Je t’emmène au Carnaval de Rio !
1| Publié le 15 mars 2023
Ami voyageur,
Moi c’est Marlène, j’ai 30 ans, bientôt 31 (!) et je suis partie fin février seule en tour du monde. Je n’ai prévu ni itinéraire, ni date de retour, je laisse mes envies guider mon aventure au jour le jour.
Je voulais vraiment commencer mon périple par du grandiose, du spectaculaire, et avoir des étoiles dans les yeux dès les premières heures…alors j’ai fait la liste de tout ce que j’avais envie de voir et de faire dans ma vie.
Dans celle-ci, j’y ai inscrit « voir le Carnaval de Rio », plutôt smart comme objectif, quoi qu’il faille être sur place au bon moment.
Nous sommes en octobre, je travaille en Corse à ce moment-là et j’ai prévu mon départ en février. Je regarde les dates de l’événement qui débute l’an prochain le 17 du même mois et se termine le 25… coïncidence ? Non. Je ne crois pas au hasard.
Dans la foulée, je réserve immédiatement mon vol pour Rio et contacte un couple d’amis en voyage en Amérique du Sud pour que nous nous retrouvions pour l’évènement; le lendemain, j’avais mon entrée au Carnaval ! Reste le plus dur : patienter pendant 5 longs mois…
Mon arrivée à Rio de Janeiro
Rio, la Cidade Maravilhosa, traduisez par la Ville Merveilleuse, fait l’objet de beaucoup de fantasmes chez les voyageurs du monde. Ses plages mondialement connues de Copacabana et d’Ipanema, son Pain de Sucre, son Christ Rédempteur reconnu comme l’une des sept nouvelles merveilles du monde depuis 2007 et bien sûr, son célèbre Carnaval.
Deuxième ville la plus peuplée du Brésil après Sao Paulo, ce ne sont pas moins de 6 775 561 cariocas,-les habitants de Rio-, (comptez le double avec les alentours), qui vivent ici.
Quand j’arrive sur place, je prends un taxi à l’aéroport pour rejoindre mon auberge dans le quartier de Santa Teresa. Il fait déjà nuit mais je regarde attentivement chaque détail de ce qu’il se passe dans les rues qui défilent sous mes yeux, avec cette adrénaline qui traverse mon corps à chaque fois que j’arrive dans un nouveau pays.
Le taxi n’avance plus, « Je ne peux pas aller plus loin » me dit-il en portugais, du moins c’est ce que j’ai compris. Je lève la tête par-dessus son siège et vois devant moi une foule énorme qui fait la fête et bloque la route. J’ai compris, c’est un bloco, un carnaval de rue. Me voilà directement immergée dans l’ambiance ! « Ton auberge est plus loin, à gauche ». Ah, ça m’aide bien ça. Mais d’accord, après tout, l’aventure commence dès ce soir.
Me voilà sortie du taxi avec mes deux sac à dos et mes 12h de vol dans les pattes, noyée dans la population pour ainsi dire euphorique, alcoolisée et … dénudée ! Cela me rappelle d’ailleurs de vagues souvenirs de mon passage à Ibiza, mais en encore plus fou et encore plus grand. Je peine à me frayer un chemin parmi tout ce monde jusqu’à trouver un bar où je demande mon chemin. Évidement, personne n’a jamais entendu parlé de mon auberge qui est pourtant à 200m.
N’étant pas vraiment sereine pour sortir mon portable en plein bloco et m’aider de Maps.me, je me dirige vers un autre bar où je trouve enfin une personne qui a su m’aider. Je rejoins mon hostel qui était effectivement tout près, je me couche dans mon dortoir de 10 personnes où je suis surprise d’être la seule femme et m’endors rapidement, sourire aux lèvres, en pensant « Ok, je suis à Rio ».
Deux jours de visite à Rio de Janeiro
Avant la journée agitée de samedi, je dispose de 48h pour visiter Rio. Deux jours pour une ville aussi immense, c’est peu, je me suis donc focalisée sur les visites des sites principaux. Je rejoins des amies françaises et nous voilà parties en haut du Corcovado, à la rencontre de l’une des 7 merveilles du monde; le Christ Rédempteur, O Cristo Redentor.
Pour être honnête avec vous, je n’avais jamais vraiment compris pourquoi cette « banale statue » figurait dans ce classement si prestigieux. J’avais eu la chance de voir entre autres les temples d’Angkor au Cambodge, les pyramides du Caire en Egypte et selon moi, ces monuments y méritaient largement plus leur place.
Quand je me suis retrouvée à ses pieds, j’ai compris. Un piédestal de 8m, une statue de 30m, posée comme ça, à 709m d’altitude, veillant sur la ville, sereinement. Le plus, à cette hauteur, c’est l’incroyable vue sur la ville de Rio (encore faut-il ne pas avoir de nuages !).
Je vous épargne les détails de la foule autour de moi, bras levés, imitant le Christ pour faire une photo souvenir; ça casse un peu la magie du lieu, mais c’est hélas le jeu quand on se rend sur un tel site.
S’en suit un passage à l’escalier Selarón, escadaria Selarón, que vous avez déjà dû probablement voir en photo. Ses 215 marches sont ornées de plus de 2 000 carreaux de faïence venant de 120 pays différents. On doit cette œuvre devenue emblématique de la ville de Rio à l’architecte chilien du même nom, Jorge Selarón. Là encore, il vous faudra être patient pour avoir une jolie photo, car la file d’attente commence dès les premières marches.
Un petit tuyau ? Montez directement en haut de l’escalier; c’est tout aussi beau et vous ne serez pas embêtés par la foule. Me concernant, j’ai eu la bonne idée d’y repasser à 7h du matin en rentrant du Carnaval pour avoir mon cliché sans personne !
À environ 20 minutes de marche plus loin, se cache le Cabinet Royal Portugais de Lecture, Real Gabinete Potuguês de Leitura, la 4ème plus belle bibliothèque du monde. Un cadeau du Portugal au Brésil il y a 136 ans afin d’y promouvoir sa culture au sein de la ville. Le plus ? Tout comme l’escalier Selarón, cette visite est gratuite !
Le soir, je retrouve mon couple d’amis français avec qui j’ai prévu de passer le week-end pour boire une Caïpirinha sur la plage de Copacabana. Je regarde le soleil se coucher, les pieds dans le sable et l’esprit plein d’optimisme en me disant que la vie est tout bonnement géniale.
Le deuxième jour, je change d’auberge dû à une mauvaise gestion de réservation et me rend vite compte que celle-ci se trouve … dans une favela ! Pacifiée, je précise, mais favela quand même, du nom de Tavares Bastos. Je suis très bien accueillie par le propriétaire du lieu qui me rassure et me donne de bons conseils pour mon séjour. J’apprécie particulièrement la terrasse sur le toit qui offre une vue imprenable sur Rio … autant vous dire que demain matin, le réveil sonnera à 5h pour profiter du lever de soleil sur la ville ! Le hic, parce qu’il en faut un, est qu’il n’y a plus de matelas. Je dors donc pour les 3 prochaines nuits sur une planche de bois. En France, j’aurais pesté. Ici, j’ai ri !
Me voilà partie ce matin avec mes amies pour découvrir le fameux Pain de Sucre, Pão de Açúcar, un mont de 396m accessible en téléphérique qui offre (encore une fois, si on a de la chance avec de la météo) un panorama incroyable sur Rio. Ça tombe bien, le temps est dégagé aujourd’hui !
Un premier téléphérique m’amène jusqu‘au Morro da Urca à 220 mètres, ce qui me donne déjà un bel aperçu de ce qui m’attend plus haut. Nous sommes juste à côté des pistes où décollent les hélicoptères qui partent faire le tour du Corcovado, un extra que j’aurais aimé m’offrir mais budget oblige, ça sera pour une autre fois !
Une seconde cabine me monte au sommet du Pain de Sucre, j’ai le souffle coupé, le point de vue est encore plus beau que ce que j’avais imaginé.
D’ici, j’ai devant moi la vraie carte postale de Rio ; la plage de Copacabana, celle de Botafogo, le quartier d’Ipanema, le Christ Rédempteur, le stade Maracanã … plus au loin, gigantesque et imposante, la favela Rocinha, la plus grande de toute l’Amérique du Sud. Le spot est vraiment incroyable, le soleil brille, le ciel est bleu et coup de chance extraordinaire : il n’y a « pas grand monde ». De grands oiseaux noirs dont j’ignore le nom volent en rond au-dessus de la plage rouge, un vrai bal aérien qui ajoute encore plus de beauté à la scène.
Je me balade dans le parc du Pain du Sucre et rencontre des petits visiteurs peu farouches ; des ouistitis communs. Il sautent d’arbre en arbre, par dizaines, et viennent tout près des visiteurs. Un joli bonus additionné à cette visite qui était déjà superbe sans ça !
L’après-midi sera sous le signe de la détente avec le programme suivant : farniente à Ipanema. Après tout, venir à Rio c’est aussi profiter de l’une de ses plages. Ce jour-là (comme les autres jours), il fait une chaleur presque insupportable, le soleil brûle la peau. J’arrive de Val Thorens et je sens que mon corps se demande vraiment pourquoi je lui impose des températures aussi extrêmes, dans un sens comme dans l’autre. Alors, pour la première fois de ma vie, je loue un parasol, moi qui adore me dorer sur le sable, je ne m’y amuse pas ici et je cherche l’ombre à tout prix.
D’ailleurs, phénomène assez curieux à Rio, les cariocas ne s’allongent pas sur la plage : ils louent ou amènent des chaises et sont tous assis, tous. Les gens que je vois à plat ventre sur leurs serviettes sont clairement…des touristes !
J’en profite pour acheter une noix de coco (l’eau de coco, c’est la vie !) et pars me baigner avec mon ami.
Je suis impressionnée par la taille des vagues et pour être très honnête, ça ne me rassure pas car j’ai peur de l’eau. Mon pote me regarde et me dit « Marlène, tu ne veux pas que j’aille poser tes lunettes de soleil ? ». Bien sûr que non, comme si MOI j’allais aller faire la folle dans les vagues et prendre le risque de les perde, hors de question.
Dix minutes plus tard, ce sont les vagues qui viennent à moi … je roule et tourne sous l’eau avec la sensation de peser 100 grammes , le bas de maillot aux chevilles et les lunettes quelque part au fond de l’Atlantique. J’ai ma dose, je rentre dans ma favela et plonge en quelques secondes dans un sommeil profond. Il faut être en forme, demain est un grand jour.
Le dernier jour du Carnaval de Rio 2023
Je me lève surexcitée, euphorique, déterminée : aujourd’hui, c’est le genre de journée que je ne vivrais peut-être qu’une fois dans ma vie. Je veux en savourer chaque seconde. Une douche rapide après mon joli lever de soleil, je mets mon appareil photo et un tube de paillettes dans mon sac et je pars rejoindre ma bande.
Je prends un petit van en bas de mon auberge qui me descend en bas de la favela et j’y rencontre un homme d’environ 70 ans, un italien qui parle parfaitement français. Il m’explique qu’il voyage en solitaire pour 2 mois à Rio et que c’est la 4ème fois qu’il vient ici. Il me propose de boire un café avec lui, comme je suis en avance sur l’heure du rendez-vous, j’accepte avec plaisir. Nous faisons une marche dans un parc ensemble avant de nous poser dans un petit bar au coin d’une rue.
Entre 2 gorgées, il me dit une phrase qui fait directement écho en moi : « Tu sais, le Brésil c’est comme l’héroïne ; tu y goûtes une fois et tu l’as dans le sang. » Je regarde cet homme pleine d’admiration, écoute son histoire et les voyages qu’il a fait seul tout au long de sa vie, sans n’avoir aucun regret, précise-t-il.
La journée qui s’annonce déjà exceptionnelle commence donc comme ça, par une si belle rencontre dans un bus…1h plus tard, j’abandonne mon nouvel ami et je me rend à l’auberge des copains.
Je vois que tout le monde est aussi excité que moi. La propriétaire de l’établissement nous encourage à mettre le paquet et nous ramène des paillettes supplémentaires aux couleurs du pays. Le corps, le visage, les cheveux, les vêtements, tout y passe. Nous prenons la route telles de vraies boules à facettes, pleins de joie et d’entrain.
Le Carnaval de rue, les « Blocos »
Le Carnaval à Rio ce n’est pas que le mythique défilé du Sambodrome. C’est avant une tout une fête populaire célébrée dans tout le Brésil (et d’ailleurs, pas que). En réalité, les brésiliens préparent cet évènement chaque jour de l’année pour être prêts l’année suivante. C’est une véritable culture dans ce pays, les enfants grandissent là-dedans, ils évoluent depuis leur plus jeune âge dans la musique, dans la fête et bien évidement, dans la samba.
Un bloco, c’est un rassemblement dans la rue, légal en période de Carnaval, ce qui n’est pas toujours le cas le reste de l’année. Il est souvent organisé par quartier ou par école. Le principe est très simple: se déguiser (selon une thématique ou non), suivre le cortège, et faire la fête ! Durant le mois de février, ce sont des rassemblements quotidiens qui font trembler la ville de Rio. Qui peut y participer ? Tout le monde !
Nous arrivons dans le quartier de Santa Teresa, en moins de 10 minutes de marche, nous tombons dans une rue très animée. Cariocas costumés, stands de nourriture et d’alcool, fanfare … nous ne cherchons pas plus loin et rejoignons la fête. On nous dit qu’un bloco va arriver dans le coin, nous décidons de l’attendre.
Je regarde autour de moi et tout ce que je vois est juste génial; les corps quels qu’ils soient sont dénudés (je finis d’ailleurs par tomber la chemise pour me fondre dans la masse), les gens ont tout âge, les touristes se mêlent aux brésiliens, les hommes portent des tutus … je ressens une énergie incroyable, de la joie, de l’amour.
L’avantage de la rue, c’est qu’elle appartient à tout le monde. L’avantage du Brésil, c’est cette liberté d’esprit qui permet à chaque individu d’être ce qu’il a envie d’être. Additionnez les deux, et imaginez ce qui se passe sous mes yeux.
On danse, on chante, on rit, on mange, on boit … je regarde mes amis, je photographie dans ma mémoire ce moment qu’on est en train de vivre ensemble.
Et en parlant de photo, j’aurais aimé pouvoir vous en partager, mais il n’est pas très indiqué de sortir son téléphone dans ce genre de rassemblement, je choisis donc la sécurité et le laisse à l’abri des regards mal intentionnés.
Je n’ai que celle-ci à vous montrer, d’ailleurs, vous ne me connaissiez pas, mais encore une fois, moi c’est Marlène, et j’ai l’air très malheureuse à ce moment-là.
Le bloco en question n’arrivera jamais dans notre rue, je ne sais pas si je suis triste ou soulagée parce que je suis déjà KO. Nous changeons d’endroit pour le rejoindre, nous nous retrouvons en bas des escaliers Selarón dans un grand rassemblement où les gens n’ont pas l’air de savoir plus que nous où ils vont.
Mais tout le monde fait toujours la fête, et c’est ça qu’on est venu voir, c’est pour ça qu’on est ici. Nous arpentons les rues, curieux de tout ce qui nous entoure quant en regardant l’heure, nous comprenons que la journée est bien vite passée; il est temps de se mettre en route, direction le Sambodrome !
Le défilé du Sambodrome
Le Sambodrome,-Sambódromo da Marquês de Sapucaí-, qu’est-ce-que c’est ? C’est une allée entourée de gradins à ciel ouvert où s’affrontent les meilleures écoles de samba de Rio lors du Carnaval. On parle de pas moins de 80 000 places assises ! Je vous laisse imaginer le monde présent devant l’édifice, même en arrivant avec 2h d’avance (bons français que nous sommes !).
L’avantage, c’est que nous avons réservé nos places dans le gradin 9, elles sont numérotées et attribuées. Un peu plus chères, certes, mais on s’est offert la tranquillité d’arriver quand bon nous semble et en évitant les files d’attente interminables.
Nous arrivons par le métro et nous longeons le Sambodrome de tous les côtés. Pendant une petite heure, nous ne savons pas vraiment où aller. Il y a du monde partout, les voitures qui continuent de circuler, des policiers, des stands … un vrai casse-tête ! Nous finissons par trouver notre secteur et rentrons à l’intérieur, les gradins sont encore vides, c’est ce qu’on appelle le calme avant la tempête ! Nous avons 2h à patienter, on en profitera pour manger, dormir d’un œil et observer les quelques animations qui ont déjà lieu sur la piste, notamment le défilé des équipes de ménage, acclamées par la foule déjà présente.
J’ai trouvé ça vraiment superbe de donner à ces personnes leur heure de gloire. À savoir qu’après chaque passage d’une école, ils et elles balaient toute la piste, longue de 800m ! C’est même beau à regarder, ils se positionnent en triangle, se passent un par un tout ce qui traîne par terre avant que les machines ne viennent tout aspirer ; une organisation minutieusement orchestrée !
Il est 22h, un feu d’artifice illumine le ciel, j’entends la voix d’un homme crier dans tout le Sambodrome, une musique qui retentit et des milliers de voix qui chantent en cœur. Je regarde au loin pour voir ce qui arrive (du moins j’essaie, j’ai oublié mes lunettes de vue !) et j’aperçois un premier char.
Ça y est, ça commence ! Ce soir, c’est le défilé des champions, les 6 écoles de samba gagnantes de cette année vont passer chacune leur tour de la dernière à la première place. Les résultats ont été donnés il y a 3 jours et les jury ont désigné l’école Imperatriz victorieuse après avoir tous votés sur un grand nombre de critères (danse, chant, costumes, attitude, chars, coordination …).
Car c’est cela le carnaval au Sambodrome; une compétition où s’affrontent les meilleurs écoles de samba, avec une seule idée en tête: gagner le titre de champion ! Chacune d’elle choisit une thématique et le moindre détail sera rattachée à celle-ci, rien ne sera laissé au hasard.
Le premier cortège arrive à ma hauteur, j’ai des frissons dans tout le corps et des larmes qui coulent sans que je ne puisse les contrôler tellement ce qui se déroule devant mes yeux est grandiose . Une brésilienne à côté de moi m’observe et me met une main sur l’épaule, avec un regard qui disait clairement « je comprends ton émotion ». Mon cerveau tourne en boucle la même information à ce moment-là: « Je suis au carnaval de Rio ».
Je ne saurais même pas par quoi commencer. Tout est merveilleux : les danses, les chants, les chars, les gens, les costumes … parlons des costumes ! Des mois et des mois de travail pour les imaginer, les créer, chaque pièce est unique et ne servira qu’une seule fois ! Plumes, perles, strass; les reines de Carnaval qui ouvrent le cortège de chaque école brillent de 1 000 feux et exécutent une samba impeccable en avançant dans l’allée. Les percussionnistes tapent sur leurs instruments tous alignés tel un défilé du 14 juillet. Les chars s’animent, il y a de l’eau, de la fumée, des confettis, le tout additionné aux jeux de lumière impressionnants du Sambodrome. Dans les gradins, c’est l’euphorie. Les brésiliens chantent à tue-tête et brandissent des drapeaux de l’école qu’ils soutiennent.
Je pourrais vous poser ici tous les mots qui me viennent en tête pour tenter de vous expliquer réellement ce que j’ai vécu à cette nuit-là mais cela ne suffirait pas. Il faut le vivre pour comprendre.
Le moment est d’autant plus magique quand on s’est un peu renseigné sur le sujet avant et qu’on a conscience du travail qu’il y a derrière ce spectacle, de la plus petite main jusqu’au carnavalier, le chef d’orchestre qui décide absolument de tout pour le déroulement du défilé de son école.
Tout est encore plus beau quand on connaît l’importance de cet évènement pour les brésiliens. Quand on imagine la fierté des familles dans les gradins venues encourager un proche qui défile. Quand on sait que certaines personnes vouent chaque journée de l’année à préparer ce moment.
Une heure se passe, le premier show vient de finir. À la fin de chaque défilé, il y a une pause d’une trentaine de minutes avant que ne commence l’école suivante. Chacun dure entre 50 et 60 minutes. C’est donc encore de longues heures de spectacle qui m’attendent, pour mon plus grand plaisir !
Un autre feu d’artifice retentit, il annonce le début du second cortège. Show must go on! La nuit s’enchaîne ainsi, jusqu’à 6h du matin où défilent la dernière école, les grands champions de cette année. Un moment incroyable, le soleil s’est levé progressivement, des traînées roses ont fait leur apparition dans le ciel de Rio, avec en fond le Corcovado … une image que je ne suis pas prête d’oublier !
Le Brésil, ce n’était pas dans mes projets, je n’y avais jamais vraiment pensé, du moins, ce n’était pas dans ma tête de liste. Cette seule envie d’assister à cet évènement a suffit pour me convaincre d’y aller. Et c’est définitivement sans regrets ! Outre la nuit du carnaval, j’ai aimé Rio, j’ai aimé les brésiliens et j’ai aimé ce voyage !
Rio, une ville dynamique où se mêlent spots d’exception, farniente à la plage et fête jusqu’au bout de la nuit, elle séduira pour toujours tous les voyageurs grâce à la diversité de ce qu’elle a à offrir.
Et bien évidemment, si vous avez l’occasion d’y aller en période de Carnaval, vous l’aurez compris, je vous y encourage vivement !
1 commentaire
Chabal.
16 mars 2023
Quand j'ai pas les mots, ben j'essuie mes larmes et je dis rien, juste, merci, merci, c'est comme si j'y étais tellement l'émotion, l'admiration sont puissamment partagées. J'ai hâte de suivre votre prochaine étape, vos prochains écrits. Encore merci, le bout du monde est très loin, mais je suis très sur que vous l atteindrez.