Rejoindre Tokyo à vélo, l’aventure de 2 frères
0| Publié le 5 juin 2023
Bastien, 30 ans, est passionné de culture japonaise. Originaire d’Île de France, il a découvert le plaisir du vélo en montagne près d’Annecy, ville où il s’était installée avant de partir en voyage. Ce plaisir de rouler lui a fait totalement abandonner l’utilisation de la voiture. Bastien est de nature curieuse. Il aime les challenges et les grands espaces. Côté expériences, il a réalisé le tour de l’Islande à vélo il y a quelques années, sans trop de moyen, d’organisation ni d’expérience.
Son frère Thomas a 21 ans. Il suit un master en géographie, parcours environnement. Avant le départ, il était en quête d’un projet de césure entre ses deux années de master en lien avec ses études : la mobilité et l’environnement. Son frère lui a parlé de son projet fou : se rendre au Japon en vélo ! Etant particulièrement sensible aux enjeux environnementaux mais aussi à la formation des paysages, ce voyage était tout indiqué.
Comment avez-vous eu l’idée de rallier Tokyo à vélo ?
Avant de commencer l’aventure, j’avais pour projet de faire un apprentissage au Japon dans le domaine du bonsaï. Mais à cause du COVID et des fermetures de frontières, ce projet a été repoussé. J’ai donc décidé de partir à vélo pour laisser le temps au pays de s’ouvrir, ce qui a fonctionné d’ailleurs. En partant à vélo, j’avais en plus la sensation d’être dans une quête avec un but ultime, ce qui rendait l’aventure vraiment excitante. Et pour couronner le tout, mon petit frère Thomas qui voulait faire une année de césure à embarquer dans le projet ! Le voyage à vélo c’est une aventure physique, humaine, et respectueuse de l’environnement. C’est un voyage lent, on a le temps de s’imprégner des pays traversés et de les comprendre mieux. On fait partie du décor en quelque sorte.
Combien de kilomètres avez-vous roulé jusqu’à Tokyo ?
Nous avons parcourus 17 600 kilomètres en tout, pour 160.000 mètres de dénivelé positif, sur une durée de 8 mois et demi de voyage, ce qui représente 996 heures de pédalage !
Combien de pays traversés ?
24 en tout ! Mais on peut mettre en parenthèse trois pays où nous sommes restés moins d’une journée (Bosnie Herzégovine, Bulgarie et Kosovo). Donc plutôt 21.
Quelle a été l’étape la plus longue ?
L’étape la plus longue est à la fois celle qui a été le plus compliquée pour nous deux. C’était dans le nord montagneux du Laos. Nous avons eu le choix entre faire un détour pour rejoindre l’endroit où nous voulions aller ou prendre un raccourci à travers les montagnes sans trop savoir ce qui nous attendait. On avait quand même regardé sur Google Maps s’il y avait des routes, néanmoins, une fois arrivé sur place, on s’est rendus compte que ces routes étaient en fait des petits chemins de terres, voir des sentiers de montagne avec des pourcentages monstrueux, du 15 %, 20% parfois 25% , et on est d’ailleurs descendus pour pousser le vélo pour la première fois ! Nous sommes restés sur les vélos un peu plus de 11h pour moins de 100km et 2500mètres de dénivelés. On a traversé une multitude de vallée pour finir dans une jungle à la frontale car on a pris une route qui ne menait nulle part sur la fin de la journée… Bref la plus dure journée de loin autant physiquement que mentalement ! Mais c’était quand même joli quand on y repense !!
C’est quoi les pépins que vous avez eu sur la route ?
Pas de grandes galères très honnêtement, on est partis assez léger donc a mis moins de contraintes sur nos montures. Quelques problèmes de crevaisons sur le début du voyage car on avait décidé de finir les pneus qu’on avait au préalable. Un shifter de cassé, remplacé en Corée du Sud. Et finalement le pire, c’est un rayon qui s’est cassé entrainant la voilure de ma roue à 100 kilomètres de Tokyo. J’ai fini le voyage comme ça sans casse supplémentaire ! Ouf !
Où avez-vous dormi ?
Dans la globalité, on a dormi à peu près 5 jours sur 7 en tente, et le reste du temps on dormait chez l’habitant ou on prenait des petites auberges ou guesthouses à faible coûts pour se reposer un peu et prendre le temps de visiter les endroits iconiques.
Dans quel pays que vous avez été le mieux accueilli ?
En Turquie ! C’est aussi le pays où on est resté le plus longtemps et où on a eu le temps de s’imprégner au mieux à la culture. On a dû nous offrir au moins une centaine de « çay », le thé turc ; et il était particulièrement bienvenu les jours de froids et de neiges…
Quel pays conseilleriez vous pour un séjour vélo en famille ?
La Corée du Sud me paraît tout indiqué pour un voyage de ce type. Il y a un réseau de piste cyclable très développé qui permet en l’occurrence de rejoindre Séoul à Busan. Il y a des épiceries partout, la nourriture est délicieuse et diversifiée, il y a des sanitaires propres à tous les coins de rues, de l’eau potable au robinet, de nombreux spots de camping. Le pays est très sécurisé, donc très peu de risque de vols. De quoi se faire une expérience à vélo facile et agréable !
Quels sont vos projets pour la suite ?
Je vais retourner au Japon l’année prochaine pour faire le fameux apprentissage dans le bonsaï tandis que Thomas va retourner à l’école pour finir son master…C’est bien moins fun, il faut l’avouer ! Mais on sait qu’un jour on repartira sur les routes, en solo ou de nouveau ensemble.
0 commentaire