Bons Baisers : notre voyage sans avion de Nouvelle-Zélande jusqu’en France
2| Mis à jour le 6 avril 2020
Cher Chapka,
Je t’écris aujourd’hui pour te parler de notre projet pour les années à venir. Je t’ai adressé plusieurs lettres ces derniers mois. Des lettres depuis l’Inde et depuis le Pakistan où nous avons passé cinq mois. Ces cinq mois n’étaient qu’une longue escale vers le point de départ de notre grand voyage. Le voyage dont nous rêvons depuis des années.
De la Nouvelle-Zélande vers la France sans avion
Nous sommes désormais arrivés en Nouvelle-Zélande et à partir de maintenant, nous avons pris la décision de ne plus prendre l’avion. Notre voyage de retour vers la France se fera donc en plusieurs années, par les mers et les terres. L’itinéraire n’est pas fixe. La date de retour nous est inconnue. Mais je peux te partager ce que nous imaginons : après un an de PVT en Nouvelle-Zélande, nous tenterons de rejoindre l’Australie en bateau-stop pour une nouvelle année de PVT. Après cela, nous chercherons un bateau, soit pour la Nouvelle-Calédonie où nous pourrons encore travailler un peu, soit pour l’Asie du Sud-Est. Une fois le pied posé sur le continent Eurasien, plusieurs options s’offrent à nous : rentrer en stop, acheter deux motos ou aménager un véhicule pour rentrer. Il y a sûrement d’autres options que nous n’avons pas encore imaginées. Nous verrons bien laquelle nous fait envie à ce moment-là de notre voyage. Le plus important pour nous est d’être libres, de nous écouter.
De l’Asie du Sud-Est, nous imaginons remonter petit à petit vers l’Inde où nous souhaitons passer plus de temps. Puis retourner voir nos amis au Pakistan avant de rejoindre l’Europe via l’Asie centrale. Nous imaginons voyager ainsi pendant cinq années, mais ce n’est qu’une estimation. Peut-être serons-nous fatigués du voyage avant. Peut-être serons-nous encore plus lents. Peut-être trouverons-nous plutôt un bateau qui traverse l’océan Pacifique et nous rentrerons en France par l’autre côté. Rien n’est fixe, tout est possible. Nous sommes libres.
Et il est bien difficile de planifier. Je pense à tous ces voyageurs au long cours, partis pour des années sur la route, pour un voyage sans avion, qui ont été contraints de rentrés à cause du coronavirus. Nous sommes chanceux d’être en Nouvelle-Zélande, de ne pas avoir dû être rapatriés. À quelques semaines près, nous aurions été bien mal lotis en Inde et notre projet serait tout simplement tombé à l’eau. Je pense à tous ces voyageurs qui ont vu leurs plans chamboulés et je nous sais infiniment chanceux.
Pourquoi nous ne prendrons plus l’avion ?
Cette décision est à la fois une décision difficile à prendre pour nous qui sommes à l’autre bout du monde par rapport à tous nos proches, et à la fois un luxe : nous faisons partie de l’infime pourcentage de personnes qui peuvent prendre l’avion régulièrement pour voyager. S’en priver ne peut donc pas être un sacrifice, c’est une chance. Une chance que nous avons grâce à nos passeports et une chance que nous avons provoquée en travaillant dur pour construire ce projet et nous offrir le temps de le réaliser.
Tellement de choses motivent cette décision de voyager sans avion mais en voici les deux principales raisons :
Nous voyagerons sans avion pour être en accord avec nos convictions. Les voyages en avion pèsent lourd dans le réchauffement climatique. Ce n’est pas un scoop, bien sûr. Et il est primordial pour nous d’être en accord avec ce que nous pensons. Tout comme il m’ait apparu incompatible de continuer à manger de la viande il y a quelques années, il me semble désormais incohérent de continuer à voyager comme nous avons pu le faire autrefois. Ce serait nous mentir. Nous en savons trop pour ne pas agir à notre échelle. Et cette décision, à la fois radicale et infime, est notre réponse. Mais pour autant, comme tu le vois, nous ne renonçons pas au voyage.
Nous voyagerons sans avion pour nous reconnecter à l’essence du voyage. Quand on y réfléchit, n’est-il pas absurde de pouvoir traverser la Terre en quelques heures ? De pouvoir passer quelques jours, quelques semaines, à des milliers de kilomètres et puis de revenir à la normale… comme si c’était normal ? Je pense que ce n’est pas ça, voyager. Voyager, c’est un état d’esprit qui comprend un déplacement, pas forcément lointain, des rencontres, de l’imprévu… Et voyager sans avion, c’est tout ça à la fois. Cela nous permettra d’observer les visages changer, les paysages évoluer, les cultures se transformer… Et de faire partie de tout cela. D’être observateurs et acteurs. Nous serons des voyageurs qui voyagent. Tout simplement.
Je t’embrasse.
Léa
Bons baisers, blog voyage épistolaire.
PS : Cher Chapka, si tu souhaites suivre ce grand et long voyage, nous continuerons à t’envoyer des lettres sur notre blog Bons baisers et des cartes postales sur notre compte Instagram.
2 commentaires
Grange Joseph
13 avril 2020
Tout ça est courageux et cohérent,on espère suivre ton périple
Ton grand oncle !
Joseph
PAMELA
11 avril 2020
Bravo pour ce superbe projet auquel j'adhère à 100%..
En tour du monde depuis 19 mois maintenant, on a fait nos 6 premiers mois au départ de Bretagne sans avion...et Quelle fierté.
Je vous comprends bien.
Bonne continuation à vous
Prenez le temps de vivre
PYLE FACE AU MONDE