Un tour du monde pour sensibiliser aux gestes de premiers secours !
2| Mis à jour le 19 juin 2020
Maud et Mélanie, 25 ans toutes les deux et originaires du Forez, sont parties en tour du monde pour sensibiliser les écoliers du monde entier aux gestes de premiers secours. Maud est pisteur-secouriste et monitrice de premier secours tandis que Mélanie est infirmière. Durant leur séjour, les deux jeunes femmes ont aussi décidé de rendre visite aux pompiers pour découvrir leur quotidien. Une aventure qu’elles racontent sur Facebook (Valis’Help), Instagram, Twitter et dans cet entretien !
Racontez-nous votre projet de voyage.
Ce projet de voyage a été réfléchi depuis quelques années et s’est réellement concrétisé fin 2017. Nous avions cette envie commune d’aller découvrir du pays, alors on s’est dit pourquoi ne pas partir sur un voyage d’un an, et faire le tour du globe ! Mais ce qu’on aime dans le fond, c’est les défis, les relations humaines, le partage, la rencontre.
On a donc tout d’abord créé notre association afin d’englober nos actions et d’y associer un logo, un symbole. On l’a nommé « Association les Valis’Help ». Valis pour la valise de compétence, de partage, de voyage et Help pour inclure une connotation anglaise (et donc internationale) et mettre en avant la notion d’aide que l’on peut apporter avec des notions de secourisme.
Après une longue réflexion, on s’est rendu compte que des notions de bases en secourisme pourraient être utile à un bon nombre de personnes, notamment les enfants tout en pensant que les interventions pourront également être bénéfique aux enseignants. Les enfants sont aussi à travers l’école dans un cursus d’apprentissage, d’assimilation rapide et pour les rencontrer, les écoles sont un moyen très accessible, quel que soit le pays.
En ce qui concerne l’itinéraire, nous avons combiné nos envies personnelles avec les besoins des pays, l’accessibilité, la situation environnementale, les saisons, puis nous avons adapté l’ordre des pays par rapport à notre billet d’avion tour du monde (société Travel Nation) qui nous permettait de traverser seulement une fois le même Océan.
Le départ a eu lieu le 15 octobre 2018, le retour aura lieu à la même date en 2019. Nous avons débuté par l’Asie avec la Mongolie et les Philippines. Deuxième Escale l’Océanie avec la Nouvelle Calédonie et la Nouvelle Zelande. Un gros morceau ensuite, l’Amérique avec 3 mois et demi au Sud (Chili, Argentine, Bolivie, Pérou) et 3 mois au Nord (Alaska, Nord USA, Canada). Dernière étape l’Afrique avec la Namibie et la Tanzanie.
Vous rencontrez des écoliers partout dans le monde. Comment vous les contactez et préparez vos interventions ?
Nous avons contacté au préalable quelques écoles dans les pays ciblés par email. Mais 80 % des écoles ne sont pas joignables au préalable. C’est donc à notre arrivée sur place que nous allons rencontrer le directeur de l’école qui nous accorde des créneaux à plus ou moins court terme, cela dépend de la taille de l’école et de ses disponibilités.
Par exemple aux Philippines, dans la jungle, nous ignorions qu’une école se trouvait à cet endroit même, et pourtant nous étions là à 10h du matin, à 10h15, les écoliers étaient tous en place pour nous accueillir, et participer activement à cette initiation. Les maîtresses étaient elles aussi très à l’écoute, car comme elles ont pu le souligner, « c’est une chance que des bénévoles Françaises interviennent ici. »
Parfois nous avons un créneau de suite, parfois c’est quelques jours plus tard et nous adaptons notre organisation en fonction de leurs disponibilités. Nous avons également réalisé de nombreuses interventions dans les écoles françaises à l’étranger, du réseau AEFE. Nos interventions sont préparées au préalable pour pouvoir s’adapter à tous types de situations. Parfois c’est dans une salle de classe, avec un vidéo projecteur et des écoliers qui parlent français. Et d’autres fois c’est dehors, dans une cour d’école en sable où nous avons un grand bout de carton, notre mannequin, quelques fausses plaies, de quoi gérer une hémorragie, une brûlure, simuler un étouffement. Et le message est aussi bien transmis !
Nous avons également eu recours, notamment en Mongolie à un guide qui nous accompagnait pour traduire, les écoliers ne parlants pas anglais.
Dans les autres pays, les interventions étaient, en anglais, en espagnol, et parfois en français. L’accueil pour nous a toujours été très bien. Toutes nos interventions ont abouti. Aucune école n’a refusé de sensibiliser ses élèves aux gestes qui sauvent. Nous avons seulement dû faire face aux vacances estivales dans certaines régions du globe. Tous les enseignants ont toujours été reconnaissants de notre passage, du temps accordé et du précieux partage.
Est-ce qu’en règle générale, les premiers secours sont connus des écoliers ?
La connaissance des gestes de premiers secours dépend souvent des écoliers. Certains ont déjà rencontré des expériences de la vie courante qui les a menés à la connaissance d’un geste. D’autres connaissent le numéro d’urgence. Tandis que pour certains, tout est nouveau. La méthode de sensibilisation que nous amenons permet aussi à l’enfant de comprendre pourquoi il fait ce geste et d’intégrer la notion d’urgence. L’écolier réussit ainsi à comprendre qu’il est le premier maillon de la chaîne des secours.
Les enfants sont sensibilisés aux « gestes qui sauvent », une formule française développer après l’année 2015, année tragique en France. Nous partageons cette pédagogie en accord avec le ministère de l’Intérieur. La formation est basée sur des gestes simples qui ont une utilité très importante dans les situations d’urgence. Se protéger, alerter, arrêter une hémorragie, gérer un étouffement, connaître la position latérale de sécurité et la réanimation cardio pulmonaire, ce sont les grandes lignes que nous abordons lors de sessions de deux heures environ. En fonction de l’âge des enfants, nous adaptons les programmes. Chez les petits 3-7 ans nous allons passer par le jeu et les sensibiliser aux risques domestiques. Chez les plus grands, nous allons varier de nombreuses mises en scène où les enfants seront acteurs du secours tout en étant épaulé par l’une d’entre nous
Durant votre voyage, vous avez rencontré des pompiers. Racontez-nous.
Dans la plupart des pays que nous avons visité, les pompiers sont spécialisés uniquement dans la lutte contre le feu et les accidents. Les ambulances sont elles indépendantes et privées (hormis quelques cas en Nouvelle Zélande).
En Amérique du Sud, les pompiers en ville interviennent principalement sur des feux domestiques ou des accidents de la route.
En montagne et notamment les grands parcs nationaux, les pompiers sont à l’affût des feux de forêts qui sont malheureusement fréquents.
Selon certaines régions du monde, ces soldats du feu doivent également faire face à de nombreuses catastrophes naturelles, séismes, glissement de terrain qui font de nombreux décès chaque année. Parfois, des équipes spécialisées dans le bénévolat sont présentes comme aux Philippines où le risque de catastrophes naturelles est bien présent.
Selon les conditions économiques du pays, les pompiers n’ont parfois pas d’abris pour leurs engins, doivent financer eux mêmes leurs tenus sans indemnisations quelconques pour les interventions, mais la passion pour cette pratique reste plus forte.
Caserne de Nouvelle-Calédonie Caserne de Dalandzadgad, Mongolie
Dans les pays d’Amérique du Nord, nous avons pu découvrir du matériel de grande envergure pour faire face au froid et à la neige, des ambulances sur chenilles et ski, des camions avec des lances pilotées à l’intérieur…
Que faut-il mettre dans sa trousse à pharmacie pour un tour du monde ?
La trousse à pharmacie, cette petite valise toujours rassurante et hyper utile ! Elle varie selon les pays et les activités pratiqués mais on vous donne quelques conseils de base :
- En cas de blessure : antiseptique, sérum physiologique, compresses, pansements, bandes, pansement pour ampoules, tulles gras (pour brûlures)
- Les pilules et comprimées : pastille pour purifier l’eau, antihistaminique en cas d’allergies, anti diarrhéique, antispasmodique, paracétamol, ibuprofène, amoxicilline (antibiotiques), homéopathie (arnica, coca pour l’altitude…)
- Les accessoires : ciseaux, pince à épiler, thermomètre, pince à tique, solution hydroalcoolique, répulsif à insectes, couverture de survie.
Avant de partir, on vous conseille d’apprendre quelques gestes simples (ex : poser une écharpe en cas d’entorse ou de luxation), de contacter un médecin spécialiste du voyage pour les vaccins, d’apprendre les gestes de secourisme et de rentrer les numéros d’urgence dans vos téléphones ou carnet de voyage.
Pour les voyageurs en milieu humide, recouvrez vos plaquettes de comprimés aluminiums avec du scotch pour éviter qu’elles ne percent et se dispersent dans votre trousse.
En transports, prévoyez un échantillon de médicaments.
Pour notre part on a eu la chance de partir avec des trousses de secours de la société MATECIR DEFIBRIL (un de nos partenaires) et de les offrir dans les écoles.
Sur le volet touristique, quelles sont les destinations que vous avez adorées jusqu’à présent ?
Il est difficile pour l’heure de tirer un bilan car nous avons adoré les destinations pour des caractéristiques bien différentes.
Pour la Mongolie, il y a cette immensité et cette authenticité avec notamment les populations nomades qui vivent dans les yourtes. Il y a aussi un challenge intéressant avec la barrière de la langue.
Aux Philippines, nous avons apprécié les gens, la chaleur, la diversité, les mangues fraîches et la bière locale !
La Nouvelle-Calédonie était étonnante. Une belle surprise entre montagnes et lagons, avec de belles rencontres sur la Grand Terre, un endroit parfait pour fêter Noël et la nouvelle année.
La Nouvelle Zélande était un coup de cœur car on retrouve des sommets à tous les coins de rues et nous avons vécu en toute autonomie dans notre van Jerry durant un mois.
Le Chili et la Patagonie furent un vrai régal, entre montagnes, glaciers, randonnées et de belles rencontres avec de la générosité.
La connexion Chili-Bolivie par le Salar d’Uyuni, plus grand désert de sel au monde fut grandiose. La Bolivie dispose d’une culture très authentique et elle tente de gérer le tourisme au mieux. C’est ici que nous avons gravi un sommet à 6088 m, une belle première.
Le Pérou, ce sont des sommets magiques, la jungle amazonienne, tout en passant par le Machu Picchu.
Gros changements de climats et d’environnement avec l’arrivée en Alaska, beaucoup plus européanisé, et ça fait du bien de retrouver du confort aussi. Ce bout de terre qu’est l’Alaska, est vraiment magique, vaste étendu et encore peu exploité de par sa position géographique, du bonheur à la petite cuillère.
Le Canada, avec le Yukon, les rocheuses, et ses glaciers, sans parler des animaux partout, de l’accent québécois, c’est si beau
Quel est votre programme pour la suite du voyage ?
On se trouve actuellement au Québec, encore un petit mois avant de clore le chapitre de l’Amérique du Nord, puis deux mois en Afrique et nous serons de retour en France. Mais nous avons déjà pensé à l’après, la suite de ce projet et de cette association. On voit énormément de sens à poursuivre ses interventions, en France, en Europe, dans le monde. Il y aura une suite à cette belle aventure humaine car nous voulons continuer à nous réjouir de rencontrer tous ses enfants, de partager, et de mettre du sens à cette belle action.
Est-ce que vous avez eu des soucis pendant votre voyage ?
Maud a eu quelques soucis de santé dans plusieurs pays, de gravité modérée et qui sont réglés aujourd’hui. Nous sommes très contentes d’avoir souscrit à l’assurance Chapka. La prise en charge a été optimale. Le service est très rassurant, et le prix en vaut la peine. Autant partir serein dans sa tête pour apprécier cette liberté que nous offre le voyage.
2 commentaires
Converset Marine
12 septembre 2019
Bravo les filles!!! Un exemple pour nous tous!
Maude Carrier Cyr
20 août 2019
Super inspirant. Merci !!