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Le blog voyage by Chapka

Le Liban en août, entre découverte des sites historiques et chaudes nuits d’été

Un séjour raconté par Romain Hamon

Cet été, je me suis envolé pour le Liban afin d’assister au mariage de ma cousine. Il y a dans les mariages libanais une douce folie et une énergie forcément contagieuse. Rien à voir avec les cérémonies françaises où le vin d’honneur donne enfin un peu de consistance et de cohérence à une journée qui se veut administrative en mairie, chiante à l’église et plan-plan (cul-cul) au moment des photos de groupe autour des mariés stressés. Bon, je suis certainement mauvaise langue, on s’amuse quand même beaucoup dans les mariages en France, surtout quand ça lance la chenille (et que celle-ci redémarre). Il faut savoir qu’au Liban, le mariage est une affaire de religion. La cérémonie catholique est servie en arabe et est généralement suivie d’un spectacle très festif, bouteilles d’alcool à l’appui et nourritures en abondance, et qui se finit soit en spectacle traditionnel, en feux d’artifice ou en grande fiesta dans la piscine d’un beach-club. Mais je ne suis pas là pour vous raconter l’état dans lequel j’ai fini au mariage de ma cousine. La semaine précédant les noces, je me suis empressé de visiter le Liban, un pays plein de surprises. Voici quelques bonnes idées pour un séjour réussi au Liban.

Liban, mode d’emploi

Quand on raconte le Liban, mieux vaut prendre des pincettes. Je vais donc tâcher d’être le plus neutre possible.

Le Liban est un pays montagneux du Proche Orient (à peine plus grand que la Corse) qui borde la mer Méditerranée. Encerclé par la Syrie au nord et par Israël au sud, le Liban entretient des relations compliquées avec ses voisins. Le Liban partage des traditions communes avec la Syrie mais la situation politique, économique et géopolitique actuelle en Syrie font que les relations sont tièdes, voire conflictuelles. La Syrie a d’ailleurs longtemps considéré le Liban comme une région de la Grande Syrie et l’a occupé à plusieurs reprises. Quant à la relation Liban-Israël, il y a clairement une détestation. D’ailleurs, vous ne pourrez pas visiter le Liban si vous possédez un tampon Israël sur votre passeport. Israël a entrepris d’envahir le Liban à plusieurs reprises, réussissant en 1982 et occupant le sud du Liban jusqu’en 2000. Plus récemment en 2006, il a fallu l’intervention de l’ONU et la signature d’un cessez-le-feu pour éviter d’alourdir le bilan humain (env. un millier de morts).

Le conflit israélo-libanais est envenimé par le Hezbollah, officiellement un parti politique libanais, mais classé comme organisation terroriste islamiste chiite par de nombreux pays dont les USA. Cependant, le Hezbollah combat l’Etat Islamique en Syrie et en Irak. L’Iran est un des principaux partenaires du Hezbollah. Le parti est géographiquement implanté dans la plaine de la Bekaa et notamment à Baalbek, ville antique et véritable joyau touristique du Liban. On peut visiter le site mais il est conseillé d’être accompagné d’un guide local. 

Un vestige de Baalbek

On ne compte pas moins de dix-huit communautés religieuses au Liban. On recense environ 55 % de musulmans. Autant de chiites que de sunnites, mais aussi des alaouites et des ismaélites. 40 % de chrétiens. La plupart sont maronites mais on trouve également des grecs, des arméniens, des syriaques, des romains, des assyriens, des chaldéens et des coptes. Il faut ajouter à cela 5 % de Druzes, qui vivent dans les montagnes. Ils se concentrent sur le côté ésotérique de la religion musulmane. Enfin, une centaine de juifs vivent dans le pays.

La grande particularité du Liban, c’est qu’il y a certainement plus de Libanais expatriés que de Libanais résidant sur le territoire national. La diaspora représenterait environ quatre millions de personnes à travers le monde et jusqu’à quinze millions en comptant les personnes ayant une origine libanaise.

Selon la Banque Mondiale, il y aurait 6 millions d’habitants au Liban. Ce chiffre est à relativiser car on retrouve de nombreux réfugiés Palestiniens, des travailleurs Syriens fuyant la Guerre et d’autres petites mains venues du sous-continent indien et du Soudan.

Un constat à l’emporte-pièce, les Libanais aiment les voitures, ou du moins, ils aiment rouler ! L’autoroute qui longe le bord de mer rythme la vie du pays et de ses habitants. De Tripoli au nord à Tyr au sud en passant par la capitale Beyrouth, on la parcourt plus ou moins facilement avec les bus collectifs. La conduite est aléatoire. Jusqu’à peu, le permis de conduire s’achetait. C’est un bazar incommensurable mais c’est ce qui fait le charme du Liban !

Les Libanais ont la réputation d’être accueillant et chaleureux. C’est vrai ! J’ai cependant remarqué qu’ils pouvaient être sanguins, surtout au volant de leur bolide/tacot.

Quelques informations pratiques

  • Monnaie : la livre libanaise. 1 € = 1660 LBP
  • Langue : l’arabe est la langue officielle. Le français est pratiqué par une partie de la population car considéré comme langue d’arts et de culture (le niveau est cependant très variable !)
  • Les taxis et bus collectifs arborent tous une plaque d’immatriculation rouge.

Les destinations à visiter au Liban

Voici quelques destinations visitées durant mon séjour au Liban. Bien évidemment, il existe encore beaucoup de points de curiosités dans le pays. Cependant, quand vous êtes toute une troupe de cousins, il y a des impératifs à respecter tels que la fête, l’ivresse et le repos.

Tripoli

Il ne s’agit pas ici du Tripoli libyen mais bien du libanais. La deuxième ville du pays se trouve au nord, à seulement trente kilomètres de la frontière syrienne. Sa population (250 000 dans la ville, 850 000 dans l’agglomération) est à 80 % musulmane sunnite.

La ville fut assiégée pendant près de dix ans par les chevaliers occidentaux lors de la première Croisade (1102-1109), preuve de son importance géographique stratégique sur la route de la Terre Sainte. Les mamelouks reprendront la ville en 1289.

Le Ministère des Affaires Etrangères vous défend de vous rendre à Tripoli, qui est aujourd’hui sous tension, notamment à cause du conflit en cours en Syrie. En juin 2019, un kamikaze de l’Etat Islamique s’est fait sauter, après avoir abattu quatre personnes, dont deux militaires libanais.

Côté touristique, on vous conseille de découvrir le somptueux château Saint-Gilles, une citadelle construite par les Croisés en 1103 et qui donne un panorama incroyable sur la ville et la mer Méditerranée. A voir aussi : la mosquée Al Mansouri, le souk et les caravansérails. Si vous avez un petit creux, allez manger chez Akra, spécialiste du houmous (celui à la viande hachée est succulent !).

Saida

Dans le sud du pays, la ville de Saida (Sidon) est également sympathique. Son château, construit sur la mer par les Croisés (1227), servait à observer les ennemis et à défendre la vieille ville. Il est clairement à visiter ! Oui, car Saida aussi a subi les foudres de l’histoire. Prise par les Croisés en 1107, reprise par Saladin en 1187, envahie plusieurs fois par les Mongols (pour la vendre aux Templiers), elle est finalement récupérée par les mamelouks en 1291 et restera jusqu’à aujourd’hui à majorité musulmane. Le centre historique (et notamment le caravansérail) est classé au patrimoine de l’Unesco !

Entre histoire et modernité.

Tyr

Au sud de Saida, Tyr est à découvrir. Ville antique, elle est fondée au troisième millénaire avant J-C et développée par les Phéniciens, un peuple d’excellents marins et commerçants. Envahie par les Babyloniens, puis par les Perses, Tyr est prise par Alexandre le Grand en 332 avant J-C. Sans surprise, elle est conquise par les Croisés au douzième siècle et libérée par les mamelouks au treizième siècle (1291). Dans l’histoire moderne, Tyr a longtemps été dans le giron de l’empire ottoman avant d’être rétrocédée au Liban en 1920.

Allez faire un tour du côté du site antique, situé à proximité d’un camp palestinien. On y trouve des vestiges romains comme l’incroyable hippodrome.

Belle clé de voûte !

Tyr est aussi une escale parfaite pour se baigner. Une longue plage de sable fin abrite des restaurants qui n’hésitent pas à envoyer de la mauvaise techno ou des chansons francophones improbables. Allez piquer une tête dans les eaux chaudes de la Méditerranée pour échapper à cela !

Byblos

On dit de Byblos (Jbeil) qu’elle est la plus vieille ville du monde. Des pêcheurs s’y seraient installés au cinquième millénaire avant J-C ! Les Phéniciens s’y sont établis au troisième millénaire avant notre ère. Sept mille ans d’histoire et un petit port qui est toujours aussi magnifique. Le souk est quant à lui aseptisé.

Le petit port de Byblos.

Baalbek

La route est longue, les check-points nombreux, les militaires ont le visage fermé et il faut montrer patte blanche. Bienvenue à Baalbek, territoire du Hezbollah. Les drapeaux rouge sang sur fond noir, les chars d’assaut et les kalashs sont de sortie mais le site antique reste magnifique. Classé au patrimoine de l’Unesco, on admire les trois temples romains : le temple de Bacchus (très bien conservé), ceux de Jupiter et de Vénus. Selon les écrits, le début des travaux commença en -14, sous le règne de l’Empereur Auguste (trente ans après la mort de Jules César) et se poursuivit jusqu’au IIème siècle. Des tremblements de terre eurent raison d’une partie du site.

Le temple de Dionysos.

La vallée de Qadisha

Si vous avez envie d’effectuer une randonnée au Liban, il faut se rendre dans la vallée de Qadisha, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Elle est située dans la partie nord du pays, dans la chaîne du Mont Liban. Nous avons fait une expédition dans une gorge en vallée de Qannoubine. Au milieu coule le fleuve Qadisha. En chemin, vous pourrez observer le monastère maronite de Deir Qannoubine.

les beaux villages de montagne de la vallée de Qadisha.

Autres idées de balades

  • Une virée dans les montagnes Druz. Allez faire un tour dans la jolie ville de Deir El Qamar et au Palais de Beiteddine (occupé par le Président libanais en été).
  • La grotte de Jeita.
  • Une randonnée dans la forêt de cèdres.
  • Une découverte des vins libanais dans un vignoble de la Bekaa.
  • Une journée à Beyrouth. Je n’ai malheureusement pas eu le temps de visiter la capitale.
Le Palais de Beiteddine.

La gastronomie libanaise

Les Libanais aiment partager les mezzés, des portions de nourriture qui viennent accompagner un verre de vin ou une bière, l’Almaza étant la plus répandue. On y trouve bien évidemment le célèbre houmous, purée de pois chiche, mais aussi le caviar d’aubergines, le taboulé persillé, des salades diverses et variées (notamment la fatouche !) et d’autres mets tels que le labné (fromage frais), le kebbé (tartare à base d’agneau) les fatayer (chaussons fourrés à la viande hachée), les feuilles de vignes ou encore des carottes salées au gros sel et citronnées.

Le houmous

Au Liban, il n’est pas rare de commander un sandwich au restaurant. Très répandus, le falafel (boulettes de pois chiche) et le shawarma au poulet ou au bœuf. Dans les assiettes, les Libanais ont une passion pour les grillades et les brochettes (taouk).

En dessert, on retrouve de nombreuses pâtisseries sucrées. Comme je ne mange pas de sucre, je préfère m’abstenir de vous en parler.

Où faire la fête au Liban ?

Il y a de quoi faire au Liban pour faire la fête, surtout en été avec le retour au pays des expatriés. Voici quelques adresses testées pendant le voyage :

  • Mrs Lovett à Jounieh. Un bar où l’ambiance monte d’un cran quand le DJ s’affaire derrière les platines. Le barman concocte de succulents gin-basilic.
  • Captain Beach à Byblos. Une paillotte qui donne sur la plage publique de Byblos. Possibilité d’installer les chaises en plastique dans le sable (ou dans la flotte si l’idée vous séduit)
  • Les boîtes de nuit du front de mer de Beyrouth si vous aimez les soirées bling-bling et le vodka red bull. Au choix : O1NE, AHM, Skybar, The Gärten, Discotek.

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