Les marchés du travail en Europe et les conseils pour réussir son expatriation
2| Mis à jour le 24 juin 2019
A l’occasion du Forum Expat, organisé au mois de juin au Carreau du Temple (Paris), nous nous sommes penchés sur le sujet de l’expatriation et sur les différentes opportunités professionnelles qui existent actuellement en Europe.
Combien de Français sont expatriés en Europe ?
Selon le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères, 1,8 millions de français sont inscrits au registre des français de l’étranger dont environ la moitié en Europe, soit 870 000 personnes. Ça, ce sont les chiffres officiels ! Comme il n’y a pas d’obligation de s’inscrire auprès des consulats français du pays de résidence, on estime qu’il y a entre 2 et 2,5 millions de français expatriés (et 60 % sur le continent européen).
Dans le top 10 des pays où on trouve le plus de français, six sont européens. La Suisse est en tête du classement avec 188 691 inscrits en 2018. Le Royaume-Uni est troisième (146 213 inscrits), la Belgique quatrième (127 558 inscrits) et l’Allemagne cinquième (112 903 inscrits). En septième position, on retrouve l’Espagne (83 331 inscrits) et en dixième position l’Italie (41 544 inscrits).
Quel intérêt à s’inscrire au registre des français de l’étranger ?
On conseille aux expatriés de s’inscrire au registre des français de l’étranger pour plusieurs raisons, et ce même s’ils sont dans un pays limitrophe :
- Pour voter plus facilement (depuis l’ambassade)
- Pour déclarer ses impôts plus rapidement (aide aux démarches)
- Pour se constituer un réseau professionnel et/ou amical
- Pour être contactés rapidement en cas d’urgence
Pourquoi le marché européen est-il si attractif ?
Le marché de l’emploi européen a plusieurs avantages à faire valoir par rapport aux marchés nord-américain, asiatique et émirati.
- C’est un marché de l’emploi à lui seul avec énormément de sièges sociaux ! On peut trouver un emploi en tant qu’expatrié à moins deux heures de vol de Paris.
- La libre circulation des personnes, un des piliers de la construction européenne
- Il n’y a pas (ou peu) de contraintes administratives (pas besoin d’obtenir un visa, accès à la sécurité sociale, accès aux allocations chômage en cas de recherche d’emploi ou en cas de licenciement pendant votre expatriation)
- Une monnaie unique (€) dans de nombreux pays.
Comment se comporte le marché européen de l’emploi actuellement ?
Actuellement en Europe, le taux de chômage est plutôt faible. En République Tchèque, on est en dessous de 2 %. En Allemagne, on flirte avec la barre des 3 %. En Pologne et en Hongrie, on est à 3,5 %. L’Estonie, nouvel eldorado du high-tech, est à 4,2 %. L’Autriche, 5 %. La France fait office de moins bon élève avec un taux estimé entre 8 et 9 %, ce qui reste néanmoins en dessous de ses voisins du sud, l’Italie et l’Espagne, où le taux dépasse les dix pour-cent. (Chiffres juin 2019).
L’épineux cas du Royaume-Uni
Le Royaume-Uni est une destination qui plaît aux français. Ils sont encore nombreux à tenter une carrière professionnelle outre-Manche. Cependant, avec le Brexit, il est difficile de connaître le sort des expatriés français.
Petit rappel des faits. En juin 2016, les Britanniques ont voté pour la sortie de l’Union Européenne. La sortie, qui devait initialement être prévue en mars 2019 a été reportée en octobre 2019. Reste à savoir si le Royaume-Uni sortira de l’UE avec un « deal » ou au « no deal ».
Quelle que soit l’issue du Brexit, le droit pour les citoyens européens déjà installés au Royaume-Uni de rester dans ce pays n’est pas remis en cause. Cependant, en cas de « no deal », le Royaume-Uni sort de tous les programmes européens et les Français déjà installés sur place devront obligatoirement régulariser leur situation pour continuer à exercer leurs activités professionnelles au Royaume-Uni (obtention d’un contrat de travail). Le véritable problème en cas de « no deal », c’est que les Français travaillant au Royaume-Uni pourraient perdre leurs cotisations à l’assurance chômage et à la caisse de retraite. Une situation plus qu’inconfortable.
Si vous voulez vous expatrier au Royaume-Uni, suivez les prochaines actualités liées au Brexit.
Quels sont les secteurs porteurs en Europe ?
Les Français ont la chance d’être extrêmement bien formé dans le domaine des hautes-technologies, de l’ingénierie, de l’informatique, du design graphique. Les écoles françaises sont reconnues dans le monde entier, ce qui facilite l’expatriation en Europe.
Le secteur de la santé est en pénurie globale sur le continent européen. Des postes sont donc recherchés en Europe (mais aussi en France !).
Mettre en avant ses compétences linguistiques (français + anglais), ça fonctionne si vous voulez travailler dans le secteur du tourisme et de l’hôtellerie. On recherche aussi des téléconseillers/télévendeurs francophones pour travailler dans les centres d’appels.
Quand on s’expatrie ou qu’on suit un conjoint à l’étranger, on doit parfois se réorienter. Voici les questions auxquelles on doit pouvoir répondre pour trouver un emploi : Quels sont les besoins sur place ? Quelles sont mes compétences ? Quelles sont mes motivations ?
Comment chercher un emploi en Europe ?
Plusieurs plateformes existent pour trouver un emploi en Europe :
- Le portail européen sur la mobilité de l’emploi Eures, qui regroupe 3 millions d’offres en Europe.
- Le site Apec International
- Le site Glassdoor, un site où les employés actuels et anciens employés d’entreprises évaluent leur environnement de travail de manière anonyme.
- Les réseaux sociaux professionnels : LinkedIn
- Les chambres de commerces et d’industries.
- Les groupes Facebook de Français à l’étranger.
Les conseils pour réussir son expatriation professionnelle
- Il faut s’installer où le travail existe. Prenons l’exemple de l’Allemagne. Beaucoup adorent l’atmosphère de Berlin et rêvent de s’y installer. Or, ce n’est pas dans cette région que sont localisés les sièges sociaux des grandes entreprises. Vous aurez plus d’opportunités en Bavière, en Bade-Wurtemberg et en Rhénanie.
- Apprenez la langue du pays dans lequel vous souhaitez habiter. On le sait, le Portugal est une destination à la mode, surtout grâce à son cadre de vie exceptionnel. Or, si vous ne parlez pas portugais, vous aurez bien du mal à trouver un emploi. Si vous êtes dans un secteur très recherché et extrêmement spécialisé (ex : High-Tech, ingénierie), l’anglais pourra vous suffire mais il faudra ensuite apprendre le portugais pour vous intégrer socialement !
- Il faut se poser les bonnes questions sur ses motivations à l’expatriation. Il ne faut pas partir pour fuir la France mais partir pour un projet professionnel. Il ne faut pas partir pour gagner plus d’argent mais pour gagner en qualité de vie. Les salaires sont certes plus élevés en Suisse, mais les loyers et le coût de la vie aussi (vérifiez aussi le volume horaire, le nombre de congés, le taux d’imposition, le prix des écoles pour les enfants, etc.).
- Ne traduisez pas votre CV français. Chaque pays a sa propre charte et ses propres règles dans la réalisation du curriculum vitae. Renseignez-vous au préalable sur ce qui est à faire et sur ce qui est à proscrire (ex : présence ou non de la photo, inscription des informations personnelles, des références, etc.).
- Ne faites pas traduire votre CV par une personne native du pays d’expatriation, surtout si vous ne maîtrisez pas totalement la langue (l’employeur serait surpris par la différence entre l’écrit et l’oral)
- Préparez-vous aux entretiens d’embauche. Selon les pays, ils ne sont pas dirigés de la même manière. Qui plus est, renseignez-vous sur les questions potentielles afin de ne pas être surpris (ex : en Allemagne, on pourra vous demander votre religion). En France, nous sommes habitués à négocier son salaire en entretien, ce qui peut être mal perçu dans d’autres pays.
2 commentaires
MORA Bagri Ayouba
28 janvier 2021
Je veux aller me chercher Allemagne, faire de job et mieux gagner ma vie.je suis béninois et je suis en première année d'étude germanique à Parakou ( Bénin) . Danke schõn !
Souleymane hassaballah
14 décembre 2020
Bien propre