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Retraite et prévoyance, les enjeux méconnus des nouveaux expatriés, selon International Santé

L’expatriation, autrefois synonyme de contrat doré et de protection sociale complète, a subi une transformation radicale au cours des deux dernières décennies. De nos jours, de plus en plus d’expatriés optent pour cette aventure par choix personnel, se lançant en tant qu’indépendant ou sous contrat local. Si la plupart pensent à souscrire une assurance santé expatrié, ils sont peu nombreux à prendre des dispositions pour leur prévoyance et leur retraite et prennent ainsi à l’étranger des risques qu’ils n’accepteraient pas en France.

L’évolution du statut d’expatrié

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en 2003, 36% des expatriés bénéficiaient de contrats salariés détachés ou expatriés, selon une étude Mondissimo. Cependant, ce chiffre a considérablement chuté au fil des ans. En effet, les données d’Humanis pour l’année 2019 indiquent qu’il est tombé à seulement 10%. Cette tendance est confirmée le baromètre Expat Communication de 2024, qui estime ce nombre à présent à 16%. L’évolution significative du statut de l’expatrié est marquée par l’émergence d’une nouvelle tendance : une montée en flèche des contrats locaux et des travailleurs indépendants. Cette transition est largement motivée par des facteurs personnels qui dépassent souvent les considérations purement professionnelles. Aujourd’hui, la quête d’aventure humaine et familiale, ainsi que l’attrait d’une meilleure qualité de vie et les perspectives économiques de pouvoir d’achat, sont les principaux moteurs de l’expatriation.

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La précarisation de la protection sociale

Cette évolution mène à une précarisation de la protection sociale des expatriés, ces derniers se retrouvant souvent seuls face aux questions d’assurance et de prévoyance. Contrairement au passé, où les entreprises prenaient en charge toutes les dépenses liées à la mobilité internationale, les budgets alloués au départ des travailleurs ont été restreints et le recours au contrat local est devenu la norme pour maîtriser les coûts. De plus, l’arrivée de nouveaux acteurs en ligne remet en question le modèle économique de l’expatriation en proposant les mêmes services à des prix inférieurs, souvent réalisés par des travailleurs indépendants. Cela représente un phénomène d’ubérisation du système, par opposition à l’individualisation observée dans le temps, comme l’explique International Santé.

La réduction des revenus des expatriés qui en découle, se reporte sur la volonté d’allouer du budget aux solutions d’assurance retraite ou prévoyance. En 2013, 69% des expatriés avaient des revenus supérieurs à 36.000€ par an, tandis qu’ils n’étaient plus que 56% en 2019. Cette diminution accentue la pression financière sur les expatriés, rendant la question de la protection sociale d’autant plus importante.

L’aveuglement face aux risques

Malgré ces changements, une grande partie des expatriés semble ignorer les risques liés à la perte de protection sociale. En 2019, selon les chiffres d’Humanis, 70% des expatriés estimaient qu’il n’était pas indispensable de se couvrir pour les risques décès, invalidité et indemnité journalières, et 45% ne prévoyaient pas de modifier leur stratégie de préparation de leur retraite. Bien que 76% des expatriés semblent partir avec une assurance santé, l’étude de 2022 d’International Santé montre que près de la moitié des assurés interrogés ne se préoccupent pas de leur régime de retraite, et que ce ne sont plus que 9% d’entre eux qui souscrivent un contrat de prévoyance. Parmi les expatriés qui cotisent à la retraite, 30% d’entre eux cotisent localement, souvent sans connaître les conditions de reconnaissance en France en fin de carrière et donc à fonds perdus, 7% cotisent auprès de la CFE et 5% par capitalisation.

En 2024, les expatriés eux-mêmes considèrent la retraite et la prévoyance comme l’un des sujets les moins bien documentés ou soutenus lors de la préparation de leur départ, aux côtés des questions relatives au patrimoine, à la fiscalité, au statut matrimonial et à la santé.

Les défis de la prévoyance et de la retraite

Toujours selon International Santé spécialiste de l’assurance santé des expatriés, mais plus généralement aussi de leur protection sociale, la principale barrière à l’adoption d’une couverture sociale adéquate est le coût élevé des assurances. En effet, 56% des expatriés sans mutuelle santé expatrié citent le prix comme principale raison de renonciation à s’assurer. De même, la cotisation retraite, représentant 10 à 20% du revenu d’un expatrié, est souvent jugée trop élevée. Cette contrainte financière est donc l’un des principaux obstacles à la souscription d’assurance retraite et prévoyance, les expatriés favorisant la couverture santé au détriment des deux autres.

De plus, l’offre actuelle est souvent inadaptée aux besoins spécifiques des expats et n’est pas suffisamment promue auprès d’eux. Il est souvent trop tard quand les expatriés prennent conscience de l’importance de ces couvertures, notamment lorsqu’ils doivent compter les trimestres en fin de carrière ou lorsqu’un accident grave survient, les privant de revenus complémentaires et les exposant à des difficultés financières futures.

Des solutions à portée de mains

Face à ces défis, il est impératif que les expatriés adoptent une approche proactive en matière de prévoyance et de retraite. Tout d’abord, il est essentiel de sensibiliser la population expatriée aux risques encourus en l’absence de couverture sociale. Ensuite, il est nécessaire d’adapter les offres existantes pour les rendre plus accessibles (encore très accès haut-de-gamme aujourd’hui) et mieux adaptées aux besoins variés des expatriés. Il est important d’aligner sa couverture avec son budget, en explorant toutes les solutions disponibles. Dans cette démarche, l’appui d’un expert de l’assurance expatrié est plus qu’appréciable, et permet aux expatriés de partir en toute sécurité et en toute connaissance de cause.

L’expatriation moderne présente de nouveaux défis en matière de protection sociale. Alors que le modèle traditionnel de l’expatriation salariée cède la place à une réalité plus diversifiée, il est crucial que les expatriés prennent conscience de l’importance de préserver leur sécurité financière à long terme.

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