Un voyage alternatif et écologique : des nouvelles de « sur la route des possibles » !
0| Mis à jour le 2 décembre 2016
Rappelez-vous d’Émilien et de Léa, partis en tour du monde d’initiatives écologiques et alternatives ! Aujourd’hui, ils nous donnent des nouvelles sur leurs découvertes et rencontres lors de leur voyage alternatif. Un grand merci à eux !
Voilà bientôt 4 mois que nous sommes sur la route (des possibles) et plus d’un an que nous avons commencé à imaginer notre projet de ce tour du monde des initiatives écologiques et alternatives.
À force d’y avoir pensé et rêvé, d’en avoir parlé jusqu’à l’indigestion pendant des mois et des mois, nous avons parfois du mal à nous rendre compte que nous sommes vraiment lancés dans l’aventure… et que ce n’est plus qu’un rêve !
4 mois finalement ça passe vite, très vite. Et pourtant quand on se retourne, c’est déjà tellement de souvenirs, de rencontres, d’imprévus ! Le voyage est un concentré de vie. Bien mieux que la soupe, il fait grandir beaucoup plus vite. Alors oui, bien sûr le voyage, ça coûte des sous, quoiqu’il est évidemment possible de voyager sans beaucoup de ressources (expérience à l’appui), mais la richesse d’expériences que l’on gagne en retour est immense et celle-là, jamais personne ne pourra nous en défaire. On la garde toute la vie, contrairement à un meuble de mauvaise qualité. Et c’est la plus belle des richesses qui soit. Et comme sur la route des possibles, on n’est pas du genre radin, on aimerait partager un peu de notre richesse avec vous, en vous racontant les 4 projets de vie qui nous ont à ce jour le plus marqués. Vous êtes prêts ? C’est parti !
Le refuge écologique d’Alfonso – Île du soleil, lac Titicaca, Bolivie
Préserver son identité culturelle et l’environnement
Un mélange de traditions et de techniques écologiques modernes. Ce refuge est un éco-lieu qui accueille tant les gens de passage comme nous que ceux qui veulent rester un peu plus longtemps, comme Anna qui vit là depuis maintenant deux semaines au rythme de la famille D’Alfonso le temps de se ressourcer et d’apprendre aussi.
Toutes les maisons sont construites en adobe, briques de terre fabriquées à la main et sur place. Alfonso cultive son terrain selon les principes de la permaculture et propose des ateliers découverte à une classe d’élèves de la capitale bolivienne de temps à autre. Il prévoit également de développer des ateliers artistiques et créatifs quand la cuisine commune sera terminée. Son rêve, c’est de réapprendre aux habitants l’importance du respect de l’environnement et de l’identité culturelle de l’île. En se tournant uniquement vers le tourisme, certains habitants abandonnent peu à peu ce qui fait la particularité de leur culture et saccagent à grand coup de béton de ciment la belle côte sud de l’île. Presque deux heures qu’on discute, et on se rend compte que notre bateau de retour part dans 30 minutes ! À peine le temps de prendre quelques photos et on file vers l’embarcadère, puis on se dépêche de bien tout noter de cette belle rencontre. C’est sûr, comme nous, Alfonso ira au bout de son rêve !
La fondation Alternativas – La Paz, Bolivie
Mieux se nourrir sans se ruiner
Nous sommes accueillis à bras ouverts, encore des gens ravis de nous faire connaître ce qu’ils font ! La fondation Alternativas concentre ses efforts sur la loi de sécurité alimentaire, qui vise à assurer à chacun un accès à une nourriture saine et nutritive à un coût décent. Ils font notamment du lobbying auprès du gouvernement local et national pour que des moyens puissent être alloués à la mise en application concrète de cette loi. Ils mettent eux-mêmes la main à la pâte, avec un jardin partagé sur les hauteurs de la ville qu’ils prêtent aux habitants du quartier qui souhaitent cultiver un lopin de terre.
C’est aussi l’occasion pour eux de faire de l’éducation à l’alimentation et à la santé, ainsi que d’enseigner la culture en altitude. Maria Teresa, Mariella et Reina nous ont invités à passer une journée avec eux dans les jardins, c’était l’occasion rêvée de faire quelques prises de vues et interviews. Pour nous, c’était nos toutes premières interviews. On était un peu stressés d’autant qu’ils avaient clairement l’habitude d’être interviewés. On s’en est finalement très bien sortis, on est très content du résultat, cette journée était vraiment mémorable !
La Casa de los Ningunos – La Paz, Bolivie
Refaire le monde en se régalant
Dans une belle maison partagée en plein cœur de la ville, une huitaine de résidents se partagent l’espace, sans compter les volontaires et bénévoles qui viennent donner un coup de main de temps à autre. Ils sont tous animés par la recherche d’un modèle alternatif au capitalisme, un système qui soit plus résilient et respectueux de l’environnement. Tous les jeudis, en échange d’une petite contribution, ils font profiter aux habitants du quartiers de leur « nourriture consciente » préparée avec amour, et leur apprennent les bases d’une alimentation plus saine. La nourriture consciente selon Ariel, un des résidents, c’est « penser, savoir et sentir ce que l’on mange et ses conséquences » ; cela passe par le fait de s’informer sur ce que l’on met dans notre bouche pour en connaître les conséquences et pouvoir ainsi faire des choix en conscience. Après s’être rendus compte que les ateliers de réflexion sur le réchauffement climatique n’attiraient pas foule, contrairement aux ateliers de dégustation du jeudi, ils se sont finalement concentrés sur la sensibilisation alimentaire.
Ils proposent aussi dans la maison des ateliers de danse, yoga, fabrication de dentifrice maison et beaucoup d’autres. Nous avons passé deux jours super intéressants avec eux et appris beaucoup de choses. Cette rencontre nous a donné envie de cuisiner, car la nourriture en Bolivie c’est souvent la même chose : des pommes de terre, du riz ou des pâtes et du poulet.
À la Casa de los Ningunos, on s’est régalés, dans tous les sens du terme !
Le centre de guérison Dos Mundos – Yurimaguas, Pérou
Faire des ponts entre les médecines
Nous voulions absolument passer par un centre de médecine alternative au Pérou, et voilà que nous entendons parler du centre Dos Mundos crée par Pepe Ordoñez et sa femme Maria il y a maintenant 10 ans. Pepe ne se dit pas chaman, mais guérisseur. Il n’utilise pas de chants (icaros), ne fait pas appel à des esprits et ne souffle pas de fumée de tabac contrairement aux chamans péruviens. Il réalise des massages énergétiques et utilise les plantes pour soigner ses patients.
Il a une connaissance impressionnante, et travaille directement avec les énergies. La forêt péruvienne environnante est une véritable pharmacie à ciel ouvert, et la mise en danger de la biodiversité locale est une perte inestimable. C’est pour cela que Pepe Ordonnez se penche également sur différents projets de reforestation et de préservation de l’environnement. Chaque plante possède une utilité selon lui, chaque espèce est un véritable trésor. Il n’existe pas de mauvaises herbes, simplement des plantes dont nous ne connaissons pas ou plus l’utilité. Ce qui nous a particulièrement intéressé, c’est sa capacité à faire des ponts entre les différentes médecines. Il intègre aussi bien les principes de la médecine énergétique que ceux de la médecine occidentale. Il intervient parfois dans des hôpitaux et coopère avec quelques médecins et infirmières.
Il y a même des médecins qui viennent de Russie pour apprendre ses techniques de phytothérapie ! Pour lui, les différentes manières de penser le corps humain et la maladie ne sont pas opposées, mais complémentaires. Nous avons passé 1 mois dans le centre de Pepe pour nous ressourcer et en connaître d’avantage sur le travail avec les plantes, et c’est une expérience que l’on n’oubliera jamais !
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