Vanlife : rencontre avec Yuna, sur la route depuis ses 18 ans
0| Mis à jour le 7 septembre 2021
Elle sera l’une des protagonistes de « Génération Vanlife », le prochain film de Florian Mosca et Laurent Lingelser (les Coflocs), co-produit par Chapka Assurances. Voici Yuna, 22 ans seulement et déjà plus de quatre années de voyage en van à son actif.
Comme Samuel et son van Marcel, Yuna a pris soin de baptiser son bolide. Elle nous présente Womby, plus qu’un véhicule, un fidèle compagnon de route !
A 18 ans, tu t’es émancipée et est partie voyager en van. Comment l’ont pris tes proches ?
Mes parents m’ont toujours soutenu dans mes projets et notamment mes voyages et je reconnais être très chanceuse de ce côté-là. Mais je dois avouer que c’était un peu les seuls à ce moment-là, car si j’avais écouté le reste de mon entourage, je ne serai peut-être jamais partie. Les gens pensaient que je faisais n’importe quoi, que j’étais folle de vivre seule dans un van à l’autre bout du monde, mais il faut que jeunesse se fasse, et je n’ai jamais été inconsciente, alors j’ai bien fait de m’écouter, car ça a été ma meilleure décision ! Et maintenant ces mêmes personnes peuvent voir à quel point je suis bien dans ce mode de vie, alors toujours s’écouter soi-même avant d’écouter les autres !
Le voyage fait partie de ta vie. As-tu envisagé de rentrer en Dordogne ou ailleurs pour étudier ou travailler ?
Je n’ai pas prévu de rentrer pour me remettre dans une routine de travail ou d’études car j’ai d’autres projets de voyages et de découverte. Cependant, je ne suis pas fermée à l’idée d’étudier à nouveau mais dans un domaine qui me passionne, et notamment à l’étranger. Et travailler, je suis bien obligée de le faire pour pouvoir continuer de vadrouiller, alors je le fais là où je me trouve, quand le besoin s’en fait sentir.
Raconte-nous ton parcours de voyageuse jusqu’à tes 22 ans.
J’ai toujours un peu voyagé avec mes parents étant plus jeune, mais j’ai quitté mon cocon familial pour partir seule en Australie à l’âge de 18 ans et 1 mois, avec mon permis tout juste en poche et quelques économies de jobs d’été. J’ai passé mes 2 premiers mois à Byron Bay, dans une école d’anglais, puis j’ai acheté mon premier véhicule : mon van Womby ! J’ai commencé à travailler, voyager, travailler, voyager et profiter ainsi pendant 2 ans. Un total de 80 000 kilomètres pour boucler le tour de l’Australie en vivant en van 24/7. Un petit crochet en Indonésie avant mon retour en France, où j’ai travaillé à nouveau avant de m’acheter le petit frère Wombiny, l’aménager et partir découvrir l’Europe pendant plus de 3 mois. Puis le départ pour un nouveau PVT en Nouvelle Zélande cette fois ci, où je suis restée 1 an, en van à l’année toujours !
C’était une bonne expérience ce PVT Nouvelle-Zélande en van ?
Vivre en van pendant le PVT en Nouvelle Zélande est la meilleure solution pour être libre de travailler et voyager où on veut. C’est très facile de trouver un van en NZ, bien qu’il y ai des périodes plus faciles que d’autres : de Septembre à Février les prix sont très élevés et la demande est forte car la majorité des voyageurs arrivent à cette période et visitent pendant l’été, alors que de mai à août, pendant l’hiver, la demande est moins forte et donc les prix plus bas ! Il suffit de s’inscrire sur les groupes Facebook de backpackers, ou regarder sur Market Place ou encore TradeMe (LeBonCoin de NZ) pour dénicher sa future maison sur roues. Il existe aussi des rassemblements de vente comme CarFair, ou bien des « pros » qui revendent des vans déjà aménagés mais je ne le conseille pas, car les arnaques sont assez présentes. Pour moi, le mieux est de trouver un van vide, vendu par un garagiste, un particulier avec un bon historique ou bien encore une entreprise, et de l’aménager soit même. On y gagne financièrement, le van sera certainement en meilleur état, et puis on peut créer son chez-soi comme on le souhaite !
C’est quoi les avantages et les inconvénients du voyage en van ?
L’avantage principal, et pas des moindres : la LI-BER-TE ! Manger, dormir, se laver, lire, créer, rencontrer ou encore travailler n’importe où, et donc, où l’on veut ! C’est avoir toujours tout avec soi tout le temps, mais du coup aussi apprendre à avoir moins. C’est pouvoir se réveiller ou déjeuner dans des spots incroyables, inviter des amis à manger face à la mer, ou encore ne pas avoir à conduire pour rentrer dormir après une soirée. Avoir le nécessaire et le confort à portée de main, sans avoir besoin de le porter sur son dos ! Les inconvénients, qui ne le sont pas vraiment pour moi, mais je dirai que ça demande de l’organisation et de la patience car ta chambre est aussi ta cuisine, ton salon, ta salle de bain et ta cabine de conduite. Qu’il faut savoir être conciliant avec la météo. Il peut y avoir du stress côté mécanique car si un gros soucis arrive, on perd son toit !
Tu as fait quoi comme jobs en Nouvelle-Zélande ?
Pendant mon PVT en NZ, j’ai travaillé dans les fermes agricoles. J’y ai fait du ramassage de fruits/légumes (picking) pour valider mon visa et gagner de l’argent facilement. J’ai également travaillé en restauration en tant que serveuse lorsque j’ai habité à Auckland. Ce sont des boulots relativement faciles à obtenir, et qui permettent de mettre de l’argent de côté sans avoir à travailler trop longtemps, pour laisser place au côté « vacances » du visa. Mais à l’étranger en général, les opportunités de travail sont différentes de la France. On peut parfois se retrouver à faire des métiers géniaux, travailler dans un cadre magique comme cela m’est arrivé en Australie. En France je sais que peu d’employeurs m’auraient donné cette même chance.
Quels sont les spots les plus incroyables pour parquer son van en NZ ?
Il y en a plein ! Et pour moi, l’endroit ne fait pas tout, c’est aussi ce qu’il s’y passe ou les rencontres qu’on y fait, alors les bons souvenirs de spots que j’ai n’auront certainement rien d’exceptionnel pour d’autres ! En tout cas l’application Wikicamps NZ est très utile pour les dénicher (il existe aussi Campermate), et demander aux locaux est aussi un bon moyen d’en trouver. Mais attention, en NZ il faut arriver tôt sur les free camp (parking gratuit pour dormir) car ils sont très rapidement remplis, surtout s’ils sont répertoriés sur les applications, et sont assez réglementés donc bien lire les panneaux !
Tu seras dans le film Génération Vanlife. Comment as-tu rencontré les Coflocs ?
J’avais bien évidemment vu leur film Génération Tour Du Monde, un peu par hasard, mais qui m’avait énormément émue et touchée. Puis le casting pour le film sur la vanlife est apparu son mon Instagram et j’ai répondu présente un peu pour rire, puis ils ont aimé mon profil. Après quelques appels on s’est rencontré pour de vrai sur les terres Néo-Zélandaises pour le tournage, et c’était une expérience géniale !
C’est quoi la suite du programme ?
Je suis actuellement de retour en Australie en visa touriste pour profiter du soleil et de la chaleur australienne, puis direction l’Asie du Sud Est pour vadrouiller avec mes parents pendant 2 mois. Je rentrerai un peu en France pour l’été, bougerai en Europe en attendant mon visa PVT pour le Canada, et si je ne l’ai pas de suite, je pense faire un service humanitaire à l’étranger.
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