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Le blog voyage by Chapka

J’ai fait le tour des Annapurna au Népal

Namasté, et bienvenue au Népal ! Je suis Marlène, j’ai 32 ans et je parcours le monde depuis plusieurs années. 

L’an dernier, je vous faisais découvrir la folle ambiance du Carnaval de Rio. Cette fois-ci, je vous emmène avec moi en trek au cœur de quelques-uns des plus hauts sommets de notre planète : les Annapurna  ! 

Annapurna Népal Trek

Le grand départ – Jour 1 

Notre trek durera 12 jours et s’organisera ainsi : un jour de trajet aller, 9 jours de marche, un jour d’acclimatation à l’altitude avant de passer les 4 000m, et un jour de trajet retour.

Il est 5h du matin, nous sommes un dimanche à Katmandou et mon amie Marie et moi prenons la route vers la chaîne de l’Himalaya. Manoj, notre guide que nous avons déjà rencontré la veille est venu nous chercher à notre hostel. C’est un népalais qui a appris le français et qui travaille depuis 10 ans dans le milieu de la montagne. Il est accompagné de Nima, notre porteur, qui nous soulagera du poids de notre gros backpack. 

La première étape de la journée consiste à prendre un mini bus jusqu’à Besisahar, pour environ 6 à 8h de trajet. 

On nous avait averti, les trajets au Népal sont souvent longs et éprouvants, principalement dû à l’état des routes et parfois même à la conduite des chauffeurs. D’autant plus qu’une semaine avant notre arrivée, le pays a connu sa plus forte fin de mousson depuis des années, et beaucoup de routes ont été endommagées. 

Arrivés à Besisahar, nous récupérons les 4 autres voyageurs qui vont faire ce trek avec nous : Tom, Maxime, Shona et Nina et nous prenons une Jeep jusqu’au village de Dharapani, 1 860m, où nous passerons notre première nuit. 

Nous mettrons 4h pour parcourir…34 kilomètres ! Nous suivons une petite piste perdue dans les montagnes où je me suis même souvent demandé comment c’était possible de rouler ici. D’ailleurs, certains passages étaient assez vertigineux et nous mettaient déjà en bouche pour la suite de l’expérience ! 

Quand nous arrivons à notre lodge, il fait déjà nuit. Nous prenons notre premier repas tous ensemble, Manoj nous explique le déroulé des prochains jours et nous plongeons tous dans une douce et longue nuit afin d’être en forme pour le lendemain. 

Premier jour de marche – Jour 2

Il est temps d’enfiler les chaussures de randonnée, de sortir les casquettes et d’abuser de la crème solaire ; ce matin, nous partons pour notre premier jour de marche ! 

Nous quittons notre lodge à 8h après un bon petit déjeuner. Par chance, la météo s’annonce exceptionnelle pour les 10 prochains jours, et c’est sous un beau soleil et un grand ciel bleu que nous allons marcher pendant environ 6h. 

Partis depuis à peine 1h, nous rencontrons notre premier géant, le Manaslu, 8 163m, le 8ème plus haut sommet du monde ! Juste à sa droite, le Ngadi Chuli, 7 871m. Les montagnes qui nous entourent sont démesurées, ça y est, je réalise enfin ; je suis dans l’Himalaya !  Nous traversons des petits villages animés par les « Namaste » des enfants à notre égard, les bruits de pas des chevaux, et les sourires des vendeurs ambulants qui nous proposent de l’eau, des pommes ou des snacks. 

Cette première marche est relativement facile, nous ne sommes pas encore assez hauts en altitude pour en ressentir les effets et il fait encore chaud. 

Nous nous arrêtons sur la route et nous prenons 1h pour déjeuner, entourés d’autres trekkeurs. Tout au long de notre périple, nous trouverons très facilement des petits restaurants un peu partout sur la route. Le personnel a l’habitude de servir les randonneurs, le service est toujours rapide et impeccable et il y a toujours du choix dans les menus. 

Quand nous reprenons notre marche en début d’après-midi, une autre montagne se dresse fièrement devant nous, c’est Lamjung. Celle-ci ne fait « que » 6 983m et pourtant, son sommet domine les nuages qui l’entourent. Un tableau magnifique dont nous pourrons profiter jusqu’à demain matin, puisque nous arrivons à Chame, 2 670m, où nous passerons la nuit.

Sommet et spiritualité – Jour 3

En me levant ce matin, je ne savais pas encore que cette journée allait être ma favorite de tout le trek. 

Toujours accompagnés par le soleil, nous marchons en direction d’Upper Pisang, à 3 300m d’altitude. 

Les paysages changent, nous croisons des cascades, des rivières, et traversons les très célèbres ponts népalais. Sur le chemin, devant nous, s’élève une immense roche noire comme de la pierre volcanique, lisse et circulaire, comme si quelqu’un avait voulu lui donner cette forme. Nous nous arrêtons déjeuner au village juste après où tous les restaurants disposent d’un toit terrasse, l’occasion parfaite pour continuer de profiter de cette superbe météo. Chaque midi, nous mangerons généralement des plats de pâtes, de noodles ou de riz, ou bien des Dhal Bat, plat emblématique du Népal à base de riz et de lentilles. 

Nous arrivons 2h plus tard à Upper Pisang, notre arrêt pour la nuit. À l’entrée du village, une immense montagne se trouve devant nous, cachée par les nuages mais tout de même visible par moment. C’est l’Annapurna II, 7 937m. Elle semble colossale mais c’est encore un peu dur de voir à quoi elle ressemble. Manoj nous conduit à notre lodge où nos chambres donnent pile sur elle, de quoi me rendre encore plus impatiente que le temps se découvre. 

On prend le temps de s’installer et nous partons tous visiter le monastère, juste au-dessus du village, à moins de 10 min à pied. Il se trouve lui aussi juste en face de l’Annapurna II et on peut même voire plus loin, au fond le Manaslu, un décor irréel, qui ressemblerait presque à une scène de cinéma. 

Quand nous arrivons au monastère, les moines sont en pleine cérémonie de prières. On retire nos chaussures et nous entrons en silence nous asseoir sur les coussins placés tout autour d’eux. Une heure, nous resterons une heure à les écouter prier en cœur, chanter, jouer de leurs instruments et taper sur leur gong. On se tait, on médite, on pense, on observe. Le moment est comme hors du temps, c’est tellement apaisant, moi qui aie toujours le cerveau en ébullition, je n’arrive à penser à rien et me laisse totalement porter. 

Quand nous sortons du monastère, les nuages qui nous cachaient la vue sur l’Annapurna II se sont enfin éloignés, la lune s’est alignée avec son sommet, nous découvrons enfin cette énorme et magnifique montagne. C’était un peu comme si ce sont les chants des moines l’avait fait apparaître, il y avait de la magie dans cette soirée. 

Prendre de la hauteur – Jour 4

La journée d’aujourd’hui va être longue, nous allons marcher 8 à 9 h en tout. Et comme nous avons été totalement fascinées avec Marie par ce que nous avons vu hier soir au monastère, nous avons décidé d’en profiter encore ce matin. 

Nous nous levons à 5h du matin, enfilons toutes nos couches de vêtements et nous prenons la direction du monastère pour voir le lever de soleil sur l’Annapurna II. Il n’y a pas un seul nuage dans le ciel, nous profitons de la vue sur cette superbe montagne d’un blanc immaculé, avec en fond un ciel bleu foncé, c’était merveilleux.

À 6h30, les moines sonnent le gong et ouvrent les portes du monastère, l’occasion pour nous de pouvoir à nouveau assister à leurs prières, qui sont un peu différentes de celles de la veille. 

Nous reprenons notre marche après un bon petit déjeuner. Le pull va commencer à devenir indispensable les matins, on commence à sentir la fraîcheur. 

L’objectif du jour est de marcher jusqu’au village de Manang où nous allons passer deux nuits. La difficulté augmente un peu, nous avons beaucoup plus de montée que les deux premiers jours mais l’exercice reste quand même très accessible. 

Au fur et à mesure de notre marche, nous nous éloignons de l’Annapurna II et faisons la rencontre de l’Annapurna IV, 7 525m.  Cette montagne est différente de l’autre qui avait un sommet pointu presque parfait. Celle-ci, de là où on la voit, a comme une forme de cratère et est un peu moins enneigée que sa voisine. Nous nous arrêtons manger à Ngawal, un joli petit village coloré juste en dessous.  À chaque repas, Manoj et Nima sont toujours aux petits soins avec nous, ils veillent sans cesse à ce qu’on ait assez mangé, et qu’on ne manque de rien. En revanche, on ne partage que très rarement les repas avec eux, pour une raison que Manoj nous expliquera et qui est très simple : les clients d’abord, les Népalais après, c’est la règle. Règle que je ne cautionne absolument pas, mais ils ont leurs habitudes comme ça, et on sent que ça leur tient vraiment à cœur de s’occuper de nous avant de s’occuper d’eux. 

Nous continuons notre marche et nous devinons au fond de nouvelles montagnes, aux sommets encore cachés parce quelques nuages.  Derrière nous, Pisang Peak, 6 091m a fait son apparition, moins haut que les Annapurna mais tout aussi impressionnant. 

Juste avant l’entrée du village du Manang, nous tombons sur un troupeau de yaks, nous espérions tant en voir avec Marie, c’est vraiment l’un des animaux emblématiques de l’Himalaya. Ils sont superbes, massifs et très impressionnants. Nous découvrirons par la suite de notre trek que les népalais accrochent souvent des queues de  yak sur le devant de leur maison pour se porter chance. 

Quand nous arrivons à notre lodge, nous sommes assez fatiguées de notre journée entre le réveil à 5h et les 8 bonnes heures de marche.  Mais nous ne prenons pas le temps de nous poser puisque quelque chose a attiré notre attention en arrivant à Manang … un panneau « Laundry » ! Pouvoir faire laver son linge après presque 4 jours d’effort et de poussière, c’est un vrai petit bonheur ! Et pour bien finir cette journée, nous achetons un fromage de yak pour ramener au repas de ce soir. En bonne française que je suis, je suis toujours cruellement en manque de fromage à l’étranger, alors celui-ci avait comme un petit  goût de paradis.

S’acclimater à 3 540 mètres d’altitude – Jour 5

Aujourd’hui, c’est notre journée « off » ou plutôt, notre journée d’acclimatation. Nous allons rester à Manang pour habituer nos corps à l’altitude avant de passer les 4 000m demain. 

Lorsque j’ouvre les rideaux de notre chambre ce matin, je suis saisi par ce que j’ai en face de moi. Hier, une petite brume flottait dans l’air à notre arrivée et rendait les alentours peu visibles. Aujourd’hui, je découvre juste devant moi sous un ciel sans nuages l’Annapurna VI, vu la veille mais aussi l’Annapurna III, le Gangapurna et le Tilicho Peak. Tous culminent entre 7 134 et 7 555m. Quel panorama au réveil ! 

Manoj nous a prévu une courte randonnée ce matin pour nous amener à un point de vue. Courte, mais intense, que de la montée ! Mais une fois arrivés en haut, la vue est incroyable. On domine le village de Manang, sa vallée, la rivière, le lac Gangapurna et on a une vue encore plus spectaculaire sur les montagnes qui nous entourent. Manoj sort son enceinte et nous fait danser sur des musiques népalaises, on joue le jeu, on rit, on partage ce moment. Puis à notre tour, on lui fera découvrir la musique européenne. 

Quand nous rentrons à l’hostel pour déjeuner, notre guide ne nous fait pas choisir nos plats comme il le fait d’habitude. On s’installe à table et on le voit arriver avec des grosses assiettes fumantes. Nous mangeons végétarien depuis le début du trek, et aujourd’hui, il nous a fait la surprise de nous faire goûter à tous de la viande de yak, accompagnée de frites et de légumes ! Sacré Manoj, il sait toujours exactement comment nous faire plaisir ! 

La viande de yak n’a pas été pour moi une révélation, c’est assez fort et ça m’a fait penser à de la charcuterie qu’on aurait cuite. En revanche, c’était vraiment plaisant de manger quelque chose de différent par rapport à ces derniers jours où nos plats sont toujours sensiblement les mêmes. 

Nous passerons le reste de l’après-midi avec Marie à nous balader dans le village, avant de retrouver tout le monde le soir autour d’une bière et d’un jeu de cartes.

« BISTARI, BISTARI » – Jour 6

« Jam, jam. Bistari, Bistari. » À partir de ce jour, Manoj nous répétera ces mots jusqu’à la fin du trek. Traduisez par : on y va, on y va, doucement, doucement. 

À l’approche des 4 000m d’altitude, l’objectif est que personne ne souffre du mal des montagnes. Et pour ça, il faut bien s’hydrater, marcher doucement et être suffisamment acclimaté. 

La marche d’aujourd’hui va nous mener à une étape importante du trek, celle du camp de base de Tilicho, à 4 150m. Demain, nous irons jusqu’à ce lac puis nous reviendrons sur nos pas pour retrouver le chemin de Thorong La.

Comme chaque jour, les paysages sont à couper au souffle et la météo est exceptionnelle. Nous croisons pas mal de chevaux et d’ânes chargés de toutes sortes de vivres qui se dirigent au même endroit que nous. 

Hier soir, Manoj nous avait prévenu d’un passage un peu dangereux à franchir aujourd’hui, juste avant d’arriver au camp de base. Quand nous arrivons devant ce minuscule chemin à flanc de falaise, je suis sans voix. C’est à la fois le plus beau sentier de randonnée que j’ai vu de ma vie, et à la fois le plus terrifiant. Au-dessus de ce chemin, des énormes rochers entourés de panneaux « risques d’éboulement », et en dessous, un vide impressionnant, une falaise lisse comme un toboggan qui se jette plus bas dans un torrent plutôt agité. Un décor et une vue spectaculaire qui fascine tout notre groupe. Nous passons cette étape en une petite heure et apercevons au loin le camp de base. Un tableau lunaire, quelques petites maisons plantées là, sans rien d’autre autour.  Le village est entouré de montagnes et fait face à l’impressionnant Khansar khang Peak, 7 400m qui domine le glacier du Tilicho Peak. Nous passerons une courte nuit ici avant de commencer notre ascension demain aux aurores. 

Tilicho, le plus haut lac du monde – Jour 7

Ce matin, le réveil sonne à 4h. Au programme, petit déjeuner à 4h30 et départ à la frontale à 5h. Il fait froid ce matin, vraiment froid, c’est le moment de passer les gants, le cache cou et le bonnet. Manoj nous annonce une montée de 2h30 – 3h. Il nous donne le rythme, nous le suivons tous, bistari bistari. 

Nous sommes à 4 150m et nous devons monter à 4 919m, l’exercice n’est pas des moindres. Une fois le soleil levé, nous avons déjà bien moins froid mais plus on monte, et plus un petit vent glacial se fait ressentir. Nous prenons vraiment notre temps pour monter, nous mettrons au total quasiment 4h avant d’arriver à notre objectif : le lac de Tilicho, le plus haut lac du monde.

Le panorama est incroyable. L’eau du lac est de la même couleur que celle du ciel, il n’y a pas un nuage et le contraste entre les montagnes enneigées et terreuses donnent l’impression d’être devant une peinture. Et pour la première fois depuis le début du trek, nous flirtons avec les 5 000m d’altitude, quelle fierté ! On ne restera qu’une petite demi-heure sur place car le vent souffle de plus en fort en fort et est toujours aussi glaçant. 

Nous mettrons 2h à redescendre au camp de base et nous aurons la chance d’observer de près 2 avalanches. L’une des deux était très impressionnante, on imagine très bien les dégâts qu’elles peuvent faire quand des alpinistes se trouvent dans leur périmètre. 

Après un déjeuner copieux, nous reprenons notre marche en direction de Shreekhara, à environ 3h de marche, le village nous avions mangé hier midi. Il faut à nouveau repasser ce petit chemin sur la falaise et j’avoue que je le passe beaucoup moins sereinement qu’à l’aller, il m’impressionne beaucoup plus aujourd’hui qu’hier. Mais avec le soutien moral de Manoj et de mes coéquipiers, nous le passons à nouveau sans aucun problème. 

Quand nous arrivons au village, nous avons la belle surprise de dormir dans des petites maisonnettes colorées juste en face des montagnes, un spot superbe que j’avais même repéré et photographié la veille. Et comble du luxe, nous avons pu prendre une douche bien chaude ce soir ! 

Les couleurs de l’automne – Jour 8

Aujourd’hui, c’est une petite marche qui nous attend, 3 à 4h seulement jusqu’au village de Yak Kharka à 4 040m. 

Sur cette portion de chemin, les couleurs changent complètement, les arbres et arbustes sont oranges et rouges, certaines feuilles sont même déjà tombées, on est en plein cœur des paysages de l’automne. Nous passerons par un élevage de yaks et nous aurons la chance d’observer la traite. Les paysans attachent les petits le temps de traire leurs mères, on les voit s’agiter, comme s’ils paniquaient de ne plus pouvoir téter après. 

Au loin devant nous, le village de Manang, où nous étions quelques jours plus tôt, qui disparaît au fur et à mesure de notre marche, puisque que nous descendons de l’autre côté de la vallée. Et à ce stade du trek, quand on descend, il faut bien sûr remonter ! Nous arrivons à Yak Kharka à 14h, dans un petit hostel qui a un énorme avantage ; une  bonne connexion wifi ! Depuis 2 jours c’était un peu compliqué, nous sommes tous ravis de pouvoir se reconnecter un peu au monde !

Une nuit à 4 800 mètres d’altitude – Jour 9 

Aujourd’hui est une journée déterminante dans notre trek, plus que jamais on se rapproche de notre objectif. 

Deux options s’offrent à nous. La première, est de passer la nuit au village de Thorong Phedi, la seconde au camp de base de Thorong La.  Si on passe la nuit au camp de base, on s’enlève 1h-1h30 de marche demain matin, autant vous dire que nous avons choisi cette option.  En revanche, il n’y a qu’un petit hostel là-bas, et il n’est pas possible de réserver, c’est donc au premier arrivé, premier servi !

Nous marchons jusqu’à Thorong Phedi pendant 3 bonnes heures et nous nous arrêtons pour déjeuner. Nima engloutit son assiette et reprend la marche vers le camp de base pour être certain que nous ayons des chambres. Nima … si discret, si réservé mais tellement dévoué, gentil et serviable ! 

Quand nous arrivons au camp de base, on a l’impression d’avoir changé de planète, c’est vraiment la même sensation que j’ai eue en arrivant à celui de Tilicho. Nous voici à 4 800m, sans rien autour de nous, seulement les montagnes de la chaîne de Chulu à perte de vue. Notre chambre est pile en face, dans une petite maisonnette en pierre. Ici en revanche, pas de douche et pas d’électricité, il faudra attendre demain soir pour ça ! 

Le camp de base est un endroit de vie hyper convivial avec une grande salle commune où se mêlent trekkeurs, guides et porteurs. Je suis impressionnée du nombre de personnes qui travaillent ici et de tout ce qu’elles peuvent nous proposer à manger à cette altitude. Je ne dirais pas qu’on peut trouver tout ce qu’on veut mais presque. Réussir à offrir un tel service dans un endroit si reculé, j’ai trouvé ça vraiment incroyable. 

Ce soir-là, on se couche toutes habillées dans notre petite cabane, face aux montagnes qui se détachent sur un ciel rempli d’étoiles. 

Col de Thorong La, 5 416 mètres d’altitude – Jour 10

C’est le grand jour, ce matin nous passons le col de Thorong La, le point le plus haut de notre trek. On prend notre petit déjeuner à 3h45 mais on s’est couchée tellement tôt la veille qu’on ne se sent même pas fatiguée. 

Départ à 4h30, à la frontale pour environ 2h-2h30 de montée. Manoj se met en tête de file et nous donne la bonne cadence. Dans le doute, nous avons pris un traitement préventif pour le mal des montagnes la veille au soir, ce n’est pas le moment d’être malade.

La montée se passe bien, je ne la trouve pas très éprouvante, en revanche, ce qui est compliqué ce matin, c’est le froid. Les mains, les pieds, les jambes, je suis gelée et pourtant, j’ai superposé les couches. 

Le soleil finit par sortir enfin de derrière les montagnes et vient nous réchauffer dans notre dernier effort. 

C’est à ce moment-là qu’il ne nous reste que quelques mètres avant d’apercevoir le fameux panneau noir entouré de drapeaux de prières tibétaines qui nous annonce la victoire : ça y est, nous sommes à 5 416m d’altitude, et cet endroit annonce la fin prochaine de notre trek.

Autour des Annapurna. Quelle joie et quelle fierté d’être enfin ici, tous ensemble, ce fut un beau moment de bonheur partagé. 

Nous entamons notre descente vers la civilisation, il nous reste un peu moins de 5h de marche jusqu’au village où nous dormirons ce soir :  Muktinath, 3 760m. 

Au fur et à mesure de la journée, nous retrouvons des températures plus supportables et faisons tomber plusieurs couches de vêtements.  Quand nous arrivons à destination, nous sommes impressionnés par ce qu’on a devant les yeux ; le Dhaulagiri, 8 167m, 7ème plus haut sommet du monde. Il se situe juste derrière Muktinath, une vraie carte postale. Nous traversons un temple hindouiste, puis bouddhiste et aussi un monastère. Nous nous frayons un chemin au milieu de tous les fidèles venus se rassembler dans leurs lieux de cultes. Dans l’air flotte une odeur d’encens qui rend l’atmosphère encore plus spéciale qu’elle ne l’est déjà. Nous verrons même des sadhu, ces hommes souvent vêtus d’orange aux visages peints qui ont renoncé à la société. 

Après une bonne douche chaude, nous passerons la soirée tous ensemble à boire du roxy, un alcool népalais, pour célébrer cette belle journée. 

Dernier jour de marche – Jour 11

Après une nuit confortable et réparatrice, nous reprenons la route pour notre dernier jour de trek. Nous ne marcherons que durant la matinée, car nous prendrons un bus après déjeuner qui nous amènera à Jomsom, où nous passerons la nuit. 

À partir de maintenant, nous marchons sur la route, ce qui est plus dangereux et sans se mentir, moins joli également. D’autant plus qu’il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup de poussière et de circulation dans ce coin. Nous sommes à l’entrée de la région du Mustang, région très connue aussi pour ces treks au milieu de paysages qui semblent secs et désertiques. Ils feraient même un peu penser à au Far West.

Avant d’arriver à destination, nous nous promenons à Kagbeni, un village aux petites maisons de pierre très solides qui peuvent résister à un séisme selon Manoj. 

Viens alors notre dernière soirée tous ensemble, demain, chacun reprendra son voyage et ses activités après 11 jours de vie commune. 

Retour à la civilisation – Jour 12

Après un trajet chaotique en bus d’environ 7h sur une route très endommagée et un dernier dhal bat englouti, nous arrivons à Pokhara.  C’est la 2ème grande ville du Népal et c’est un point de départ et d’arrivée pour tous les trekkeurs, elle est donc très touristique et ne manque de rien. 

Ça y est, c’est le moment de tous se séparer. Je ne suis pas triste, je sais que ce n’est qu’un au revoir, puisque j’ai déjà prévu de revenir l’année prochaine. Ce trek, au-delà d’être un défi physique et une expérience de voyage, a été une vraie révélation pour moi. J’aimais déjà énormément la montagne, je l’aime encore plus. J’aimais marcher, mais maintenant je sais que je suis capable de le faire en dehors de ma zone de confort. Le Népal m’attirait depuis des années, et ces 12 seules journées m’ont suffi pour l’aimer véritablement et me donner envie d’y retourner au plus vite. 

Merci à Manoj et Nima pour leur professionnalisme, leur gentillesse et leur bienveillance. C’est en grande partie grâce à eux que j’ai tant aimé ce moment de ma vie. 

Dhanyabat à tous pour avoir pris le temps de me lire !

4 commentaires

kowalczyk Blandine
kowalczyk Blandine

4 novembre 2024

Superbe, merci de nous faire partager celà.

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Hauty
Hauty

2 novembre 2024

Quel beau témoignage Marlène !

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Christelle
Christelle

1 novembre 2024

Ma fille, ma grande voyageuse, ma fleur

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Nicolas
Nicolas

1 novembre 2024

Merci Marlène !

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