Une escapade à Gion, quartier paisible de Kyoto
0| Mis à jour le 14 décembre 2020
Gion, ses ruelles pavées, ses maisons étroites toutes de bois montées, ses geiko* et maiko** insaisissables. Ce quartier de Kyoto, réputé dans le monde entier, ne cesse de séduire les visiteurs en quête d’un Japon ancestral. En une journée, il est possible de se délecter des charmes du quartier de Gion en toute tranquillité.
À la sortie de l’avenue Shijo menant vers l’est, votre regard s’arrête sur l’imposante porte vermillon du sanctuaire Yasaka-jinja. C’est ici que débute l’escapade dans le quartier de Gion. Ce sanctuaire shinto, monument iconique du quartier, offre une promenade relaxante et permet de commencer la journée en toute sérénité. A l’entrée, un ensemble construit décoré de lanternes japonaises typique plonge immédiatement le visiteur dans le Japon traditionnel. Au son des cloches activées par les prières des fervents au dieu de la mer Susanô, votre flânerie vous conduira peut-être au grand parc Maruyama jouxtant le sanctuaire. Hors des limites du quartier de Gion, ce paisible parc vaut le détour pour qui souhaite prolonger le moment de quiétude.
Déambulez dans les typiques ruelles de Gion
Une fois vivifié par ce bol d’air frais, il est temps de faire son entrée dans le cœur du quartier de Gion. Pour une transition en douceur, vous pouvez emprunter la rue Shinbashi jusqu’au croisement avec la Shirakawa minari dori. Ici, le canal se jetant dans la rivière Kamo en contrebas est bordé de maisons en bois relevant l’aspect pittoresque du lieu.
De là, passez le petit pont de pierre pour rejoindre l’artère principale de la Shijo dori. Il suffit de remonter cette artère en direction du sanctuaire Yasaka et de prendre à droite la rue Hanamikoji pour plonger dans le monde secret et mystérieux de Gion. La rue est bordée de maisons étroites toutes en bois. Ces machiya ou maisons traditionnelles servaient à l’époque à héberger les pèlerins de passage. Aujourd’hui, certaines d’entre elles sont des ochaya, des maisons accueillant les geiko. La dimension des façades peut surprendre. Avec leur largeur de cinq à six mètres, ces maisons peuvent s’étendre sur une vingtaine de mètres derrière leur façade. Cette architecture typique qui fait le charme du quartier est dû au système de taxation d’une époque révolue. Plus la façade était longue, plus le propriétaire payait d’impôts. D’où leur expansion en profondeur et non en largeur.
De la rue, rien ne transparaît de ce qui se joue à l’intérieur. Pourtant, tout un monde de traditions fait vibrer les façades de ces maisons fragiles. Si à Tokyo vous pouvez rencontrer des geishas, à Gion ces femmes des arts sont appelées geiko. Avec leurs jeunes apprenties, les maiko, elles continuent aujourd’hui à divertir les clients fortunés par des danses, des musiques ou par leur l’art de la conversation. Se divertir le temps d’une soirée aux côtés d’une geiko a un prix. Le visiteur lambda devra-t-il se contenter de croiser sa silhouette furtive au détour d’une ruelle.
Au cœur des traditions
Si l’envie de découvrir cet univers vous enthousiasme, il est possible de terminer votre journée au Gion Corner. Ce théâtre créé à l’initiative de l’association Oonoki Zaidan permet de faire découvrir au plus grand nombre la richesse culturelle qui fait l’identité de Gion. Ici, théâtre, cérémonie du thé, ikebana ou encore danse Kyo-mai, exécutée par de véritables maiko, sont proposées au public. Cela permet surtout de perpétuer les traditions. Les spectacles se jouent chaque soir à 18h et à 19h (excepté du mois de décembre au début du mois de mars où seuls les vendredis, samedis et jours fériés sont concernés).
Le quartier de Gion s’apprécie en flânant, sans se presser, ce qui permet de ressentir toute l’atmosphère d’un Japon ancien où la tradition perdure. Petit bonus, si vous êtes de passage à Kyoto au mois de juillet, vous aurez l’opportunité d’assister au Gion Matsuri, l’un des festivals les plus populaires de tout le pays. Sa grande parade de chars ornés de lanternes déambule le 17 juillet à partir du sanctuaire de Yasaka sur fond de musique traditionnelle et plonge le quartier dans une ambiance féerique.
*La Geiko est le nom Kyotoïte qui signifie Geisha.
**La Maiko est une apprentie Geisha dans l’ouest du Japon et particulièrement à Kyoto.
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