Le Dico de la Rando par la Team Chapka
1| Mis à jour le 29 mars 2023
Envie de vous adonner à la randonné lors de vos prochains séjours, en France ou à l’étranger ? Notre camarade Romain, marcheur accompli et randonneur émérite, vous distille quelques précieux conseils pour avancer sans râler. Il vous invite aussi à découvrir son lexique de la randonnée, plus sobrement appelé « dico de la rando ». Ainsi, les termes techniques n’auront plus aucun secret pour vous et vous pourrez ainsi partir en pleine nature l’esprit léger.
Attention, si vous êtes un traîne-savate et que vous n’avez pas envie de salir vos godasses, cet article n’est pas fait pour vous !
Le lexique de la randonnée (dans l’ordre alphabétique, cela va sans dire)
A la journée : se dit d’une randonnée qui se déroule sur un seul jour. Logique ! La rando à la journée est moins sportive que la rando « en itinérance » mais plus physique qu’une simple balade. Le gros avantage : un sac plus léger (parce que pas de tente, moins de vêtements et de nourriture) et une nuit dans un lit douillet à l’arrivée. La rando à la journée peut se faire sur un circuit aller-retour ou en boucle.
Arpion : panard. Si vous ne connaissez pas le mot « panard », rendez-vous en bas de page pour une meilleure explication.
Bivouac : campement provisoire en plein air. La tente se plante en fin de journée et se démonte le lendemain, tôt, pour ne pas contrarier l’éco-système. Dans l’attente de planter la tente, n’hésitez pas à boire un coup et à jouer aux cartes (mais surtout à boire un coup !)
Cairn : un tas de pierres construit par les randonneurs pour signifier qu’ils sont passés par là. Oui, le randonneur est égocentrique (en vrai, c’est pratique quand le sentier n’est pas visible !)
Cirque : une montagne en forme circulaire peuplée de clowns. Gavarnie (Pyrénées) est le plus célèbre cirque en France.
Couche : rien à voir avec les bébés ! Une couche, c’est ce qu’on met pour ne pas avoir froid. Ça peut être un tee-shirt, un sweet-shirt ou encore une polaire.
Coup de cul (expression) : quand le dénivelé est très élevé, il faut donner « un coup de cul », c’est-à-dire continuer à avancer malgré les douleurs physiques et morales. Il faut éprouver, endurer, donner un « coup de collier », puiser dans ses réserves, serrer les dents !
Crête : l’inverse de trek.
Dénivelé : la différence d’altitude entre deux points géographiques. Plus le dénivelé est élevé, plus tu va souffrir !
En itinérance : on ne sait pas où on va, mais on y va ! Généralement, quand tu établis un circuit « en itinérance », tu es à peu près certain de marcher beaucoup et de te fatiguer énormément. Et c’est ça qu’on aime !
GR : itinéraire de grande randonnée. Le GR20 traverse la Corse du nord au sud, le GR10 suit la chaîne des Pyrénées. Ce n’est pas forcément que des circuits en montagne. Par exemple, le GR12 part d’Amsterdam et file à Paris (le chemin des dealers)
Lacet : virage d’un sentier à 180°. Désigne aussi les cordons servant à attacher tes chaussures. Sauf si tu es en scratch…
Main courante : généralement une corde ou une chaîne, servant à aider les randonneurs à traverser en toute sécurité.
Mètre : l’unité métrique que nous connaissons tous. Cependant, n’utilisez jamais le mot « mètre », seuls les ringards l’utilisent. Si vous êtes monté à 2000 mètres d’altitude, ne dites jamais « j’étais à 2000 mètres ». Dites seulement « j’étais à 2000″…ou mieux « j’ai fait un 2000 ». Oui, le randonneur est pédant !
Névé : neige qui n’a pas fondu et qui se chargera de vous faire tomber si vous tenter de la défier.
Panard : arpion.
Patou : ce sont les gros chiens de montagne qui veillent sur le troupeau de moutons. Peut également désigner ton pote Patrice ou Patrick.
Pic : qui s’y frotte s’y…
Pistache (ou pistoche) : la piscine, celle que tu ne verras jamais en fin de journée. Non, toi tu devras te contenter d’un tuyau d’arrosage pour te rafraichir et tu réfléchiras à deux fois avant de réserver tes prochaines vacances en montagne.
Rando : diminutif de randonnée…si si je vous jure !
Refuge : auparavant, des cabanes ouvertes pour accueillir les randonneurs. Désormais, des auberges-restaurants dans lequel on vous conseille de réserver !
Sardine : elles servent à fixer la tente dans le sol. Si elles sont regroupées dans une boîte de conserve et baignant dans l’huile d’olive, elles deviennent comestibles. Expression courante en rando : « Tiens, tu me passe une sardine ! ».
Sommet : on vous somme de redescendre assez vite pour ne pas attraper froid.
Topette : petite fiole ou flasque facile à transporter pendant vos randonnées en montagne ou en pleine campagne, elle est généralement remplie (puis vidée) d’alcool fort. Genépi pour les montagnards, mais aussi calva, cognac (VSOP ou XO) ou encore armagnac (bas-armagnac de préférence). « Mieux vaut une rando sous tempête qu’une rando sans topette », phrase prononcée par Monsieur Louis, randonneur émérite lui aussi.
Trail : course en montagne sur de la longue distance. Oui, ce sentier pentu que tu fais à pied et en souffrant, les trailers le font en courant. Des fous !
Trek : randonnée sur plusieurs jours selon les vendeurs de Décathlon.
Quelques conseils pour randonner :
- Faites un tour sur le site Visorando, superbe base de données pour obtenir des cartes. Si vous êtes à l’étranger, téléchargez au préalable des cartes sur l’application MapsMe (Androïd ou IOS).
- N’hésitez pas à vous retourner lorsque vous marchez, c’est beau sur 360 degrés !
- Ne nourrissez pas les animaux que vous croisez.
- Emportez vos déchets avec vous.
- Laissez passer les randonneurs et trailers qui montent et descendent plus vite que vous. Pour info : les randonneurs en descente cèdent toujours aux randonneurs en montée.
- Amis Parisiens, ne dites pas bonjour aux gens ! Nous avons un standing à respecter, nous sommes Parisiens, ce n’est pas parce qu’on est en vacances qu’on doit arrêter d’être arrogant ! (c’est ironique bien sûr…ou pas)
L’équipement à prévoir pour votre randonnée :
Liste plutôt exhaustive à mon goût, mais on peut toujours pinailler. Pour une randonnée d’une semaine, il vous faudra :
- Un sac à dos de 50 ou 60 litres avec son protège-pluie (cover-bag).
- Une tente légère mais étanche (entre 1 et 2 kilos de préférence).
- 1 matelas gonflable et son gonfleur. Mon astuce pour l’option moins lourde tout en se bousillant le dos : prenez un tapis de yoga tout fin (et prévoyez des séances d’osthéo’ à la rentrée, remboursées par la mutuelle cela va sans dire)
- Un K-way fluo pour avoir un style de malade !
- Une polaire (ou deux)
- Tee-shirts
- Slips, chausettes
- Une cagoule pour ne pas attraper froid aux oreilles et pour aller braquer la petite supérette du fin fond de la vallée.
- Des chaussures de randonnée, de préférence montante.
- Une paire de sandales légères pour le bivouac (ex : tongs)
- Une casquette, un chapeau ou un bob cochonou.
- Des bâtons de randonnée.
- Des sacs poubelles, un rouleau de PQ,
- Une serviette microfibre.
- Une lampe frontale.
- Une gourde ou une poche à eau. Prévoir env. 2 litres par jour (ou 3 si vous êtes dans le dur)
- Une trousse à soin/hygiène (désinfectant, pansements, savon et shampoing solide, brosse à dents en bambou, dentifrice, crème solaire).
- Des couverts en bambou éco-responsable réutilisable pour manger
- Une topette avec de l’alcool de qualité.
- Papier d’identité, de l’argent liquide pour payer les refuges, un masque anti Covid-19 !
- Des barres céréales, des compotes, bref, de la nourriture ! Attention, ça peut peser lourd, surtout si vous avez un réchaud avec du gaz. Renseignez-vous aux refuges pour savoir s’ils vendent des paniers repas au cas où !
Le film à voir avant de randonner :
Chef d’oeuvre du septième art (et je pèse mes mots !), réalisé par le grand Philippe Harel et mettant en scène le trublion belge Benoît Poelvoorde, « Les randonneurs » vous emmène en Corse sur le mythique GR20. Dans ce film, le personnage joué par Poelvoorde distille lui aussi de précieux conseils.
« Le plus important, c’est de trouver son rythme, de marcher régulièrement. N’essayez surtout pas d’imiter les autres. Si quelqu’un prend du retard, ce n’est pas un problème, on l’attendra. On n’est pas ici pour faire une compétition ou je-ne-sais-quoi. On est ici pour profiter de la nature.
Un petit truc pour les bottines. Vous attaquez bien le sol avec vos talons. Vous déroulez le pied et vous poussez avec la pointe.
L’idéal c’est de respirer par le nez et de synchroniser votre respiration sur vos pas. C’est excessivement simple. 1,2,3, inspiration, 1,2,3, expiration, et on expulse bien tout l’air qu’on a dans les poumons. Si vous voulez augmenter votre vitesse, vous n’avez qu’à allonger le pas, et vous allez très vite vous rendre compte que tout votre corps rentre en action.
Les bras par exemple opère un mouvement de balancement qui équilibre le mouvement de vos jambes. Le bassin entre également en jeu, par un mouvement de rotation de la gauche vers la droite. Surtout chez les femmes qui travaillent davantage avec les hanches. Les hommes, eux, ce sont les épaules.
Contrairement au coureur qui à chaque foulée décolle, le marcheur, lui, il adhère, il reste en contact avec le sol. D’ailleurs, si vous faites bien attention à vos jambes, vous constaterez qu’elles passent en alternance par une phase d’oscillation et une phase d’appui, que les muscles ne se contractent qu’au moment où le talon entre en contact avec le sol, que tant que la hanche n’est pas à la verticale de votre pied, ils effectuent une opération de freinage pour éviter la chute.
Au fond, on peut dire que la marche à pied est une succession de chutes rattrapées et de déséquilibres compensés« .
Vous reprendrez bien un peu de poésie ?
Par contre, on vous déconseille bien évidemment de regarder « les randonneurs à St Tropez » qui est une belle merde.
1 commentaire
Geoffroy
23 septembre 2020
J'ai appris pleins de trucs, merci Romain. C'est décidé je pars faire la Transalpina !