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Le blog voyage by Chapka

Laos : Luang Prabang ou la sérénité d’une ville

Je rêvais de retourner visiter Luang Prabang au Laos depuis ce jour où j’en suis partie en 2010. En Juillet dernier, alors que je m’envolais pour un mois en Thaïlande, il m’a paru comme une évidence de retourner passer une petite semaine dans cette ville charmante dont la sérénité m’avait tant touchée quelques années en arrière. Allais-je y retrouver l’atmosphère aimée ? A t-elle réussi à préserver la tradition du Tak Bat qui souffrait déjà du tourisme de masse à l’époque ? Le Mékong est-il toujours aussi hypnotisant ? Retour sur ce séjour simple et hors du temps en terre bouddhiste.

Que faire à Luang Prabang

Un matin à Luang Prabang

Depuis l’avion qui m’emmène de Bangkok à Luang Prabang, les yeux rivés au hublot, je distingue les montagnes du nord du Laos, quelques rizières dispersées de-ci de-là et le majestueux Mékong à la couleur terreuse qui serpente à travers ces sommets verts et luxuriants arrosés par les averses de la saison des pluies.  L’excitation monte à mesure que nous nous en rapprochons. J’ai hâte de me retrouver dans les petites rues traditionnelles de cette ville classée au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1995, de me balader et retrouver cette atmosphère simple et sereine dont je me souviens si bien.

Flâneries sur les rives du Mékong

Mon visa en poche contre quelques dizaines de dollars dès la sortie de l’avion, je pose mon sac en plein quartier lao dans un petit bed & breakfast tenu par une française qui sera de bons conseils tout au long de la semaine. Je découvre les plaisirs simples de me balader sur le marché du matin, grouillant et traditionnel, celui de me perdre dans les rues aux maisons de bois colorées et de me poser dans les temples à la tombée de la nuit. Je vis cette semaine sur un rythme tranquille entre flâneries, rencontres et balades dans un rayon de 30 km autour de la ville.

Faire son marché à Luang Prabang

Un marché traditionnel à Luang Prabang

Mon séjour à Luang Prabang est fait de choses simples : j’arpente les rues, visite les temples et traverse pour la première fois le majestueux Mékong toujours aussi envoûtant. Si la ville bénéficie d’une aura forte auprès des touristes venus des 4 coins du monde grâce à sa reconnaissance par l’Unesco, j’ai l’impression que peu de ses visiteurs traversent le fleuve. Elle me plait moi cette autre rive. J’y trouve la vie traditionnelle des campagnes d’Asie du sud-est, une atmosphère plus locale, plus authentique, deux mondes opposés qui se complètent.  Ici, les poules se baladent dans les rues, les enfants ont sur le dos un maillot Benzema, remplaçant celui de Zidane de leurs aînés, et la sono installée pour une fête que je devine d’enterrement, balancent des sons plein gaz.

Je suis bien loin de la ville propre néanmoins traditionnelle que j’ai quittée pour l’après-midi. J’avance, sors du village et m’enfonce dans une forêt. Je traverse des temples où seules des robes safran séchant au vent me donnent des signes d’une éventuelle vie. Je constate que le bouddhisme est tout aussi présent qu’en ville de ce côté-là du Mékong. Plus isolé, certainement plus serein. Tout au long de ma promenade, je rencontrerai des enfants sortis de je ne sais où qui me guideront pour quelques minutes, quelques mètres. Mon tour fini, je reprends le traversier sur lequel les piétons côtoient les deux roues, les voitures et les pick-ups et retrouve une atmosphère plus proprette.

Visiter le Laos

Un jeune laotien porte le maillot de Karim Benzema

Le bouddhisme à l’épreuve du tourisme

En parlant de bouddhisme, j’ai entendu dire que la cérémonie du Tak bat, la tradition de l’aumône des moines qui perdure dans toute l’Asie du Sud-Est qui m’avait tant impressionnée ici lors de mon premier passage, était mise à mal. Ici, tous les matins au lever du soleil, des centaines de moines en robe couleur safran défilent dans les rues pour recevoir des habitants le riz qui leur permettra d’assurer leurs deux repas du jour. Je suis partagée entre l’idée d’y aller et quelque part participer à une sorte de voyeurisme et celui de constater par moi-même tout ce que j’ai entendu et lu sur le sujet. Je ne suis pas très optimiste d’autant plus qu’une affiche demandant de respecter cette cérémonie est punaisée dans tous les temples de la ville.

Un matin, je me décide à y aller, pour observer de loin. Mon constat est malheureusement terrible et me rebute à renouveler l’expérience tant le malaise est profond. Ce moment de recueillement pour les bouddhistes est devenu une foire pour touristes. Les moines ont réduit leur trajet à travers la ville, des agences et des hôtels proposent des packages pour offrir l’aumône, des vendeurs à la sauvette vendent des kits riz/fleurs/encens et des personnes irrespectueuses approchent les moines de près pour les prendre en photo, les perturbant malheureusement dans leur tradition.

Cette cérémonie est magnifique à voir mais la belle photo vaut-elle de gâcher ces instants de recueillement si importants pour ceux qui pratiquent la religion ? Ma réponse est non. Je suis outrée par ceux qui s’approchent au plus près des moines afin de les prendre en photo avec un flash ou encore par ceux qui courent derrière eux pour faire des dizaines de clichés qui sans doute resteront stockées dans un disque dur…

Un bol d’air en haut du mont Phousi

Plutôt que de m’enfoncer dans la ville pour en voir plus et d’aller de déception en déception, je préfère me réfugier en haut du mont Phousi, la petite colline située en plein cœur de la ville en haut de laquelle on bénéficie d’une vue à 360° sur Luang Prabang, le Mékong et la rivière Nam Khan. J’y trouve là la sérénité qui m’a terriblement manquée en bas quelques minutes auparavant.

Un voyage à Luang Prabang en solitaire

Cerémonie du Tak bat Luang Prabang

Ce même jour, alors que je me promène au coucher du soleil au bout de la presqu’île, j’entends les prières lancinantes des moines sortir des temples. Je m’assieds au fond de l’un d’entre eux et trouve le réconfort. Finalement, j’ai préféré ce moment plus serein et plus propice au recueillement que le Tak Bat.

Même si j’ai été déçue par ce manque de respect de certains touristes, Luang Prabang est restée fidèle à mes souvenirs. J’y ai retrouvé le calme et la sérénité recherchés et surtout j’ai pris du plaisir à y flâner, observer chaque détail et me poser sur les bords du Mékong ou au fond d’un temple. Cette ville se prête au repos et à la méditation et plaira à ceux qui sont sensibles à des petits détails, d’une maison en bois, d’une couleur, d’un marché…

À observer Luang Prabang et le ballet des touristes qui n’y font qu’un passage furtif, je me suis rendue compte que chacun avait une approche différente du voyage, la mienne est d’éviter ceux qui viennent voir et de me rapprocher de ceux qui viennent vivre. Donner du sens à ces escapades. Encore et toujours.

Merci à Adeline Gressin pour ce magnifique texte qui nous rappelle que les villes laotiennes regorgent de curiosités en tout genre. Retrouvez plus de récits de ses voyages sur son blog Voyagesetc.

1 commentaire

Krauth
Krauth

13 avril 2017

Bonjour, très passionnant votre récit Merci. Pouvez vous me dire dans quel bed and breakfast vous étiez exactement svp? Je souhaitais me rendre à Luang Prabang dans 2 semaines, en partant de Vientiane, mais le gouvernement déconseille fortement d'emprunter ce trajet par la route... du coup je souhaite me renseigner avant auprès des habitants..
Merci pour votre réponse, Audrey

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