Interview : s’expatrier en famille en Equateur
3| Mis à jour le 15 décembre 2016
De plus en plus de Français partent vivre à l’étranger ! Seul, en couple, en famille, pour quelques années ou toute la vie, c’est une expérience à faire ! L’an dernier, des milliers de Français se sont expatriés. Nous avons eu la chance d’échanger avec une famille franco-équatorienne qui a décidé de tout quitter pour partir vivre en Equateur.
Angélique (la maman) a bien voulu répondre à nos questions et nous parler de son projet et des préparatifs d’une telle aventure en famille.
1/ Pouvez-vous présenter un peu votre famille et votre projet d’expatriation en Equateur ?
Nous sommes une famille franco-équatorienne avec 2 enfants de 5 et 8 ans. Mon mari est originaire de la ville d’Otavalo en Equateur. Il est arrivé en France en 2006, l’année où nous nous sommes rencontrés. J’ai un master d’études hispaniques et mon mari vient d’obtenir un diplôme d’Etat de chauffeur poids lourds.
Notre projet d’expatriation vient en grande partie de mon mari qui souhaitait rentrer vivre en Equateur où il a toute sa famille. Depuis quelques années, il en parlait mais nous avions (j’avais) peur de sauter le pas et de mettre en danger nos enfants au niveau sécurité et éducation.
Cette année, nous avons décidé de nous lancer, mon mari a obtenu un congé sans solde d’un an (si nous revenons, il aura son poste) et moi j’ai démissionné de mon emploi à temps partiel. Nous avons rendu notre logement, stocké les quelques affaires restantes et pris nos billets d’avion. Nous partons pour un an grâce à mon affectation en tant que professeur de français à l’université centrale de Quito.
2/ Comment l’opportunité d’assistante de français s’est-elle présentée ?
Au sein des universités françaises, il existe un programme d’échange à partir de la 2ème année de licence. Chaque étudiant peut postuler pour enseigner le français durant 9 à 12 mois (renouvelable) dans un pays ayant un accord (pays anglophones, hispanophones et Chine). La condition principale est d’être étudiant l’année de dépôt du dossier, de valider un certain niveau en langue (B1) et d’être prêt psychologiquement.
En octobre 2014, j’ai déposé mon dossier via internet puis j’ai réalisé un entretien afin d’évaluer mon niveau d’espagnol. Fin juin 2015, j’ai reçu la réponse définitive et mon affectation dans la ville de Quito en Equateur.
C’est une bonne expérience qui m’est offerte au niveau pédagogique et humain et cela me permettra de voir si c’est le métier que je souhaite exercer.
3/ Et votre mari va-t-il travailler ?
Sa famille travaille dans l’artisanat local (région d’Imbabura). Il va apprendre le métier et travailler avec eux.
4/ Est-il facile de s’expatrier en Equateur avec des enfants en bas âge ?
Comme je l’ai dit précédemment, les enfants sont un frein à la réalisation d’un tel projet, car ils passent en premier. Leur santé, leur éducation, leur sécurité et leur bonheur sont primordiales. Donc non, ce n’est pas facile du tout, mais si on réfléchit trop, on ne serait jamais parti.
5/ Comment se sont passés vos préparatifs de départ ?
Les choses à ne pas oublier :
- Administratif : prévenir à l’avance la banque, la mutuelle, les assurances pour résilier ou suspendre les contrats.
- Travail : prévenir les employeurs, négocier un congé sans solde ou bien une rupture conventionnelle et faire attention au préavis si vous démissionner (selon catégorie de 1 à 3 mois)
- Visa : pour éviter les problèmes de visa, nous avons fait la demande de double nationalité pour les enfants auprès du consulat équatorien à Paris.
- Logement : faire transférer notre courrier
- Tourisme : se renseigner sur les choses à faire en arrivant sur place (ça c’est plutôt sympa)
- Billets d’avions : pas trop tôt et pas trop tard pour l’avoir au meilleur prix. Dans notre cas : 2 mois à l’avance.
- Santé : faire les check up santé et souscrire à une assurance santé.
6/ Comment vos enfants sont-ils scolarisés ?
L’inscription à l’école a été compliquée. Heureusement que la famille en Equateur était là pour nous aider. Pour inscrire pour la première fois un enfant étranger, il faut se rendre au district du canton qui attribue un numéro afin de finaliser l’inscription. Le district publie ensuite sur internet le lieu d’affectation de l’enfant. Le problème, c’est que les enfants avaient été placés dans une école trop loin du lieu d’habitation, du coup il a fallu que la famille sur place demande le changement (et pour demander quelques choses en Equateur, ce n’est pas facile).
De plus, vu que les enfants étaient déjà scolarisés en France, le district nous a demandé de leur fournir tous les bulletins de notes, traduits par un traducteur assermenté et homologué par le consulat d’Equateur en France. Cette étape est obligatoire pour leur inscription définitive.
Ils sont donc inscrits en école locale (le matin de 7h à 12h30) et auront des cours en espagnol. Je me charge de leur faire l’école en français à la maison. Pour se rendre à l’école, ils prennent le bus ou le taxi. (les taxis jaunes ici aussi!)
Il y a d’ailleurs un article sur notre blog dans lequel je parle des différences entre le système scolaire équatorien et français.
7/ Quel budget faut-il prévoir pour une telle expatriation ?
Un budget élevé !!!
Pour une expatriation comme la nôtre, je pense qu’il faut compter 10 000 € en comptant le voyage, l’assurance santé, toutes les démarches administratives en France et en Equateur.
- Les billets d’avions pour 4 : 4800€
- Les traductions pour l’école : 200€
- Les 4 passeports : 200€
- Mon visa : 80$
- L’assurance voyage pour 6 mois pour moi et mes enfants : 810 € (mon mari a pris une assurance locale)
- Plus quelques réserves pour les premiers mois (frais d’installation, nourriture ….)
Mon mari aura un salaire à la fin de ce mois-ci, mais pour moi il faudra attendre quelques mois le temps que le système de versement se mette en place.
8/ Comment se sont passés vos premiers jours en équateur ?
Nous avons été très bien accueillis par la famille de mon mari. Nous disposons d’une chambre pour nous et une pour les enfants. Ici, les repas sont simples : pommes de terre, riz, pâtes, œuf ou légumes.
La culture et la communication ici sont différentes. Vivant dans un petit village, tout le monde se connait et tout le monde se dit bonjour. Le système d’entraide aussi est appréciable. Pour finir, tout le monde est souriant et sociable, même si chacun a son lot de problèmes.
Les enfants commencent à s’habituer à la vie ici, ils commencent même à parler espagnol avec leurs cousins cousines et à l’école aussi.
La difficulté est l’éloignement avec des proches restés en France, ils ont souvent le cafard même s’ils peuvent communiquer via Internet avec eux.
Pour ma part, c’est moi qui ai le plus de difficultés à m’adapter. Tout est différent : la nourriture, la mentalité, la manière de vivre, le confort est sommaire pour l’instant et même le fait de se déplacer en bus pour aller en ville. Mais ce n’est qu’une question d’adaptation.
9/ Quelles sont les principales différences entre le style de vie à la française et à l’équatorienne ?
En France, nous manquons de temps, on ne voit pas grandir nos enfants. Le coût de la vie élevé ne permet pas forcément d’avoir beaucoup de loisirs avec un salaire moyen, et pour finir, comme je l’ai dit plus haut, le manque de communication des gens.
Ici la vie est beaucoup moins chère (mais il ne faut pas nier que la pauvreté est très présente en Equateur), ce qui nous permet d’aller nous promener assez souvent.
Etant donné que les enfants n’ont pas école l’après-midi, nous pouvons les voir, et eux peuvent se reposer ou jouer entre eux. L’image qui me vient à l’esprit et qui ressemble à notre style de vie actuelle est un peu La Petite Maison dans la prairie, mais avec toutes les commodités actuelles. De plus, ici, nous avons l’opportunité d’offrir à nos enfants et à nous même une vie spirituelle.
Et pour finir, l’amabilité des gens et leur volonté de vous aider à n’importe quelle heure.
10/ Quels sont vos projets futurs ?
Pour l’instant, nous allons vivre un an en Equateur, nous adapter et voir ce qui ressort de cette expérience. Si mon contrat est prolongé ou si je trouve autre chose sur place, nous resterons ici. Nous pensons aussi monter un projet sur place mais rien n’est encore défini. En revanche, nous ne souhaitons pas partir ailleurs.
11/ Quelle est la citation qui résume le mieux votre philosophie de vie ?
Ce n’est pas ma philosophie de vie au départ, mais surtout celle d’ici en Amérique Latine (et j’espère qu’elle deviendra la mienne au fur et à mesure) : « Carpe Diem, vivre au jour le jour ».
Merci beaucoup à Angélique pour son témoignage. Pour suivre leur expérience, vous pouvez consulter leur blog Nouvelle aventure en Equateur mais aussi les suivre sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter : @NustaBeauty .
4 commentaires
Galliot
6 juillet 2019
Bonjour
j'ai une proposition de poste en Équateur cela me paraît très intéressant d'après les renseignements que je que j'ai pu prendre sur ce pays.
malheureusement je ne parle pas un mot espagnol.
y a-t-il des choses à savoir ou des instituts qui me permet d'améliorer mon espagnol sur place et si c'était possible avoir votre contact de façon à se sentir moins seul à l'arrivée un contact humain d'une personne qui parle français me paraît important
bonne journée à vous et bon courage en attente de vous lire
KESSIE Geneviève
19 avril 2019
Je suis tombée sur votre blog en cherchant un pays où commencer une nouvelle vie avec mes enfants. Angelique, votre expérience est exhaltante et j'admire votre parcours professionnel. Je vous suivrez avec plaisir en attendant de réunir toutes les conditions pour faire moi aussi le saut. Pourrions nous être en contact ?
Arnould bérengère
9 février 2017
Bonsoir...Nous sommes une famille de 4 pers qui aimerait venir vivre en équateur,pour juin 2018. On a 16 mois pour préparer ce projet,en sachant que nous ne parlons pas un seul mot d'espagnole.Je cherche justement une famille qui pourrait nous aider a faire que notre rêve aboutisse.J'aimerais bien rediscuté avec vous...Bonne journée
Bérengère/Gilles/Marie/Maxime
Jessy
2 mars 2017
J'aimerais être en contacte avec vous... Cela vient vraiment susciter mon intérêt et j'aimerais suivre votre progression.