10 questions à se poser avant de vivre la vanlife
0| Mis à jour le 23 septembre 2021
A l’occasion de la sortie du film « Vanlife, les nouveaux nomades » co-produit par les Coflocs et Chapka, nous nous sommes posés plusieurs questions sur le voyage en van, camping-car, camion ou fourgon aménagé. Pour nous répondre, des voyageurs expérimentés qui ont voyagé assurés par Chapka, en mode vanlife bien entendu !
- Pourquoi vivre la vanlife ?
- Quels sont les avantages de la vanlife ?
- Quels sont les inconvénients de la vanlife ?
- Quels sont les soucis mécaniques les plus fréquents en van ?
- Est-ce facile d’acheter un van ?
- Quels sont les meilleurs pays pour vivre la vanlife ?
- Y a-t-il des destinations à éviter pour la vanlife ?
- Voyager en van isole-t-il du reste du monde ?
- Est-ce facile de voyager en van avec des enfants ? Comment assurer la scolarisation des enfants en van ?
- Comment aménager son van ?
Pourquoi vivre la vanlife ?
Il y a tellement de bonnes raisons de vivre la vanlife. On a compilé quelques explications qui nous semblent tout à fait justifiées.
« Le projet de vanlife vient de la frustration de ne pas voir les enfants grandir » amorcent Aurélie et Yoan du blog Un Instant de Vie. « Il était donc temps de vivre quelque chose de fort familialement, une référence familiale pour la suite, quelque chose qui viendrait renforcer et souder les liens familiaux. Il fallait impérativement qu’on se coupe de tout le confort quotidien, de notre mode de consommation de notre petite vie normale, pour se recentrer sur l’essentiel, la famille, autour d’une expérience de vie : le voyage. Une fois cela acté et il a fallu trouver le cadre à tout cela, et le camping-car en est la réponse idéale, il répond déjà favorablement à nos critères financiers limités, il offre un confort sommaire mais efficace, une nécessité de vie en famille ».
« Ce mode de vie est ancré en Flo » raconte Sandrine de Smartrippers. « Ses grands-parents étaient à l’époque des pionniers en camping-car, lorsque partir avec sa maison sur le dos était quelque chose de nouveau. Les grandes vacances à parcourir l’Europe avec Papy et Mamie sont ses meilleurs souvenirs d’enfance ! Il n’en a pas fallu beaucoup pour me convaincre de partir autour du monde avec notre propre véhicule aménagé ! ».
« L’important pour nous dans la vie n’est pas d’avoir un grand confort mais plutôt d’avoir une grande liberté et une vie sociale » annoncent Carole et Julien de Kiss My Bay. « Voyager en van est à la portée de tout le monde tant que la motivation est saine et réelle et que ton véhicule correspond à ta vision du voyage ».
« Nous sommes beaucoup plus indépendants que si nous voyagions en sac à dos, pas besoin de chercher un logement, ni où se restaurer, ni un moyen de locomotion. Par le passé nous avons déjà voyagé en sac à dos, et pour un voyage à long terme, avoir un lieu où l’on se sent chez soi, cela est un atout » expliquent Marie et Corentin du blog Sourires autour du monde.
Quels sont les avantages du voyage en van ?
Il y a un mot qui revient sans cesse, c’est celui de liberté. « Rouler, découvrir de nouveaux paysages, de nouveaux visages est vraiment exaltant ! » expliquent Joana et Eric du blog Des Fenêtres Sur le Monde. « On a une vue différente chaque jour, on se réveille face à de nouveaux « jardins ». On a la liberté d’aller à notre rythme, de pouvoir changer nos plans à la dernière minute. Pas besoin de chercher un hôtel, on a tout à disposition : le moyen de locomotion, un lit, une cuisine… Nous sommes vraiment autonomes et ça c’est génial ! »
« ça nous offre la possibilité de sortir des sentiers touristiques, de nous rapprocher de contrées plus sauvages » expliquent Aurélie et Yoan de Un Instant de Vie. Les Smartrippers confirment et ajoutent: « les animaux, on peut les observer sans les déranger en prenant son petit déjeuner à l’orée d’un bois. Cette communion avec la nature est difficilement possible quand on est sédentaire ».
Chez Wonderscope , « un autre point positif du van, c’est qu’il constitue un point d’ancrage. Parfois en voyage au long cours, le besoin d’un refuge peut se faire sentir et ta maison sur roues représente un peu de constance dans un monde qui n’arrête pas de bouger autour de toi ! »
« On peut travailler n’importe où et où l’on veut » explique Yuna qui loue l’idée d’une vie en toute sobriété. « C’est avoir toujours tout avec soi tout le temps, mais du coup aussi apprendre à avoir moins ».
Florian du projet Alaïa estime qu’ils sont bien équipés. « On a la chance d’avoir des plaques de cuisson, un four, un réfrigérateur…cela nous permet de cuisiner nous-même et de varier les plats en fonction des pays. Au Guatemala, on a organisé une crêpes-party avec les enfants d’un village. Pour Adeline, bretonne pur beurre, c’est une fierté de pouvoir faire goûter la spécialité régionale bretonne ».
Oui, car les rencontres sont monnaies courantes en van. « C’est un super prétexte pour rencontrer des gens, engager un échange et passer de super moments avec les locaux ! » argumentent Nathalie et Alban de Wonderscope.
Enfin, dernier avantage et non des moindres, la vanlife permet de faire des économies. « Le voyage en van est peu coûteux au quotidien car en dehors de la nourriture que l’on cuisine très souvent nous-même et du carburant, il n’y a pratiquement aucune autre dépense » expliquent Chrys et Alex du blog Waitandsea. .
Quels sont les inconvénients du voyage en van ?
Ils sont nombreux à nous répondre qu’il n’y a pas d’inconvénients à la vanlife. Bon, on a quand même réussi à obtenir quelques témoignages !
Pour l’équipe de Sourires autour du monde, « les inconvénients résident surtout dans la logistique, à savoir trouver de l’eau pour remplir le réservoir servant pour la douche et la cuisine, tout comme trouver des aires de vidanges pour les eaux usées« .
« La logistique dans un van peut vite devenir compliquée : où stationner pour la journée, où passer la nuit, où se recharger en eau, où se brancher en électricité, où trouver une bouteille de gaz… Et puis il faut savoir qu’on ne peut pas toujours dormir en pleine nature. Les réglementations sont parfois assez strictes avec les véhicules aménagés » rétorquent Margot et Julien de Hello Travelers.
« L’espace restreint nous contraint à une bonne gestion de l’espace et a une promiscuité permanente » ajoute l’équipe de Sourires autour du monde. Yuna le reconnaît : « ça demande de l’organisation et de la patience car ta chambre est aussi ta cuisine, ton salon, ta salle de bain et ta cabine de conduite ».
La météo joue beaucoup dans le confort. « Nous n’avons pas de climatisation et par moment il fait chaud, mais vraiment très chaud… (on repense aux 53°C à Death Valley), comme il peut y faire très froid (nous avons déjà eu de la glace à l’intérieur du van au Canada), et puis on peut parfois manquer d’intimité » racontent Joana et Eric du blog Des Fenêtres Sur le Monde. « Les gens sont souvent intrigués par le van, ou par notre mode de vie. Ils veulent regarder dedans, monter à l’intérieur, parler…oui mais voilà, même si on adore échanger, parfois les gens ne se rendent pas compte que c’est notre maison et pas juste un véhicule et que l’on a besoin d’avoir nos petits moments, notre espace ».
Pour la Team Wonderscope, « le voyage en van peut demander un peu plus de paperasse aux frontières terrestres et une logistique béton si l’on veut envoyer le camion d’un pays à l’autre par bateau, comme entre l’Inde et le Japon dans notre cas ! ».
Afin d’éviter les contrariétés, mieux vaut être bon en mécanique ! « Pour être honnêtes, nous apprenons sur le tas et ça ne joue pas toujours en notre faveur ! Il faut savoir faire preuve de sang-froid et de patience quand les choses ne se déroulent pas bien » poursuivent-ils.
Chez les Smartrippers, on n’est pas loin du craquage : « les soirées à regarder un bon film allongé sur le canapé, c’est quelque chose qui peut nous manquer, ou prendre une douche chaude de plus de 30 secondes. La famille manque aussi, forcément ».
Quels sont les pépins mécaniques les plus fréquents en van ?
« Notre pot d’échappement nous a abandonné au Bélize et le ronron du moteur s’est alors transformé en bruit d’avion de voltige. Cela dit, nous avons pu dénicher un fer à souder pour fixer tout ça sans trop de difficultés » racontent Carole et Julien du blog Kiss My Bay.
« Notre boîte de vitesse a cédé » expliquent Chrys et Alex du blog Waitandsea. « Cela a été très long (2 mois) et angoissant mais on a pu en dénicher une nouvelle et reprendre la route. Cette histoire nous aura isolé deux mois dans un mini appartement en pleine pandémie. Difficile de trouver de bons mécanos en Amérique du sud et ça peut vite coûter vite très cher, surtout si vous n’avez pas les pièces ».
Poissards également, Gizem et Paul AKA La famille qui voyage. « Nous avions choisi notre camping-car très méticuleusement afin d’éviter des surprises sur la route. Mais nous n’avons pas été épargné par des petits soucis. Le premier fut un problème d’embrayage qui a été totalement cassé. Nous l’avons fait réparer en Italie. Nous avons aussi cogné l’arrière du camping-car sur des rochers au Maroc. Nous avons aussi été bloqué dans une rue au Portugal, et trois fois dans la boue et on a dû faire appel à des tracteurs ou autres aides pour nous en faire sortir ».
Un problème d’embrayage, c’est également ce qui est arrivé à Aurélie et Yoan blog Un Instant de Vie. « Après un ensablement en Iran, nous nous sommes rendu compte que l’embrayage était fatigué, qu’il patinait dès qu’on accélérait trop fort et qu’il avait du mal dans les montées. Nous avons quand même roulé plus de 5000 km jusqu’au Kazakhstan à Almaty afin de trouver un garage spécialiste Ford Transit et ainsi pouvoir changer l’embrayage ».
Seconde anecdote du couple, cette fois-ci au Laos. « Nous sommes tombés en panne dans la brousse, sans pouvoir ni avancer ni reculer. Nous avions des amis dans le coin qui ont pu alerter un garagiste. Le problème venant ce coup-ci du volant moteur. Il n’y a pas de pièces Ford au Laos mais nous sommes tombés sur une super équipe, notamment un ancien qui était mécano pendant la guerre au Vietnam, et qui nous a fait une réparation maison. Il nous a assurés que c’était plus costaud que la pièce d’origine ! »
« S’il y a bien un pays où il ne faut pas tomber en panne au milieu de nulle part, c’est l’Australie » pour Alizée et Romain de Kilometers Lovers. « Car nulle part c’est vite 500km du premier garage et $2500 de dépanneuse (véridique !). Il est donc préférable si possible d’investir un peu plus à l’achat afin d’éviter le tracas du garagiste et de la dépanneuse. Il y a aussi l’option road assistance à laquelle beaucoup de voyageurs rencontrés n’ont pas regretté d’avoir souscrit. Une cinquantaine de dollars par mois contre un remorquage à $2500, le calcul est vite fait ! »
Est-ce facile d’acheter un van ?
« C’est très facile de trouver un van en Nouvelle-Zélande » explique Yuna. « Il y a des périodes plus faciles que d’autres : la majorité des voyageurs arrivent entre septembre et février, donc la demande est forte et les prix sont très élevés. Pendant l’hiver, de mai à août, la demande est moins forte et donc les prix plus bas ! ».
Pour acheter, « il suffit de s’inscrire sur les groupes Facebook de backpackers, ou regarder sur Market Place ou encore TradeMe (LeBonCoin de NZ) pour dénicher sa future maison sur roues. Il existe aussi des rassemblements de vente comme CarFair, ou bien des « pros » qui revendent des vans déjà aménagés mais je ne le conseille pas, car les arnaques sont assez présentes. Pour moi, le mieux est de trouver un van vide, vendu par un garagiste, un particulier avec un bon historique ou bien encore une entreprise, et de l’aménager soit même. On y gagne financièrement, le van sera certainement en meilleur état, et puis on peut créer son chez-soi comme on le souhaite ! »
Même constat en Australie malgré les spécificités. « Chaque Etat Australien a sa propre politique concernant l’immatriculation de ses véhicules » expliquent Alizée et Romain de Kilometers Lovers. « Certains Etats sont réputés pour avoir des frais de registration (carte grise) moins chères, sont moins regardant sur l’état des véhicules et ont des modalités de revente plus flexibles. C’est le cas par exemple du WA, dont les véhicules sont très convoités par les backpackers. De notre côté nous avons acheté notre van dans le NSW, où le contrôle technique est draconien, gage de sécurité et de tranquillité d’esprit pour nous ».
« A Vancouver, nous avons parcouru de nombreux groupes existants sur les réseaux sociaux, forums et surtout Kijiji (l’équivalent de Leboncoin) » argumentent Adeline et Florian du projet Alaïa. « Après deux semaines de recherches, on a eu le coup de cœur pour notre truckcamper et quelques jours plus tard, c’est au volant de notre maison roulante que nous partions explorer le continent ».
Quid de la France ? Carole et Julien de Kiss My Bay ont déniché leur VW dans le PACA en regardant des groupes spécialisés sur Facebook, le site TheSamba et LeBonCoin.
Quels sont les meilleurs pays pour vivre la vanlife ?
« Sans conteste la Russie » pour Alexandra et Bruno du blog On perd pas le sud. « Nous y sommes arrivés comme beaucoup avec l’apriori stupide que les russes sont froids…alors que c’est tout le contraire ! Bien sûr, ils affichent sur leurs visages une mine impassible, mais passé ce maigre rempart, ce sont les gens les plus gentils du monde ! Nous avons arrêté de compter les rencontres incroyables, les services, les invitations à manger, à boire… Cet inconnu qui nous dépose un sac de légumes avant de repartir sans un mot… Nous ne serions jamais allés en Russie si ce n’était pour traverser l’Europe… Et aujourd’hui nous espérons vraiment y retourner un jour ! »
« Le pays où nous nous sommes sentis le plus libre est sûrement le Tadjikistan » pour Nathalie et Alban de Wonderscope. « Ce pays est recouvert à 93 % de montagnes. Sur les plateaux à 4000 m d’altitude, la vie est déjà suffisamment compliquée pour ajouter à ça des règles superflues. Nous étions libres de dormir dans des canyons féeriques ou dans des villages à l’allure de Far-East ! ».
« La Turquie est un pays très accueillant. Les gens sont très ouverts et l’hospitalité est incroyable » ose Gizem du blog La Famille qui Voyage. « Mais le pays qu’on ne connaissait absolument pas et qui nous a totalement ébloui, pas forcément par son hospitalité mais par sa beauté, fut la Slovénie. C’est notre coup de cœur ».
« Le pays où l’accueil a été le meilleur est l’Iran » expliquent Aurélie et Yoan blog Un Instant de Vie. « Les Iraniens sont des gens adorables, paisibles et dotés d’un vrai sens de la famille ». Ils nous racontent une anecdote : « Notre premier jour en Iran, nous étions un peu perdu pour trouver une puce de téléphone. Nous nous sommes arrêtés au hasard devant une épicerie, nous avons expliqué par des gestes notre problème, le monsieur a pris le problème à bras-le-corps, un coup de téléphone, nous nous sommes retrouvés à 10 dans la boutique, tout le monde était souriant, le résultat à la fin est que nous avions une puce téléphonique avec du crédit internet, des sacs de fruits et de légumes et des bonbons pour les enfants, le tout sans avoir rien payé ».
Bons plans spots :
« Le meilleur spot que nous ayons trouvé se trouve en Alaska est au bord du lac Kenai » annoncent Estelle et Benjamin de Let’s Be. « Nous avions prévu de ne rester qu’une seule journée entre deux étapes de notre road-trip et nous sommes en fait resté trois jours. L’occasion de sortir notre kayak gonflable et de partir à la découverte de cette étendue bleu turquoise au milieu des montagnes ».
L’ouest américain et canadien, c’est également ce qui a le plus plu à Joana et Eric AKA Des Fenêtres Sur le Monde. « Les rocheuses Canadiennes ont été un vrai coup de cœur avec ses glaciers, ses lacs bleu turquoise totalement irréels et sa faune incroyable. Tout comme l’Utah et ses paysages « Martien » à la roche rouge caractéristique. Ou encore le parc National de Yellowstone au Wyoming avec ces geysers et ces sources aux couleurs arc-en-ciel ».
Joana et Eric ne sont pas avares en anecdotes. « Aux Etats-Unis, nous avons un superbe souvenir d’un spot tout en haut d’une falaise de 300 mètres dominant Monument Valley avec un coucher de soleil exceptionnel. La route, ou plutôt le petit chemin en terre, était à lui seul une aventure mais quelle vue à l’arrivée. Nous avons aussi dormi 10 jours sans problème en plein cœur de Manhattan, c’est tout autre chose mais ça parait dingue quand on y repense !«
« Au Canada nous avons dormi sur une magnifique plage en Nouvelle-Ecosse à coté du Parc National de Cap Breton. Au petit matin, Eric est allé pêcher des homards à la main juste à l’aide d’un petit bâton. Un vrai festin avec pas moins de dix homards bien frais au menu ! » explique Joana.
« Parfois, c’est aussi la rencontre qui joue. Au Mexique, quelques fois nous avons dormi sur le parking des sites archéologiques afin d’y être à l’ouverture avant la foule. Une fois, le gardien de nuit nous a proposé d’aller faire sa ronde avec lui. Nous avons donc découvert un impressionnant site Maya de nuit à la lumière de la pleine lune, de nos lampes torches et de milliers de lucioles. Dans ces moments-là, croyez-nous, on se prend pour Indiana Jones ! »
Carole et Julien du blog Kiss My Bay ont quant à eux baroudé en Amérique latine. « Notre premier gros coup de cœur aura été pour la région de San Luis de Potosi au Mexique. La piste pour rejoindre le site Maya de Caracol au Belize fait également partie de nos meilleurs souvenirs. Un autre temps fort aura été la montée jusqu’au Volcan Telica (1061m, Nicaragua) avec notre fidèle van ».
Y a-t-il des destinations à éviter avec un van ?
La vanlife, on peut la vivre partout dans le monde, mais certains endroits sont réputés difficiles d’accès.
« Notre camping-car a survécu à la Mongolie ! Et tous les voyageurs pourront le confirmer : la Mongolie, ce sont les pires pistes au monde ! » selon Bruno du blog On perd pas le sud. « Notre camping-car de 7m40 a eu beaucoup de mal à traverser… On a tapé le parechoc arrière une fois…deux fois…trois fois…dix fois…On peut se dire que ce n’est que du plastique cassé ! Car au moins nous n’avons pas d’ennuis mécaniques, qui peuvent vous immobiliser pendant de longs jours, voire semaines ».
« Certains pays refusent de vous laisser entrer avec votre propre véhicule, ou alors c’est très cher. C’est le cas pour la Chine par exemple » expliquent Marie et Corentin du blog Sourires autour du monde.
D’autres voyageurs estiment que l’essor de la vanlife peut compliquer l’accès à des destinations prisées, en France notamment. « Nous craignons un peu que dans les années à venir la vanlife ne devienne une overdose pour les régions les plus touristiques sans un meilleur accompagnement. Les côtes Françaises sont évidements bien plus peuplés que celles de Patagonie. Nous espérons que les acteurs et les usagers sauront s’entendre et se respecter pour que perdure cet esprit de liberté » analysent Chrys et Alex du blog Waitandsea.
Voyager en van isole-t-il du reste du monde ?
« Il faut faire attention à ce que l’autonomie ne devienne pas une forme d’isolement. Vous pouvez rapidement vous couper des réalités locales si vous ne faites pas l’effort d’aller vers les autres » préviennent Chrys et Alex du blog Waitandsea. « Cela dit, c’est parfois le van lui-même et la curiosité qu’il fait naître, qui sera source de belles rencontres« .
Aurélie et Yoan du blog Un Instant de Vie abondent dans ce sens et ne tarissent pas d’anecdotes. « Nous ne sommes pas seuls sur la route. Le premier jour de notre voyage en Turquie, nous avons rencontré un jeune couple de français installé sur une aire de stationnement avec leur van aménagé. Nous avons partagé une bonne soirée ensemble. Un couple d’Allemands nous a également rejoint. Tout au long de notre voyage nous avons rencontré des voyageurs, qu’ils soient à pied, à vélo ou en camping-car, nous avons traversé la Chine avec sept autres familles, nous étions 15 adultes pour 16 enfants. Une rencontre qui nous a marqués également, en Mongolie, nous avons été rejoints sur un bivouac par une sexagénaire québécoise, seule à vélo, Jeannette. Encore récemment au Cambodge, nous retrouvons un petit mot sur notre camping-car nous invitant à prendre contact avec un couple de retraités Français, s’en est suivi une belle après-midi d’échanges sur la plage ».
Est-ce facile de voyager en van avec les enfants ?
« Voyager avec des enfants, c’est certainement plus facile qu’en couple » annonce d’emblée Michel du blog La Vie devant, les kilomètres derrière. « Lorsque vous arrivez n’importe où dans le monde et que vous ouvrez votre porte de camping-car et qu’il y a un, deux, puis trois enfants qui en sortent, ça interpelle les gens. Du coup, cela crée énormément de contact et ça ouvre beaucoup de portes. Pour la sécurité, c’est aussi un plus. La famille, c’est une notion internationale. Même une personne mal intentionnée réfléchira à deux fois avant d’attaquer une famille« .
Même constat pour Alexandra et Bruno du blog On perd pas le sud. « Les gens que l’on croise sont tout de suite attirés – et rassurés – en voyant nos enfants…ça ouvre pas mal de portes, dans tous les sens du terme. Les enfants ne mettent pas plus de 2 minutes avant de parler le langage universel : le jeu ! Il suffit d’un ballon ou d’une corde à sauter (ou un bâton, des cailloux, une rivière…) pour briser la glace. Nina et Roméo sont comme des poissons dans l’eau, on dirait qu’ils ont vécu en camping-car toute leur vie ! »
Pour Sandrine et Florent de Smartrippers, qui voyagent avec un bébé, c’est aussi très facile. « Des bébés il y en a partout autour du globe, ce qui veut dire qu’on trouve des couches, de la nourriture adaptée, des médecins si besoin, partout. Il faut juste être ouvert aux autres cultures et à leur façon de faire ».
« Le porte-bébé est extrêmement pratique (nous n’avons jamais acheté de poussette) et les bébés nous suivent facilement partout ! Les déplacements en avion se sont toujours bien passés et les personnels navigants sont aux petits soins avec les bébés. Et le plus important, les rencontres avec les autres populations sont toujours des expériences inoubliables, car les bébés sont des aimants à interactions sociales ! ».
Comment assure-t-on la scolarisation des enfants en van ?
C’est clairement LE sujet sensible quand on voyage avec des enfants.
« C’est une tâche qui n’est pas facile et qui créé parfois des tensions » reconnaît Michel du blog La Vie devant, les kilomètres derrière. « En s’imposant un rythme clair et régulier accompagné de beaucoup de bonne volonté de la part de chacun, cela se passe bien »
« Nous n’avons pas encore trouvé la bonne formule » estiment Alexandra et Bruno du blog On perd pas le sud. « Les enfants sont tellement sollicités par mille diversions qu’ils ont beaucoup de mal à se concentrer pendant une poignée d’heures par jour…mais on ne désespère pas. On fait confiance à l’école de la vie ! »
« Nous avons choisi de ne travailler que les matières principales à raison de 3h par jour, cinq jours par semaine. Puis, 2h chaque samedi de ce qu’on appelle l’école vivante : culture générale ou sciences. Nous prenons, en principe, des sujets en lien avec le lieu où nous sommes. D’ailleurs, nous visitons de nombreux musées, et cela fait 100% parti du programme éducatif. Nous exigeons une présence et un intéressement total de nos enfants lors de ces visites. Puis, il y a ce qu’ils voient chaque jour. Allez expliquer à des enfants qu’un léopard dort dans un arbre, tout cela en étant assis dans une salle de classe, en regardant des images. Et maintenant, imaginez-vous en face du léopard, à une vingtaine de mètres, dans votre camping-car, en train de l’observer pour de vrai. C’est ce que nous venons de vivre ici au Park National Kruger en Afrique du Sud, d’où je vous écris. » explique Michel.
Certains ont décidé de scolariser leurs enfants quelques semaines dans les écoles des pays traversés. C’est le cas de la famille 5 Across The World. « Les garçons ont eu la chance d’aller dans une école sur la côte uruguayenne, la première école durable d’Amérique Latine construite sur le mode Earthship, écoresponsable et neutre en énergie. Ainsi, ils peuvent échanger avec les enfants d’ici et se familiariser avec l’espagnol« .
Même son de cloche pour la famille de Gizem et Paul, la famille qui voyage. « Nous avons des livres, des jeux et toute la nature pour apprendre. En revanche, notre fille a évoqué plusieurs fois que l’école lui manquait, ainsi que ses amis. Alors, nous avons développé un projet qui consiste à rechercher des écoles inspirantes dans les pays qu’on traverse« .
Chez Aurélie et Yoan du blog Un Instant de Vie, c’est du 100 % fait maison. « Nous avons choisi de faire l’école par nous-même sans nous appuyer sur divers supports coûteux et indigestes issus du CNED. Pour cela il a fallu un gros travail avant de partir afin de rassembler tous les éléments nécessaires à l’éducation scolaire des enfants. Pour cela, nous nous sommes renseignés auprès de blogs dédiés mais aussi auprès d’instituteurs, afin de définir la meilleure méthode de travail, convenant au mieux à notre projet et à nos enfants. Nous essayons de travailler tous les matins, mais nous n’entrons pas dans une psychose, considérant que nos enfants ont la plus belle salle de cours qui soit : le monde« .
Comment aménager son van ?
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