter. Nous avons choisi de rester à Hawaï (finalement nous y sommes restés 4 semaines !) Et la Polynésie sera pour une prochaine fois !

Evidemment entre chaque pays, nous avons rempli un questionnaire de santé, des formulaires de chaque gouvernement et fait des tests PCR pour toute la famille. Environ 100 dollars par personne le test, cela devient vraiment une ligne budgétaire supplémentaire pour un voyage au long cours.

Quels ont été vos coups de cœur en Amérique du Sud.

Eric : Difficile à dire j’ai apprécié chacun de ces pays pour ce qu’ils représentent : La Colombie pour sa diversité de paysages, le Pérou pour son histoire, sa culture, la Bolivie pour ses paysages incroyables, les Galapagos pour cette faune marine que l’on ne voit nulle part ailleurs !

J’ai eu un énorme coup de cœur dans le Sud Lipez en Bolivie avec évidemment le Salar de Uyuni ! Nous étions seuls au milieu de cette immensité au lever du soleil, l’instant restera à jamais gravé dans ma mémoire !!!

Emilie : Difficile de faire des choix mais nous étions tellement contents de démarrer le voyage en itinérance en Colombie. Il y a un contraste de paysages tous les cent kilomètres et les habitants sont tellement sympas. Ensuite, le Pérou avec l’inoubliable Machu Picchu après deux jours de trek avec notre guide quechua. Le lac Titicaca envoûtant. En Bolivie, nous avons eu très froid mais on a traversé des kilomètres de pistes dans le sud Lipez. Autre coup de cœur : le parc de Sajama et ses volcans à plus de 5000m, l’Amazonie et les Galapagos.

Oscar : nager avec les otaries aux Galapagos. Un moment magique. On ne voit pas tous les jours des animaux comme cela d’aussi près, ça fait un peu peur !!

Inès : deux coups de cœur, le Machu Picchu (impressionnant d’aller sur site historique aussi ancien) et le road trip en Bolivie car les paysages étaient magnifiques entre les lacs, les flamants roses, les vigognes, les volcans…chaque jour on s’est émerveillé.

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Comment avez-vous réussi à voyager aux USA ?

Comme nous sommes restés un mois aux Galapagos donc hors espace Schengen depuis plus de 15 jours, nous pouvions voyager aux USA. Un test antigénique et un ESTA en cours depuis notre passage à Miami pour aller à Bogota étaient suffisant.

Là-bas nous sommes d’abord resté à Los Angeles, puis nous avons loué un camping-car pour faire le tour des Parcs Nationaux de l’Ouest Américain.

C’était génial, comme dans les films, les grands espaces, Monument Valley, les couchers de soleil incroyables, le désert, la mythique route 66, Grand Canyon, Bryce Canyon, Zion, puis la montagne dans le Parc de Yosemite.

Beaucoup de miles avalés, mais on en a pris plein les yeux !!!!

Puis Hawaï, cette destination imprévue !!!

Là encore beaucoup de randonnées, on alterne souvent entre plage, surf et marche sur les volcans ou dans la forêt tropicale. Et une excursion magique de nuit, nous avons rencontré les raies mantas, elles viennent se nourrir de plancton attiré par une lumière d’un hôtel dans une baie à Big Island.

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Est-ce facile de voyager avec des enfants ?

Nous avons aussi programmé ce voyage pour être avec nos enfants et vivre avec eux. Nous avions la sensation de ne pas les voir grandir… Même si nous passions les vacances et les soirées ensemble nous avions le sentiment de nous faire happer par le tourbillon de la vie quotidienne.

Comme beaucoup de familles de voyageurs, nous avons choisi l’instruction en famille et avons suivi les cours du CNED. Tout cela s’est fait aussi en concertation avec l’école et le collège des enfants.

Même si cette année scolaire a été largement perturbée avec le Covid, les enfants envoyaient régulièrement un journal de bord à leur classe histoire de maintenir un lien.

Nous nous avons dû nous improviser professeurs !! Et c’est un vrai métier !

Emilie s’occupe des matières littéraires et moi de la partie scientifiques.

Les enfants ont appris tellement de choses en découvrant les différents pays. Ils se sont enrichis.

Côté gastronomie, quelles sont les destinations coups de cœur des enfants ?

Pour Oscar, c’est à Hawaï avec le Poké, recette de poisson cru mariné dans une sauce soja souvent avec un fruit, mangue ou ananas. C’est aussi ma découverte culinaire, le Poké et le Ceviche au Pérou… des plats de street food simple et tellement bons !

Le ceviché se déguste aussi en Equateur (Galapagos), d’ailleurs les 2 pays se disputent l’origine du Ceviche… Aux Galapagos le kilo de Thon frais était autour de 5 euros… autant vous dire qu’on en a mangé !

Pour Ines, les Etats-Unis, parce que la nourriture est plus diversifiée. C’est vrai qu’en Amérique du Sud on tourne souvent autour de la « sopa » (soupe), du poulet et du riz. Même si c’est très bon, au bout de 4 mois…

Après Hawaï, c’est quoi la suite du programme ?

Par superstition, nous n’annonçons jamais les prochaines destinations…Voyager en temps de Covid nous a appris à relativiser et à apprécier chaque nouvelle destination seulement une fois sortis de l’aéroport !

Nous ne programmons pas d’ailleurs les itinéraires dans chaque pays. Nous réservons la première nuit la veille, un peu par superstition maintenant mais surtout aussi pour ne pas perdre trop d’argent en cas d’annulation à cause d’un changement de dernière minute !