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Le blog voyage by Chapka

Build Projects, un voyage engagé pour développer des initiatives urbaines écoresponsables

Eris et Olivier, 25 ans, sont Grenoblois. Il y a deux ans, ils obtenaient leurs diplômes et entamaient une carrière professionnelle à Lyon, avec tout le confort qui va avec : un super appartement et des potes pour faire la fête. Très vite, ils se sont posés des questions sur leur mode de vie. « Qu’est ce qu’on veut faire dans la vie? Qu’est ce qui nous donne envie de nous lever le matin ? Qu’est ce qui nous rend heureux ? » Le temps de répondre à ces questions, ils ont décidé de partir en voyage au long cours, pendant neuf mois. Impliqués dans la lutte contre le dérèglement climatique, ils ont décidé d’aller rencontrer des acteurs du développement durable et du respect de l’environnement. Ils racontent leurs aventures sur le blog Build Projects.

Randonnée en Nouvelle-Zélande

Présentez votre projet Build Projects.

En préparant ce voyage, on s’est rapidement dit qu’on voulait essayer de faire quelque chose d’un peu différent que du tourisme classique. On voulait trouver un fil rouge qui donne du sens à ce long voyage. Comme on a fait tout les deux des études dans l’environnement, pourquoi ne pas rencontrer des gens inspirants et nourrir notre curiosité sur le sujet.

Au fil des réflexions, l’idée de promouvoir des initiatives urbaines à impact positif pour l’environnement et la société nous est apparue logique et motivante.

Nous sommes partis du constat que d’ici 2050, plus des 3/4 des humains vivront en villes. C’est dans ces grands foyers de populations que se posent la plupart des problématiques liées à l’environnement, mais c’est aussi là que la majorité des solutions émergent. Nous nous sommes donc lancés dans une forme de journalisme positif pour valoriser des solutions urbaines et les promouvoir via des articles et des vidéos : de quoi déjouer le sentiment d’impuissance! Parce que plus on parle d’environnement, plus on y réfléchi et plus on pourra changer nos habitudes.

Comment avez-vous défini votre itinéraire ?

Étonnamment, notre itinéraire s’est dessiné de façon naturelle. Nous avions dès le départ envie de découvrir les mêmes grandes zones : Asie du Sud-Est, Nouvelle-Zélande et Amérique du Sud. Le plus logique et rentable était donc de faire littéralement le tour du monde en passant par ces zones. Ensuite nous avions des destinations coup de cœur que nous voulions traverser : Tibet, Costa Rica, Cuba. Malheureusement, le continent Africain n’est pas sur notre itinéraire, ça sera peut-être pour une prochaine fois !

Les cultures en terrasse à Sa Pa, Viet Nam.

Comment compensez-vous les émissions de CO2 lors de votre tour du monde ?

Nous étions conscient qu’en voyageant de cette façon, notre empreinte écologique allait clairement se dégrader. Prendre l’avion a des conséquences très néfaste pour l’environnement, notamment parce que cela dégage beaucoup de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Pour un voyage qui se veut écologique, on pourrait nous prendre pour des idéalistes moralisateurs…du coup on a réfléchi à différents moyens pour rééquilibrer notre impact.

Nous nous sommes déjà interdit de prendre d’autres avions, on utilise des moyens de transport doux dès que possible (marche, vélo, stop…). On adapte notre régime alimentaire pour manger local, nous diminuons la viande on essaie de changer nos habitudes de consommation pour utiliser moins de plastique ou encore pour financer une forme de tourisme plus respectueuse des hommes et de l’environnement.

On participe également à un programme de compensation carbone de nos émissions de CO2 avec une centrale de biogaz en Thaïlande. Il faut savoir que la compensation carbone peut être un outil pour « dédommager » l’environnement de notre impact négatif. Cela consiste à contrebalancer ses émissions de CO2 par le financement de projets de réduction d’autres émissions ou de séquestration de carbone (reforestation, installation de centrales à énergie renouvelable, amélioration de l’accès à l’eau). Attention, on peut considérer que toutes les compensations carbone n’ont pas la même qualité d’un point de vue environnemental. Les projets de captation carbone permettent notamment de stocker du carbone, quand des projets de réduction ne font qu’atténuer les émissions. L’idée de compensation est également critiquable du fait que, compensation ou pas, le carbone est de toute façon émie dans l’atmosphère…

Ce qui est sûr, c’est qu’aujourd’hui beaucoup de solutions existent pour réduire son empreinte écologique en voyageant. La meilleur reste de limiter l’utilisation de l’avion !

Quels sont les projets les plus enthousiasmants que vous avez réalise jusqu’à présent ?

Nous sommes aujourd’hui au septième mois de notre voyage et nous avons déjà rencontré plus de 22 BUILD Projects. Tous ces acteurs du changement nous ont à chaque fois étonnés par leur créativité et leur capacité à rassembler : sac plastique soluble dans l’eau, architecture végétale, agriculture en containers, etc. Quelque soit le continent, des solutions émergent partout.

Finalement, beaucoup d’initiatives simples existent déjà, il faut maintenant les multiplier et développer des outils de mobilisation autour de ces projets. Aujourd’hui, il est clairement dangereux de rester inactif et croire en de potentielles innovations technologiques miracles pour résoudre les problèmes de pollution en ville, de sécurité alimentaire, de conservation de la biodiversité…en tout cas, c’est ce que pensent beaucoup de personnes que l’on a rencontré.

Tous ces acteurs, on les découvre au fur et à mesure de notre voyage grâce aux communautés locales, par les réseaux sociaux ou simplement par le biais du bouche à oreille… Et il y en a dans toutes les grandes villes ! Il y aussi des communautés internationales géniales pour se faire du réseau : MakeSense, ImpactHub, B-Corp, JCI, etc.

Sur quels sujets êtes-vous optimistes ?

Toutes les villes sont différentes et chacune ont leurs spécificités. Justement, pour des problématiques similaires, c’est super intéressant de comparer les différentes solutions en fonction de la culture, du type d’initiative (public, association, start-up, universitaire, etc.) ou encore du profil de la ville (industrielle, en forte croissance, proche de la nature, etc.).

On remarque que les populations ont tendance à agir plus facilement pour les problèmes qui les impactent directement au quotidien. La lutte contre la pollution plastique est un sujet pris particulièrement au sérieux en Asie du Sud Est. A contrario, nous avons senti que le thème de l’énergie renouvelable est peu considéré. Ce qui intéresse en première lieu les urbains aujourd’hui, c’est d’avoir une continuité d’électricité au bout du fil, peu importe son origine.

On s’est surtout rendu compte que les villes ayant des espaces de nature préservée démontraient un niveau d’engagement environnemental plus forts que les villes les ayant déjà perdu. Pour nous, il y a un lien direct entre proximité avec la nature et motivation à préserver son environnement. Il y aurait donc un défi essentiel à ramener de la nature dans les villes !

Vue sur le lac sacré au col du Gampa-La au Tibet.

Que peut-on vous souhaiter pour la suite ?

La suite pour nous est plus ou moins tracé jusqu’à la fin de notre voyage, il ne nous reste plus que deux mois. En rentrant, nous aimerions vraiment continuer à faire vivre cette communauté et rendre utile tout le travail accompli. On va essayer de faire des conférences et des ateliers pour raconter notre histoire et donner envie aux gens de s’engager pour le climat. Parce qu’il y a une infinité d’autres formes d’engagement que le voyage…chacune à sa place dans cette communauté de gens qui se questionnent et qui veulent passer à l’action.

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