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Le blog voyage by Chapka

Comment limiter ses dépenses au Canada ?

Article rédigé par Taïna Cluzeau, journaliste scientifique

Ma principale inquiétude avant de partir au pays du sirop d’érable, c’était d’épuiser toutes mes économies bien trop vite et de devoir rentrer plus tôt que prévu. On le sait, le Canada c’est cher ! Entre 1000 et 1500 dollars canadiens pour un studio, des transports en bus trois à quatre fois plus cher que chez nous, la viande et les légumes à des prix inabordables…

Avant de partir, je me suis fixé un budget. Je partais pour cinq mois. Je ne voulais pas dépenser plus de 5000$ canadiens, 1000$ par mois. Pour un backpacker, c’est le luxe mais pour un backpacker au Canada c’est quand même tout de suite moins confortable qu’en Thaïlande. Le deal, c’était :  je pars, mais si jamais je dépense tout mon argent avant les cinq mois je change mon billet d’avion pour rentrer plus tôt. Résultat, j’ai commencé par payer un billet échangeable, plus cher évidemment qu’un billet éco évidemment. Mais au moins je suis partie sereine. 

Passer du temps chez les locaux

Quand j’étais plus jeune, je regardais un peu de travers les voyageurs qui utilisaient couchsurfing ou Be Welcome pour voyager moins cher. Je crois que je ne me rendais pas compte à quel point Paris était inabordable pour les backpackers. Au Canada, j’ai utilisé ces plateformes autant que possible. La recherche d’un hôte est devenu un peu compliqué avec la multiplication des comptes inactifs mais si vous possédez le vrai esprit de partage qui a fait naître ce concept d’hébergement, vous trouverez certainement un canapé où passer quelques jours. 

Attention, ce n’est jamais gratuit. Vous ne payez pas la nuit mais il est indispensable de ramener une petite attention à votre hôte, de l’inviter au restaurant ou de cuisiner pour lui et surtout de passer du temps avec lui. C’est toujours moins cher que de payer l’hôtel (quand vous n’invitez pas la famille au complet au resto, my mistake !). Et surtout, c’est la première étape pour connaître les bons plans pas cher de la ville et du pays…Si vous ne trouvez pas d’hôtes, essayez de participer aux événements de ces plateformes pour rencontrer les Canadiens. Sinon, trouvez une auberge de jeunesse bon marché. Comptez 40-50$ minimum pour une place dans une chambre de 10 lits… Vous y rencontrerez aussi des Canadiens sympas qui pourront vous donner des conseils. 

Profiter des activités gratuites

Comme en France et contrairement à beaucoup d’autres pays que j’ai visité, le Canada possède une multitude de musées. Ils sont hors de prix, j’ai vu des tickets dépassant les 30$… Mais il y a toujours un jour dans le mois où ils sont gratuits. Il suffit de se renseigner. Ensuite, les parcs aussi sont gratuits, comme les monuments. Ça fait des heures de marche pour tout découvrir. 

A Toronto, sur les conseils de ma couchsurfeuse, j’ai fait le tour des îles en face qui ont de très jolies plages. Je me suis mise à fréquenter la chaîne de café Tim Horton, parce que c’est pas cher mais pas trop dégueu non plus. J’ai fait un tour sur le campus de l’université et visité Spadina house, une maison historique, gratuitement…

A Montréal, les balades au Mont Royal, la visite du port et la découverte du vieux Montréal sont à ne pas manquer. J’ai aussi adoré l’ambiance de la friperie Eva B, un vrai petit musée avec à boire et à manger à tout petit prix. Les friperies sont une vraie institution au Canada. Dans les villes c’est un peu cher mais dans un village que j’ai traversé, une friperie proposait des fringues à 1$ et plein de bibelots et de quincaillerie de toutes sortes. Ça valait vraiment le coup !

En fréquentant les locaux, on apprend aussi à connaître les supermarchés les moins chers et surtout un truc bien pratique : il y a toujours un chariot avec les fruits et légumes sur le point de pourrir et même chose avec les produits de boulangerie-pâtisserie. Au lieu de payer 7-8 $ le kilo de poire, on se retrouve à payer 2-3 $. Ça fait des semaines un peu mono-fruit c’est vrai et faut se coltiner le poids de son pain entier dans le sac, mais y’a pas à dire, ça fait des économies.

Travailler gratuitement pour être hébergé

Dans mon cas, je suis partie avec un PVT. Je devais rester deux ans au départ mais des changements de plans ont réduit mon séjour à cinq mois. En passant, ça fait cher le PVT à 500 balles pour seulement 5 mois. Une raison de plus pour moi de ne pas exagérer les dépenses. Evidemment, je suis arrivée en mai, sans avoir pris le temps de chercher du boulot en amont… Je voulais bosser dans l’hôtellerie ou l’hébergement, tout était plein. Les recrutements de salariés étaient terminés. Ne restait plus que des places de volontaires via des plateformes comme Workaway ou Woofing (plus tourné fermes). Mais je n’avais pas vraiment le choix. Je ne pouvais pas me permettre de payer 5 mois d’hébergement. 

L’avantage du volontariat, c’est que généralement on t’héberge et on te nourrit gratuitement. Tu fais environ 20-25h semaine. Le reste tu peux l’utiliser pour visiter. Ma première expérience m’a amené à l’Est de Montréal, à Magog, dans une petite auberge de jeunesse. On était 4 volontaires, y avait que deux-trois heures de ménage à faire tous les jours. Résultat on a profité d’une promotion du club de yoga local. 60€ pour un mois, toutes les séances accessibles. Il y en avait plus d’une par jour et on y allait quasiment tous les jours. 

J’ai profité des connaissances des locaux pour aller fêter la fête nationale, visiter un monastère ou participer à un festival lumineux dans la forêt à des prix raisonnables, emprunter une tente pour camper (que j’ai remboursé parce qu’un raton-laveur l’a lacérée). C’est aussi le début de mes virées en autostop… Ou comme on dit au Québec mes virées à faire du pouce. Le bus m’a déposé à la station service, juste à la sortie d’autoroute pour rejoindre Magog. Mais il y avait encore au moins une heure de marche, sac à dos de 30 000 kilos sur le dos. La responsable de l’établissement ne “pouvait” pas (avec un peu de volonté on aurait trouvé une solution) venir me chercher (max 10 min en voiture). J’ai donc abordé une des passagères qui descendait pour lui demander si par le plus grand des hasards… elle se rendait à Magog. Et hop, en voiture. 

Faire de l’auto-stop pour se déplacer

Dès qu’on se trouve en dehors des grandes villes, il n’y a quasiment pas de transport public. Et comme il était hors de question de louer une voiture pour 100$ par jour, il n’y avait plus que le stop comme option. Or, le stop, c’est un peu un sujet tabou au Canada. C’est illégal dans beaucoup de provinces. En particulier sur les grands axes où vous avez le plus de chance de trouver un ride… Une des raisons, c’est que durant une période assez récente, beaucoup de femmes des premières nations se sont faites enlevées et violées sur la route.

 Tous les Canadiens que j’ai rencontrés étaient persuadés que ce n’était pas une très bonne idée et qu’il y avait peu de chance que je sois prise en stop. Or, c’est tout le contraire qui s’est passé. Bon, je n’étais pas très au point sur le côté législatif, mais aucune voiture de police passant devant moi ne s’est jamais arrêtée pour me dire quoi que ce soit… Dans les villages, c’était le meilleur moyen de me déplacer. J’ai rarement attendu plus de cinq minutes sur la chaussée. Dans les villes c’est un petit peu plus compliqué mais avec un peu de patience ça paye. J’ai même été prise en stop par une caravane de luxe. 

Attention, ça marche parce que je suis une nana et que les conducteurs, soit n’ont pas peur de moi, soit ont carrément peur POUR moi. J’ai discuté avec des voyageurs hommes, ce n’était pas le même délire et ça leur est arrivé d’attendre très longtemps. Une alternative, c’est le covoiturage. C’est un peu moins cher que le bus. Mais les applis sont payantes. Ceci dit, de nombreux groupes facebook mettent en relation conducteurs et passagers. Cherchez hitchhiking et le nom de la ville d’où vous partez. Restez prudent bien sûr. On se fie à ses “guts” quand on fait du stop. Si on ne le sent pas on n’y va pas. Et on en fait seulement si on est suffisamment sûr de soi et capable de tenir tête à quelqu’un en cas de problème. 

Je me suis retrouvé à discuter de voyage avec un des conducteurs. Et voilà qu’il me dit que lui, il ne peut pas voyager en dehors du Canada. Pourquoi ? Parce qu’il a un casier judiciaire. Pour quoi ? Excès de vitesse…Je me disais bien qu’il roulait un peu vite… 

Les amis de mes amis sont mes amis

Je me suis ensuite dirigée vers la Gaspésie où j’avais trouvé un autre volontariat dans un camping/auberge de jeunesse. Cette fois-ci, la nourriture était comprise pour un équivalent de 50$ par semaine. Mais on était en moyenne 10-12 personnes et tout était acheté et cuisiné en commun. 600$ par semaine pour 12 personnes… On a fait les meilleurs repas de nos vies. Bon, une bonne majorité étaient végétariens mais on réussissait quand même à avoir de la viande deux fois par semaine. Et puis on pêchait le poisson nous-mêmes pendant les excursions touristiques sur la côte, gratuites pour nous. 

En plus de ça et du logement, on avait accès à une voiture et de l’essence pour se balader dans les environs, des partenariats avec les autres entreprises touristiques de la région nous permettait d’aller faire du kayak, de visiter un phare historique ou de participer à des concerts gratuitement. On avait de la bière gratuite. Les proprios nous faisaient aussi du saumon fumé artisanalement ou du maïs grillé… Le rêve quoi. Sans parler qu’on avait accès aux autres auberges du réseaux gratuitement. Le volontariat peut donc s’avérer une très bonne option. Pour ma part, j’ai même eu la chance de pouvoir faire quelques heures en remplacement des salariés rémunérés. 

Je suis restée deux mois sur place ce qui m’a donné le temps de me faire des amis. Quand je suis repartie sur la route et qu’aucune auberge de jeunesse n’existait dans les petites villes où je passais, je leur ai demandé si quelqu’un connaissait quelqu’un dans le coin pour m’héberger (où un camping abandonné, c’est arrivé aussi !). Et ça marchait. Bien sûr, ça demande un peu de flexibilité, savoir changer son trajet et saisir une opportunité. Mais mes meilleurs moments en voyage ont toujours été liés à un changement de plan.

Encore une fois, tout ça n’est possible que si on reste prudent et qu’on a toujours une sortie de secours. Si j’étais restée en rade sur la route ou que j’avais finalement décidé de ne pas rester dormir chez un gars louche, j’aurais payé une chambre d’hôtel à un prix exorbitant sans hésitation. Le danger vient souvent du fait qu’on a pas d’autres choix.

Avec toutes ces astuces, j’ai pu rester les cinq mois et même me rembourser le prix du billet d’avion et du visa avec mon travail rémunéré. Quant à Chapka, ça me tient à cœur de le mentionner, chose promise, chose due, alors que j’avais souscrit à l’assurance pour les deux ans du PVT, ils m’ont immédiatement remboursé la différence à mon retour ! Normal mais apprécié. A votre tour maintenant de partir à l’aventure au Canada, vous verrez ce n’est pas finalement pas si cher qu’on ne le croit. 

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