Rencontre avec La Girafe et le Grizzly, photographes animaliers
0| Publié le 27 mai 2019
Dans la vie de tous les jours, Alexandra et Mathieu sont contrôleurs aériens. Quand ils descendent de leur tour, ils ont une passion : la photographie animalière ! Après avoir tenu un blog de voyage généraliste pendant plusieurs années, ils ont eu envie de mettre leur expérience au service d’une cause qui leur tenait plus à cœur : la sensibilisation à la préservation de la biodiversité.
Ils se racontent donc sur le blog La Girafe et le Grizzly, comme un clin d’œil aux fables de La Fontaine. Ils ont choisi ces espèces car elles vivent dans des endroits complètement opposés et pour montrer que leur amour des bêtes ne se limitait pas géographiquement parlant. Mais alors, est-ce que ces animaux sont représentatifs ?
« Des amis nous ont fait remarquer que ces animaux nous correspondaient bien. Alexandra est grande, fine et élégante alors que Mathieu est barbu et pas toujours facile au premier abord ! »
La Girafe et le Grizzly
En tout cas, ils nous racontent leurs aventures ici !!
Avez quels animaux aimeriez-vous le plus communiquer ?
En réalité, on aimerait pouvoir communiquer avec quasiment toutes les bêtes. Ne serait-il pas incroyable de pouvoir savoir comment chaque espèce conçoit la vie et le monde qui l’entoure ? Mais s’il faut n’en choisir qu’une, on adorerait pouvoir discuter avec des éléphants. Ce sont des animaux avec une sacré mémoire (ce n’est pas qu’un proverbe !) et qui sont conscients d’être braconnés pour leur défenses. On a la sensation qu’ils auraient beaucoup, beaucoup de choses à nous raconter !
Citez-moi un animal qui n’est pas représenté à sa juste valeur dans les dessins animées.
Sans aucune hésitation la hyène. Cette espèce n’a pas très bonne réputation à cause des personnages du Roi lion. Ce sont pourtant des animaux super attachants, très photogéniques et surtout primordiaux pour l’équilibre de leur écosystème. Avec leur mâchoire extrêmement puissante capable de de briser les os, elles nettoient les carcasses laissées par les autres prédateurs. C’est très important pour éviter la prolifération de maladies.
Quel est l’animal dont vous avez une peur bleue ?
Mathieu a une vraie phobie des serpents. Il est vrai que certains sont extrêmement venimeux. Mais les rencontres restent rares et la majorité des espèces ne sont pas agressives envers les humains tant qu’elles ne se sentent pas en danger. Cette phobie n’est donc pas vraiment justifiée, mais ce qui est sûr, c’est que Mathieu n’aurait pas pu être un Serpentard à Poudlard !
Quel est l’animal que vous avez eu le plus de mal à photographier ?
Luigi, notre chat ! Impossible de lui faire prendre la pose, c’est extrêmement frustrant ! Sinon, dans la nature, les gorilles de montagnes ont été un vrai défi. Le relief et la végétation extrêmement dense de leur environnement rendaient nos déplacements quasi-impossibles. Il fallait donc se débrouiller à réussir les photos sans pouvoir trop bouger et en subissant une lumière un peu compliquée.
Avez-vous développé des techniques de photographie en milieu sauvage ?
On essaye d’éviter autant que possible les sorties en groupe. On préfère être en autonomie sur le terrain. Cela nous permet d’aller à notre rythme, d’attendre (parfois longtemps…) et de nous focaliser sur les situations qui nous intéressent (et qui ne sont pas forcément celles que recherche le grand public). Notre technique favorite est l’approche. On prend généralement une première photo « comme ça vient » puis si on a le temps, on vérifie nos réglages et on s’applique plus sur le cadrage. La photographie animalière est une discipline qui demande de bien connaître son appareil et de faire preuve de rapidité et de précision.
Quelles sont les spécificités des réserves naturelles en Afrique du Sud, en Namibie et en Ouganda ?
Chacune a ses spécificités mais leur point commun est que tous nos séjours en Afrique ont été mémorables. L’Afrique du Sud et en particulier son parc Kruger, c’est l’assurance de réussir un premier safari. Il y a une grande variété et densité d’animaux. En Namibie, les paysages désertiques sont magnifiques et permettent de faire de belles images des bêtes dans leur environnement. Et on y est seuls au monde avec elles. L’Ouganda brille par ses paysages très variés, allant de la savane à la montagne en passant par des forêts tropicales. Ce pays est l’occasion d’observer de nombreux primates et oiseaux.
Comment combiner voyage et sauvegarde de la biodiversité ?
C’est très simple, il suffit de s’abonner à la newsletter de La girafe et le grizzly ! Non, on plaisante ! Il y a tellement de choses à faire pour sauvegarder la biodiversité : boycotter l’huile de palme, réduire sa consommation de produits d’origine animale, s’efforcer de prendre un peu moins la voiture…mais en tant que touriste et une fois sur place, la responsabilité numéro un, c’est de respecter les animaux. Même si l’envie peut-être très forte, il est hors de question de toucher un animal sauvage et encore moins de le nourrir. Un animal nourri est un animal condamné. Par extension, on refuse de participer aux activités dans lesquelles les animaux sont appâtés. Par contre, participer à des activités respectueuses des espèces et dont une partie du prix va à leur protection (même si ça coûte plus cher), ça c’est une chouette idée !
Est-ce que vous avez prévu des prochains séjours photographiques ?
On part dans quelques jours pour le Kenya. La réserve nationale Masai Mara est légendaire et ça fait longtemps qu’on en rêvait. En plus, ça va être la saison des pluies donc on espère vraiment pouvoir faire de belles images avec des ciels orageux bien chargés. Pour la suite, on n’a encore rien défini mais on souhaite se recentrer un peu plus sur des voyages en France et en Europe car on souhaite diminuer notre consommation d’avion.
0 commentaire