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Le blog voyage by Chapka

5 activités surprenantes à ne pas louper au Québec

Article rédigé par Taïna Cluzeau, journaliste scientifique

Plutôt que de se balader en chiens de traineau, de déguster de la poutine et du sirop d’érable et de participer au pow-wow des premières nations, je vous propose de découvrir le Québec via des activités moins clichées mais tout autant adorées par les Québécois. Pendant 4 mois de PVT, j’ai travaillé et voyagé au Canada, l’occasion de rencontrer les habitants, de me fondre dans la vie locale et de suivre leurs précieux conseils pour ne jamais m’ennuyer. 

Parcourir une forêt magique

Durant l’été, le Québec multiplie les festivals pour profiter du beau temps. L’un des plus mystérieux et féérique se nomme Foresta Lumina, un sentier pédestre nocturne magnifiquement illuminé et scénarisé. Il se déroule dans le Parc de la Gorge de Coaticook, pas très loin de Magog, à 1h45 de route à l’est de Montréal. On peut s’y rendre via Magog ou Sherbrooke, en bus. Sur place, un magnifique camping le long d’une rivière vous attend. Il est ensuite facile de se rendre au festival en une dizaine de minutes à pied.

Une fois la nuit tombée, vous entrez dans la forêt. Suivez le sentier des fées qui s’amusent un peu cruellement à tirer les oreilles de quiconque s’aventure entre les arbres. Puis, avec l’aide d’autres visiteurs, en jouant des instruments de lumière à la sonorité harmonieuse, vous ouvrez un portail menant à des terres fantastiques. Mais la forêt de Coaticook est surtout peuplée d’êtres effrayants – on dit “épeurants” en québécois. Vous apercevez non seulement le diable dans son costume trois pièces, mais surtout l’homme fait géant à l’appétit insatiable qui vous suit tapi derrière les arbres. Heureusement, l’esprit de la forêt assure l’harmonie entre les créatures des bois. Personne ne sera dévoré. Chaque année, une nouvelle histoire reflétant le folklore de la région est mise en scène.

Question de bon sens, ne laissez pas de nourriture dans vos tentes. On le sait, c’est une erreur qui ne pardonne pas. En revenant du festival vers 11h du soir, dans le noir complet. Je me rends compte que ma tente s’était effondrée sur elle-même, et qu’elle bougeait ! Pressée par le temps, j’avais simplement balancé mon sac à dos à l’intérieur pour me délester un peu avant de rejoindre le sentier nocturne… En oubliant qu’il contenait mes victuailles pour les deux prochains jours… J’avais devant moi un gros raton-laveur littéralement pris la main dans le sac. Le glouton avait lacéré la tente, introduit son bras avec sa petite main poilue, ouvert mon sac à dos, tiré le sac plastique à moitié en dehors de la déchirure et englouti 3 énormes sandwichs minutieusement emballés dans du papier d’alu… Ce dernier parsemait maintenant tout le terrain, tel des petits confettis. Après avoir fait déguerpir l’habitant des lieux et éloigné la tente des bois, je n’ai pas pu dormir de la nuit, effrayée à l’idée que sa petite main poilue s’introduise de nouveau à travers la déchirure pour attraper mes orteils…

Faire une randonnée à flanc de falaise

Le Parc du Bic n’a pas du tout l’air impressionnant. Avec ses 33 km² – le parc national de la Gaspésie en fait 800 – peu de visiteurs pensent à y faire un arrêt. Et pourtant ! C’est une de mes randonnées favorites. A 15 km du centre de Rimouski (éloignez-vous du centre pour éviter les barrières de protection routières et faites du stop), sur le Saint Laurent, cette gemme propose un sentier dans les falaises, moitié marche, moitié escalade dans les escarpements rocheux, avec la marée haute qui vient recouvrir le sentier périodiquement. Il faut donc bien vérifier les horaires avant de s’y aventurer.

Suivez le sentier du Grand tour (12 km depuis la ferme du Rioux). Le paysage sur le Saint Laurent ainsi que les formations rocheuses d’un noir profond sculptées par les marées sont magnifiques. Si comme moi vous avez de la chance, un rorqual passera peut-être le long de la falaise pendant que vous donnez tout ce que vous avez pour franchir les larges gaps entre les rochers (obviously, je n’ai pas le physique d’un athlète. Une condition physique normale est suffisante pour effectuer la rando et, bien sûr, un coup de main des autres randonneurs. Outre cette rando vous pouvez aussi aller observer l’échouerie de phoque. Demandez aux gardes forestiers où ils se trouvent en passant l’entrée. Ils changent de spot selon la marée.

La Route de la bière au Québec

Depuis quelques années, les microbrasseries artisanales se sont multipliées au Québec. J’ai profité de mon trajet depuis la Gaspésie jusqu’à Tadoussac pour m’arrêter avec ma voisine de dortoir (elle a gentiment proposé de me donner un lift, j’adore les Québécois) dans toutes les brasseries sur la route. Elles proposent généralement des plateaux de minis verres à bières pour essayer toutes les créations. Mais ça permet aussi d’en tester 2-3 sans prendre de risque. On a été plus que raisonnable, conduite oblige. 

J’adore la bière belge mais là j’ai découvert la bière à l’eau de mer. Si si, avec de l’eau de mer dedans et un goût salé. Impossible à décrire, il faut essayer la Gose-sur-Mer du Naufrageur à Carleton-sur-mer. J’ai aussi découvert que j’aimais les IPA troubles au goût acidulé. Mais ma préférée reste l’Arlequin de Pit Caribou, servie à la tireuse dans le camping où je bossais. Pas pour ses 8% mais pour son goût proche d’une bonne bière belge. Autre bière particulière : la sûre aux fruits : cassis, mangue, framboises… ça ressemble plus à un jus sûr qu’à de la bière pour être honnête. Les bières sans alcool sont aussi présentes et très bonnes, une façon sympa de boire un coup avec vos potes qui évitent l’alcool. 

A part la boisson elle-même, j’ai adoré les illustrations des canettes (c’est fait pour vendre bien sûr) et les microbrasseries elles-mêmes, des endroits super chaleureux et aménagés de façon à titiller votre curiosité avec des objets bizarroïdes à l’exemple de ce buste de Jackalope dans la brasserie Novum Boreas à Saint Quentin.

Merry Summer Christmas

Au Québec, c’est la tradition, depuis les années 60, on célèbre le Noël des campeurs. Généralement le 25 juillet, mais en vrai, on peut le fêter n’importe quand durant les grandes vacances. Si vous allez camper, n’oubliez donc pas vos petits souliers. Les décorations sont de sorties dans tous les campings (et non, vous l’avez compris maintenant, elles n’ont pas été oubliées depuis l’hiver dernier). Et les célébrations sont nombreuses : on boit, on danse, on veille autour du feu de camp et on échange des cadeaux stupides.

Se faire détrousser par un requin

En Gaspésie, une activité un peu plus touristique mais aussi partagée par les nombreux pêcheurs du Saint Laurent, c’est la pêche au maquereau. Le capitaine du bateau vous montre comment pêcher ce poisson goûteux dont la rivière regorge. La scène est cocasse. Généralement, à peine la ligne touche l’eau que les poissons se jettent dessus. Il n’est pas rare d’en pêcher 4-5 avant de s’arrêter car on sait qu’on ne pourra pas tout cuire sur le grill le soir venu. 

Mais le Saint-Laurent ne compte pas que des petits poissons inoffensifs… En saison, on peut y voir passer les baleines et en Gaspésie qui donne sur l’estuaire – la rivière rejoint l’océan – on y trouve aussi des requins. Résultat, lors de ma sortie en mer, mes amis discernent une grosse masse se mouvant sous l’eau et je sens à peine ma canne à pêche fléchir soudainement que la masse passe et emporte ma prise. La ligne se dévide à toute vitesse et “Clac !” elle casse. Fin de la pêche pour éviter de blesser le voleur. Pas grave, c’est le moment d’admirer la lumière du coucher du soleil illuminer les falaises ocres, d’apercevoir les phoques sur leurs rochers, les mouettes se baigner et les fous de bassan plonger pour attraper leur proie. On aperçoit aussi la rencontre de deux renards sur la plage. Du bonheur, rien que du bonheur.

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