Je suis de la génération tour du monde, et vous ?
1| Mis à jour le 12 mai 2020
Par Adeline Gressin du blog Voyages etc…
Nous avons tous été touchés par le film Génération tour du monde réalisé par Florian Mosca et Laurent Lingelser, alias les Coflocs. Qui n’a pas rêvé un jour de plier bagage et de partir parcourir le monde comme tous les protagonistes du documentaire ? Je fais partie de ceux-là et j’ai réalisé ce rêve il y a déjà 9 ans. Le film, tout en émotion, m’a forcément fait remonter des souvenirs et redonner des envies de grandes aventures.
C’est un ras le bol professionnel qui m’a fait tout quitter pour voyager en 2010. A cette époque j’avais deux options : A- le burn-out B- un tour du monde ! J’ai choisi l’option B. Comme Sam « j’ai eu envie de liberté, de retourner à l’essentiel et trouver du sens ». Ma vie en manquait profondément à l’époque. Avec le recul des 9 années, je peux dire aujourd’hui que cette décision prise un jour de printemps au fin fond du désert du Wadi Rum en Jordanie, m’a donnée un second souffle.
Prendre la décision de partir, c’est une grosse part du job après il faut trouver la force et le courage de dire « cette fois je me prends en main, j’y vais et je le réalise ce rêve ». Passés les peurs du départ qui, comme disent Inès et Micka, « sont dans la tête » ou les réticences des proches à qui tu dois expliquer que c’est ton choix et que tu ne reviendras pas en arrière, il faut se libérer de son quotidien. Lâcher son travail, revendre sa vie ou la mettre en boite et la réduire à l’essentiel : un sac à dos. Des étapes nécessaires qui mènent à ce changement de vie, une vie nomade faites de rencontres, d’échanges, de joies et parfois de peines mais surtout de bonheur ! Tout cela est si bien raconté dans Génération Tour du monde.
Sortir de la routine métro-boulot-dodo, c’est de cela dont j’avais besoin. Pendant un an je me suis levée sans savoir ce qui allait se passer dans ma journée ou quelles rencontres j’allais faire. Alors oui parfois c’était difficile mais les moments les plus compliqués mènent aussi aux plus belles rencontres ! Comme dit Inès « si t’es négatif t’as pas de bol ». Comme elle « j’ai eu de la chance tous les jours » parce que j’avais constamment le sourire aux lèvres ! Je crois que le sourire est la meilleure chose à ne pas oublier dans ses bagages quand on voyage. Il ouvre des portes insoupçonnées comme cette belle rencontre alors que j’étais au plus bas et qui m’a menée dans un orphelinat au fin fond du Tamil Nadu ou encore celle de mes amies néo-zélandaises dans un Tuk-Tuk surchargé au cœur du Rajasthan. Ces 2 filles avec lesquelles je voyagerai 3 semaines en Inde, je le reverrai chez elles en Nouvelle-Zélande et pour l’une d’entre elles ailleurs dans le monde dans les années qui ont suivi !
Un tour du monde c’est une aventure humaine avant tout et on n’a pas idée de la richesse d’un tel voyage. Comme à tout le monde, on m’a dit que j’avais de la chance. Comme dit Florence « j’ai de la chance d’avoir un passeport européen, j’ai de la chance d’être en bonne condition physique et mentale pour faire ce voyage dans de bonnes conditions et (…) d’être née dans un pays où j’ai la chance de penser que je suis assez libre pour faire un tour du monde ». La chance parfois se provoque. Tous ceux qui sont partis un jour ou l’autre se confronter aux routes du monde vous diront plutôt qu’ils ont pris en main leur destin.
Micka a frappé fort avec sa phrase « est-ce que tu te souviens de ton premier jour de voyage ? » Oui je m’en souviens et il restera gravé à jamais dans ma mémoire. Le premier jour du reste de ma vie j’ai pleuré dans l’avion qui m’emmenait en Inde mais j’ai aussi dansé dans ma première chambre d’hôtel à peine mes sacs posés. A l’instant même où j’ai atterri à Chennai, j’ai su que cette aventure était taillée pour moi. J’ai oublié la phrase que je me rabâchais depuis des mois comme un mantra dès l’instant où j’ai commencé mon tour du monde. « Tu vas partir et si tu rentres prématurément ce ne sera pas un échec, tu auras essayé, d’autres n’ont pas eu ce courage » n’avait plus lieu d’être.
Comme Inès j’ai eu de « l’euphorie de liberté ». Quelle belle phrase… Je rassure ici tous les inquiets. Tout ce qu’on apprend en tour du monde, surtout quand on voyage seul, nous sert au retour. Difficile quand pendant un an on a été livré à soi-même, pris des initiatives et décidé seule de son chemin de reprendre sa vie d’avant ! Il est d’ailleurs un point que le film n’aborde pas, mais qui très honnêtement n’aurait pas eu de sens à la fin de ce joli voyage numérique : c’est le retour. Si partir est facile finalement, le retour l’est beaucoup moins. Moi j’ai fait le choix de rentrer de ce tour du monde pour Noël. Erreur fatale ! Si pendant un an j’avais vécu en retrait total de la société de consommation, je me la suis prise en pleine tête à mon retour. J’ai versé plus de larmes en 2 semaines qu’en un an de voyage.
Je savais dès le début que ce voyage ne serait pas une parenthèse mais bien une transition de vie ! A mon retour, j’ai démissionné et retrouvé un CDD. J’ai repris une vie dite « normale » pour me remettre dans le bain mais la soif de liberté a finalement été plus forte que tout. Aujourd’hui je travaille à mon compte et décide seule de ma route. Liberté quand tu nous tiens !
Combien d’envie de voyages au long cours Génération Tour du monde aura t-il suscité ? Combien de départs aura t-il provoqué ? Nulle ne le sait mais ce qui est sûr, c’est que par le choix des personnalités, leur sérénité et leur joie de vivre qui crèvent l’écran, les Coflocs nous ont émus, fait rire ou pleurer et fait remonter en chacun nous nos rêves ou nos projets d’aventures !
Il y a une citation de Goethe qui m’accompagne depuis longtemps « Quoique tu rêves d’entreprendre, commence-le. L’audace a du génie. Du pouvoir. De la magie ».
N’oubliez pas vos rêves. Entreprenez-les. Ayez l’audace de les vivre.
1 commentaire
Patricia
1 novembre 2018
Jolie histoire de Vie....
Aventurière je ne le suis pas
A travers vos voyages et superbes photos je me plais à l être et à rêver d un joli monde tout en couleurs
Merci