PVT Canada, l’aventure des challenges !
0| Mis à jour le 24 octobre 2022
Un article de Carla et Steven, de retour d’un PVT Canada
Steven et moi avons eu la chance, et oui je précise bien la chance, d’être tirés au sort tous les deux pour partir vivre ensemble notre expérience de 2 ans en PVT Canada. Pour obtenir ce fameux visa, il faut s’inscrire dans ce que l’on appelle des “bassins” à une certaine période de l’année, dans l’espoir d’être, comme à la loterie, tiré au sort. En sachant qu’une personne = un dossier, cela veut dire que ton compagnon de voyage n’aura peut-être pas la chance d’être dans le lot des heureux gagnants du ticket d’entrée vers le pays des caribous !
Pour nous, c’était différent. Lorsque nous avons fait notre demande, de nouvelles règles avaient été ajoutées à ce parcours du combattant pour obtenir le visa, Covid oblige. Nous devions obligatoirement, pour nous inscrire, fournir une promesse d’embauche, rédigée par un employeur, prouvant que l’on aurait un travail directement en arrivant sur place. Et oui à cette époque, seuls les voyages dits « essentiels » étaient autorisés. Qui dit ajout d’une autre règle, dit moins de candidats, dit plus de chance d’être tiré au sort et plus de chance d’être tous les deux tirés au sort ! L’équation était vraie, après quelques mois de démarche administrative, nous recevons tous les deux le GRAAL, la fameuse lettre LI. L’aventure peut commencer !
Un début de PVT Canada en Colombie-Britannique
Septembre 2021, nous mettons encore une fois, nos vies dans un sac à dos Decathlon 70L et prenons notre vol, non pas vers Montréal, mais vers Vancouver ! À peine atterris sur le sol Canadien nous nous mettons en mode rituel d’arrivée : ouvrir un compte en banque, obtenir notre “carte d’identité” Canadienne, trouver une voiture, changer le permis de conduire de Steven, le tout en 1 semaine chrono, le temps qui nous restait avant notre premier jour de travail à 8h à l’Est de Vancouver. Oui on aime les challenges ! Ayant déjà eu une expérience de PVT en Australie, ces démarches nous étaient plutôt familières. Enfin, sauf la partie de l’histoire où l’administration demandait le permis français de Steven en échange de celui du BC (Colombie-Britannique). Nous aussi, on trouvait ça chelou, mais légalement il n’a pas le droit d’avoir dans sa poche 2 permis de conduire. Et le permis international n’est pas accepté puisqu’il n’y a pas sa photo dessus. Bye bye french license driver and welcome to the canadian roads !
Quelques jours après de nombreuses visites, recherches, mails, allers-retours, doutes, coups de téléphone et avec un trou de -14 000 dollars sur notre compte en banque, nous accueillons enfin notre fidèle (on l’espère) compagnon Lucky Star ! Un Ford 4wd F250 330cv V8 pour le grand plaisir de Monsieur qui pourra combler son rêve de rouler dans un gros bolide américain accompagné d’une cellule aussi appelée campervan. Son look vintage me projette déjà en mode Roadtrip ! Mission accomplie, les clés de notre maison roulante en main, nous sommes surexcités avec ce sentiment de : “Ah l’aventure, la vraie commence enfin” !
Notre promesse d’embauche, on l’a eu grâce à des amis déjà sur place qui nous ont pistonnés pour bosser 1 mois dans une ferme. Voulant rapidement renflouer les caisses avant d’entamer une saison d’hiver, c’était le taff vite fait bien fait idéal. Arrivés sur place, nous cherchons un logement pour le mois à venir, car nous voulions en profiter pour faire quelques travaux d’amélioration dans le camper. Nous sommes à Creston, petit bled perdu dans le BC, mais très connu justement pour toutes ses fermes de fruits et légumes.
Difficile donc de trouver un logement pour 1 mois, pas d’auberge de jeunesse, que des motels, à des prix non raisonnables. On s’est dit qu’il fallait donc solliciter la communauté. Telle une bouteille à la mer, on publie sur le groupe Facebook “Creston Community” une annonce expliquant notre situation : “deux frenchies à la recherche d’un endroit où dormir le temps d’un mois avec un loyer nous évitant de vendre les roues du 4×4.” Inopinée, nous recevons pas mal de messages, dont 1 nous proposant de rester dormir dans le camping car (de luxe) qui est dans le jardin de cette famille, pour un loyer défiant toute concurrence si en échange 1 à 2 fois par semaine on pouvait aider la jeune fille de la famille avec ses cours de français.
D’un message Facebook naît une vraie relation, une vraie rencontre, une belle amitié ! Nous avons passé 1 mois avec cette famille qui nous a accueilli et aidé comme des membres de la famille. Ils nous font découvrir les coutumes locales, le tir au pistolet, au fusil, nous partagerons un repas traditionnel de ThanksGiving ensemble, ils nous prêtent même généreusement tous leurs outils et leur garage (le papa était très bricoleur) pour nous permettre de réaliser nos petits travaux. Les cours de français se passent très bien, c’est un beau moment d’échange culturel et la progression se remarque de jour en jour !
À la ferme, nos missions sont : picking de pommes, de carottes, de pomme de terre, de citrouille et même de raisin. On fait aussi un peu de packing de jus de pommes, on colle les étiquettes, on stocke les fruits sur des palettes, on pèse et prépare des sacs de pommes pour le magasin, on prépare les commandes… Enfin, on touche à tout !
Automne et hiver en Alberta
Fin octobre, c’est tristement après ce super mois à Creston, que nous décidons de reprendre la route vers une nouvelle expérience. Le froid commence à s’installer, nous devons bouger, nous rapprocher encore plus du froid et de la neige, direction les montagnes, pas n’importe lesquelles, les fameuses Rockies Canadiennes, en Alberta !
Grâce à Indeed, nous avons pu trouver à distance un boulot proche du Parc National de Banff, plus précisément à Canmore. Les planètes s’alignent, avec Steven nous sommes embauchés en même temps, dans la même entreprise à des postes différents. Funny story, lors de l’entretien téléphonique de Steven pour un post dans la maintenance, j’entend qu’il y a un hôtel dans le même village, je lui souffle de demander si par hasard il avait besoin de quelqu’un en tant que Barista. Bingo, en plein dans le mille, la RH était justement en train de recruter une nouvelle Barista ! Toujours suivre son intuition, c’est notre propre boussole ! Cerise sur le gâteau, on aura même notre propre “staff accommodation”, un grand
mobil-home, que l’on partage ensemble, pour toute la saison, à 8 mins à pied de nos boulots et à un prix plus que raisonnable. Faut dire que c’est un avantage non négligeable au vu des prix du marché de l’immobilier dans cette partie du Canada. Lucky Star aura même son spot pour passer tout l’hiver. Et oui l’avantage d’avoir un 4×4 + une cellule, c’est que la cellule peut s’enlever et se remettre. Pratique en plein hiver, pas besoin de se déplacer à chaque fois avec sa coquille sur le dos, on peut juste utiliser le 4×4 comme voiture.
Nous quittons Creston et prenons la route pour une semaine de roadtrip avant d’enchaîner sur un nouveau boulot ! Nous sillonnons les routes canadiennes, émerveillés par la beauté des paysages qui nous entourent ! Du orange, du jaune, les couleurs de l’automne sont sublimes ! Nous dormons dans la forêt, au milieu de nulle part, allumons un feu et regardons le soleil se coucher. La journée, on explore les environs, on randonne toujours avec notre spray à ours dans le sac, on découvre des lacs d’un bleu presque irréel, comme le Lac Louise ou le Lac Moraine. On en profite car ce sont les derniers jours avant que ces magnifiques lacs bleus deviennent une piste de patin à glace… Les cartes postales et fonds d’écran d’ordinateurs prennent vie sous nos yeux ébahis, on se dit à nous-mêmes “This is great Canada !”
Une semaine s’écoule, nous arrivons à Canmore, un petit village mignon, intimiste et très charmant, il y fait bon vivre. Les premières neiges tombent, le froid s’installe doucement, les pistes de ski ouvrent, on s’achète d’occasion tout notre équipement de snowboard, des affaires chaudes et même notre Pass de ski ! Quitte à être dans les montagnes, autant en profiter à son maximum ! Confiants, on attend l’hiver sans appréhension. Le travail se passe bien, on rencontre du monde, on se fait des potes, petit à petit on se construit une vraie petite vie ici à Canmore, on a nos habitudes, on prend nos marques. On réussit à négocier pour avoir nos 2 jours de repos ensemble chaque semaine pour profiter des alentours, se balader et dévaler les montagnes en snowboard.
Viennent ensuite les premières grosses vagues de froid : -20, -30, -40 avec des jours à -48 de ressenti. On n’était définitivement pas prêts ! Sortir devient difficile, à chaque fois c’est une vraie expédition, le soleil se cache, on tombe régulièrement malade, nos corps et notre mental peinent à s’habituer. 5 mois d’hiver intense, il fait encore froid, à ce moment-là on se rend compte qu’on ressent ce que l’on appelle “la dépression saisonnière”. Non, le PVT ce n’est pas que du tout beau tout rose, il arrive aussi de vivre des moments difficiles et c’est normal ! Heureusement, nous sommes entourés de personnes extraordinaires, de toutes les nationalités, avec qui l’on partage notre quotidien. Mais c’est vrai que le travail commence à
devenir une vraie routine, et le besoin de partir, de retrouver notre liberté, de partir en roadtrip avec Lucky Star nous démange, sauf qu’en Avril, c’est encore l’hiver les tuyaux gèlent, on ne peut pas partir bien loin. Financièrement nous atteignons nos objectifs d’économies, il ne nous reste plus qu’à définir une date de départ.
Au printemps, cap vers les USA
Nos envies de road trip changent et évoluent au fil des mois : rester au Canada ou découvrir les États-Unis. La frontière est à seulement quelques heures de là. Le dilemme est difficile. Après longue réflexion, il nous reste 1 an et demi de visa au Canada alors on décide de partir le 9 mai direction l’Ouest Américain en se disant que l’on pourra continuer d’explorer le Canada plus tard.
Si certains ont du mal à comprendre notre choix, c’était finalement pour nous une évidence. Pouvoir découvrir 8 États des USA, des paysages complètement différents, une nouvelle culture, le tout en 3 mois et surtout à bord de notre propre véhicule, c’était une opportunité à ne pas manquer ! C’était pour nous un nouveau rêve de road trip qui se réalisait.
Après ces trois mois hors du temps et complètement magiques, on décide de retourner à Vancouver pour vendre Lucky Star et rentrer en France. Il était temps pour nous de faire une petite pause et de retourner au bercail. Combien de temps, on ne sait pas encore, mais cette aventure nous a donné des idées de projets que l’on souhaite réaliser en France.
Chaque aventure en tant que PVTiste est différente et chacun la vit à son rythme. 1 an, 2 ans, 3 ans, 2 mois, 6 mois, peu importe la durée, en vérité ce qui compte c’est s’écouter, suivre ses envies, son intuition et ne surtout pas se comparer aux autres expériences car elles ne pourront jamais se ressembler que ce soit d’un pays à l’autre ou d’une personne à l’autre. Le plus important finalement dans tout ça, c’est de vivre son aventure intensément et de ne pas la subir !
Ce que l’on retient de cette aventure c’est qu’il faut oser, foncer et se challenger. Sortir de sa zone de confort pour se découvrir, savoir ce que l’on veut mais surtout, très important, définir ce que l’on ne veut pas, ou plus.
Suivez vos rêves, ils connaissent le chemin !
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