Equateur : Découverte de l’Amazonie depuis Puerto Misahualli
0| Mis à jour le 27 septembre 2023
Une histoire racontée par Romain Hamon.
La forêt amazonienne est vaste, très vaste, mais jamais trop. Menacée par la déforestation, il faut la protéger. Alors comment faire concrètement ? Peut-être aurait-il fallu ne pas aller la « visiter » cette forêt ? Je ne pense pas que cela soit la solution, d’autant plus que des agences touristiques proposent des treks en Amazonie écoresponsables, respectueux de la nature. Evidemment, il est difficile de savoir comment l’argent dépensé pour un tour sera réutilisé. Il n’empêche qu’il faut savoir de quoi est composée l’expérience touristique avant de réserver.
Le parfait voyageur en Amazonie n’est pas intrusif. Il respecte l’intimité des populations, ne cherche pas de folklore à tout prix, se fait tout petit, se protège des moustiques et finit son assiette de riz. Et puis mince, il profite !
Quelques chiffres sur l’Amazonie faciles à retenir
- 9. La forêt amazonienne s’étale sur neuf pays. Les deux tiers de la forêt tropicale se situent au Brésil. Elle déborde au sud sur la Bolivie, à l’ouest sur le Pérou, l’Equateur et la Colombie. Au nord, sur le Venezuela, la Guyana, le Suriname et la Guyane (oui, le Parc Amazonien est la plus vaste forêt de France et de l’Union Européenne).
- 10. La forêt amazonienne a une superficie dix fois supérieure à celle de la France.
- 7000. Environ le nombre de kilomètres parcourus par le rio Amazonas. Le fleuve traverse trois pays : le Pérou, la Colombie et bien sûr le Brésil.
- 400 milliards d’arbres dans la forêt amazonienne selon Wikipedia. Genre, ils ont compté…
- 16 000. Le nombre d’espèces différentes d’arbres que l’on retrouve dans la forêt amazonienne. Cela contraste avec nos forêts européennes, constituées en règle générale d’une essence dominante (ex : le pin maritime dans la forêt des Landes).
L’Amazonie en Equateur : cap sur Puerto Misahualli
Puerto Misahualli est un village situé à la confluence des fleuves Misahualli et Napo. Le premier cité est le bras du second. Le Napo est un affluent du fleuve Amazonie. Il prend sa source dans la sierra équatorienne et rejoint 1130 kilomètres plus tard le rio Amazonas.
Qu’on se le dise, il n’y a pas forcément grand chose à faire dans le village de Puerto Misahualli. Aux abords de la place centrale, il y a une petite plage de sable blanc qui donne sur le rio Misahualli (Playa de los monos). Les singes y ont leurs habitudes. A environ 2 kilomètres au nord du village, il y a el arbol gigante, un des plus gros arbres de la forêt. Pour le voir, remontez le rio Misahualli en suivant la petite route. Après une demi-heure de marche, vous arrivez dans un bled. Traversez le pont qui enjambe le rio Misahualli, continuez quelques mètres…et admirez el arbol gigante.
L’excursion dans la forêt amazonienne
Pour découvrir un bout de la forêt amazonienne équatorienne, nous avons réservé une excursion d’une journée auprès d’une agence écotouristique.
9 heures du matin. Nous sommes quatre à attendre près de la pirogue : deux néerlandais d’une trentaine d’années et nous. Carlos, notre guide, arrive accompagné d’un adolescent, le stagiaire du mois. Passé les présentations, nous enfilons nos bottes en caoutchouc et embarquons. La journée peut commencer !
La matinée est dédiée à la découverte de la forêt amazonienne. Nous descendons le rio Napo en pirogue et allons observer le difficile travail des orpailleurs, les chercheurs de pierres précieuses. On s’essaye à l’activité, sans beaucoup de succès. Tant pis, nous nous enfonçons dans la jungle pour découvrir la flore variée. Il y a notamment des arbres mouvants. Côté faune, il y a des papillons et des moustiques…beaucoup de moustiques !
Pendant ce trek en Amazonie de deux heures, notre guide nous montre ses talents d’explorateur. Il sort sa machette et découpe des branchages avec véhémence. Il n’y a pourtant pas de difficultés à passer, mais c’est folklorique. Il nous fait même goûter des fourmis. Un sacré phénomène ce Carlos !
L’activité suivante, c’est le tubing (ou lazy rafting). Nous descendons le fleuve en bouée, sans être tracté, et uniquement grâce à la force du courant. Nous sommes donc abandonnés par notre pirogue pendant une demi-heure et profitons de ce joli privilège : la navigation sans effort dans une eau couleur Smecta.
Après la pause déjeuner, nous visitons l’Amazoonico, un refuge où on protège et soigne les animaux. Nous sommes guidés par une jeune volontaire néerlandaise. Dans les enclos, on retrouve notamment des singes, des perroquets, des tapirs, des pumas et des jaguars. Tous les animaux ont été amenés ici suite à un accord préalable du Ministère de l’Environnement. Les autorités équatoriennes luttent quotidiennement contre le trafic d’animaux au marché noir et contre la domestication des animaux sauvages par des particuliers (surtout si on a affaire à des espèces menacées). Certains animaux arrivent avec de multiples problèmes physiques et comportementaux qui les empêchent de vivre librement dans la forêt. D’autres sont en « transit » et seront bientôt réintroduit dans leur milieu naturel.
En fin d’après-midi, c’est une petite bière qui nous attend sur la pirogue. Nous la buvons avec beaucoup de plaisir avant de rendre visite à une communauté qui vit dans la jungle. Nous découvrons l’artisanat local et partageons une infusion. Le retour vers Misahualli se fera non sans un joli coucher de soleil sur l’Amazonie.
Informations pratiques
Comment se rendre à Puerto Misahualli ?
Depuis Baños, prenez un bus jusqu’à Tena (vous passerez par la ville de Puyo). Le trajet dure approximativement 3 heures et coûte environ 5 US$. De Tena, prenez un bus jusqu’à Puerto Misahualli. Une demi-heure de route. Il y a deux trois nids-de-poule par endroit.
Où dormir à Puerto Misahualli ?
Ce n’est pas l’option la plus économique, mais je vous conseille de loger au Banana Lodge, une jolie maison blanche, à l’écart du centre-ville, sur les rives du rio Misahualli. Les propriétaires, un couple russo-equatorien, organisent des tours d’une journée (9h-18h) dans la jungle en partenariat avec une agence locale. Cela coûte 55 US$ par personne.
Où manger à Puerto Misahualli ?
À midi, optez pour un des restaurants situés sur la place du village. Les menus du midi sont bons marchés. En soirée, si vous avez un budget plus confortable, rendez-vous à El Jardin, à dix minutes à pied du centre, en passant le pont qui passe au dessus du rio Napo. Le cadre est végétalisé, le Pisco Sour est relevé et les plats bien assaisonnés. On conseille la truite et le ceviche !
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