De l’écovolontariat en tour du monde, l’histoire de Maude et Fabrice
3| Publié le 17 mars 2017
C’est l’histoire d’un écovolontariat international qu’on vous raconte aujourd’hui. L’histoire d’un couple d’amoureux de la nature qui a dédié sa vie à la protection des espèces. Maude, 29 ans, a suivi des études en histoire de l’art. Elle a travaillé comme guide du patrimoine culturel mais sa passion pour les animaux l’a amené à devenir guide de nature. Fabrice, 30 ans, a étudié la biologie et la protection de l’environnement. Il s’est spécialisé sur l’étude des oiseaux et consacre sa vie à la protection de l’avifaune. Ils nous parlent du projet Ecolybride.
Qu’est-ce que le projet Ecolybride ?
Ecolybride, c’est un projet d’écovolontariat autour du monde. Nous partons durant un an pour travailler bénévolement auprès de différentes associations de protections des animaux à travers le monde : centres de faune sauvage, parcs nationaux, projets d’étude scientifique. Nous allons travailler auprès de huit organismes variés de sauvegarde de la planète.
On a déjà fait pas mal de bénévolats en France ainsi qu’à l’étranger durant les voyages précédents. Nous nous sommes non seulement trouvés une passion commune pour cette façon utile de voyager et nous nous sommes également rendu compte que l’écovolontariat était mal connu en France.
On a donc décidé de nous lancer dans un projet de plus grande ampleur, un tour du monde en écovolontariat. Un extraordinaire moyen pour nous de nous rendre utiles et de faire connaître ce type de bénévolat. Grâce à l’écovolontariat, un bénévolat accessible à tous, chacun peut participer activement à la protection de la biodiversité.
Comment avez-vous fait pour trouver ces missions d’écovolontariat à l’étranger ?
Nous avons essentiellement fait des recherches sur internet. On s’est aidés des commentaires et photos laissés par les écovolontaires passés auparavant. Nous avons choisi des associations et autres organismes qui nous paraissaient sérieux. Des endroits où il est interdit de toucher les animaux, où le travail des volontaires est réellement utile, où les populations locales sont intégrées, etc.
Ensuite; nous avons dû faire des choix selon le coût, notre itinéraire, les saisons (ponte des tortues, migration des oiseaux, etc.). Les écovolontariats ne sont pas tous ouverts 365 jours par an.
Jusqu’à maintenant, nous ne sommes pas déçus par nos choix !
Vous avez commencé votre tour du monde en Mongolie. Qu’est-ce qui vous a le plus marqué dans ce pays ?
Nous sommes restés un mois en Mongolie. C’était la première fois pour nous dans ce pays. Le visiter était un rêve depuis longtemps et de nombreuses choses nous ont marqué. Entre la steppe désertique enneigée, le travail sous des températures allant de 0 à -20° C, les rencontres avec les nomades…il est difficile de ne retenir qu’une chose.
Est-ce qu’il y a des structures intéressantes pour la protection des espèces protégées ?
Il y a peu de structures en Mongolie qui accueillent des bénévoles pour la protection des animaux. Mais il y a de nombreuses réserves naturelles, parcs nationaux, etc. C’est d’ailleurs dans l’un d’entre eux que nous sommes allés, le Parc National d’Hustaï.
Ce parc national a été créé pour la réintroduction des Chevaux de Przewalski dans les années 90 et maintenant pour sa protection. Il accueille des bénévoles depuis le début des années 2000, entre février et novembre. Le travail consiste à se rendre dans la steppe afin de suivre les différents harems et noter les comportements des groupes de chevaux sauvages. Il est également possible de participer à différents recensements et études sur la faune et la flore du parc. Nous avons par exemple fait un comptage des gazelles mongoles, une journée à la recherche des loups et un recensement ornithologique.
Vous avez continué votre voyage vers la Thaïlande. Racontez-nous votre expérience au sein du centre WTTF.
Ce fut notre première expérience en centre de faune sauvage. Il s’agissait d’un très grand centre, accueillant environ 500 animaux (éléphants, ours, gibbons, macaques…). Il accueillait une soixantaine de bénévoles. Nous avions pour mission de nous occuper des animaux ne pouvant pas être relâchés dans la nature. Les nourrir, nettoyer leur enclos et leur créer des enrichissements étaient notre quotidien.
Comme nous restions un certain temps sur place, nous avons également eu pour mission de former les nouveaux volontaires pour mener à bien correctement les tâches quotidiennes. Là-bas, le travail était très intensif mais également très instructif. Nous y avons appris beaucoup sur les besoins de chaque espèce. Nous avons également fait de belles rencontres humaines lors de notre séjour, volontaires comme personnes du staff.
Vous voilà désormais au Costa Rica à vous occuper d’animaux. C’est quoi la journée type sur place ?
Voici la journée type d’un bénévole au Costa Rica Animal Rescue Center :
- 07h00 : petit-déjeuner.
- 08h00 : tous les bénévoles se regroupent et le coordinatrice motive les troupes, présente les projets à accomplir, etc.
- 08h30 à 10h30 : ce sont les soins quotidiens aux animaux (nettoyer les enclos, nourrir les animaux, etc.). En fonction de l’équipe dans laquelle on se trouve, on peut s’occuper des chouettes, perroquets, singes hurleurs, paresseux, cochons, etc. Deux fois par semaine, nous ne faisons pas les soins quotidiens car nous sommes en « food prep », il s’agit de faire partie de l’équipe qui prépare la nourriture pour tous les animaux du centre.
- 10h30 à 12h00 : pour les plus courageux, ce temps est utilisé à faire des projets personnels, créer de nouveaux enrichissements pour les animaux, améliorer les locaux du centre et la condition des bénévoles, améliorer les cages des animaux. Pour les autres, c’est piscine.
- 12h00 : déjeuner
- 13h30 : meeting
- 14h00 à 16h00 : on recommence les soins aux animaux mais ce ne sont pas les mêmes animaux que le matin.
- 16h00 : snack des animaux nocturnes (hérisson, porc-épic, opposum, kinkajou, olingo, etc.).
- 17h00 : un employé du centre est chargé d’aller récolter des feuilles fraîches de différentes essences. Les bénévoles doivent ensuite les partager pour la plus grande partie des animaux.
- 18h00 : repas des chouettes, dîner pour les bénévoles.
- 19h00 : les équipes en charge des autres animaux nocturnes doivent aller les nourrir.
Après cette dernière tâche, chacun est libre de faire ce qu’il veut.
Dans notre cas, le staff et les fondateurs du centre nous ont demandé de rester (gratuitement) pour être staff/bénévoles. Nos journées sont alors bien différentes des autres bénévoles. Nous avons notamment construit un enclos de réhabilitation pour un jeune toucan, nous avons travaillé sur le futur du centre en réfléchissant aux meilleurs emplacements pour les animaux et ensuite nous avons réalisé une carte du futur centre. Tandis que je suis aussi en charge des singes (capucins et singes araignées), Maude est assistante coordinatrice des bénévoles.
Nous faisons également parti de l’équipe qui se rend au sauvetage des animaux dans la région, et qui prenons soin des animaux orphelins.
Travaillant avec du vivant, nous avons rarement une journée type dans le centre de faune sauvage, il y a toujours des surprises ! Arrivée d’un nouveau pensionnaire, naissance, allaitement d’orphelins, etc. En trois mois nous ne nous sommes jamais ennuyés !
Avez-vous pu visiter les environs ?
Après chaque mission écovolontaire, nous avons décidé de nous prévoir 2 semaines de voyage dans chaque pays. Mais la mission au Costa Rica a été un peu particulière. Après notre mois de travail, le centre de faune sauvage nous a demandé de rester gratuitement pour aider. Il avait besoin de mes compétences de biologiste pour gérer les animaux et besoin de nos idées pour essayer de concevoir le futur centre.
Plutôt que 1 mois, nous sommes donc restés 2 mois et demi. Nous avons cela dit visité le pays durant nos jours de repos. Nous avons passé quelques jours au Corcovado National Park, le parc ayant la plus grande biodiversité du Costa Rica. Un endroit reculé et peu touristique mais paradisiaque ! Nous avons pu y observer des dizaines d’espèces animales : tapir, requin, crocodile, fourmilier, singe hurleur, capucin, ara, pélicans… Nous sommes également allés à Palo Verde et Carara, des petits parcs nationaux mais hauts lieux d’observation des oiseaux. Etant ornithologue, je ne pouvais pas ne pas visiter ces lieux qui ne nous ont pas déçus !
Comment interagissez-vous avec les écoliers français qui suivent vos aventures ?
En France, il y a des classes de maternelle et de primaire qui nous suivent. Nous avons mis en place sur notre site internet un coin enfants qui permet à tous les enfants qui le souhaitent de suivre nos aventures, grâce à un contenu adapté. C’est une petite mascotte en peluche, Coly le colibri, qui raconte nos aventures dans le coin enfant. Nous avons également créé une page de questions/réponses, pour que les enfants puissent nous faire part de leurs interrogations.
De plus, nous avons mis en place d’autres modes de suivi pour les classes qui le souhaitaient. Certaines nous ont demandé une carte postale de chacun des pays que nous visiterons. D’autres nous ont confié une peluche qui voyage avec nous et que nous prenons en photo autant que possible dans différents paysages et avec différents animaux.
Les enseignants utilisent également les vidéos que nous faisons pour les projeter aux enfants. Nous avons eu des retours et pour certains enfants, nous sommes un peu des stars ! Beaucoup sont pressés de nous revoir à notre retour en France et une partie d’entre eux souhaitent eux aussi aider les animaux quand ils seront grands.
Où comptez-vous aller ensuite ?
La prochaine étape est la Bolivie. Nous allons travailler pour un centre de faune sauvage qui s’occupe particulièrement de félins et de singes rescapés. Nous restons en Amérique du Sud jusque début mai pour ensuite nous rendre en Afrique pour aider d’autres organismes de protection des espèces.
3 commentaires
Sonia
4 mai 2017
Bonjour
J'ai trouvé votre article très intéressant d'autant plus que je projette de réaliser un projet équivalent au votre l'année prochaine. Pouvez vous me dire si la participation à ces associations était gratuite ou payante ? Car j'ai trouvé certains séjours d'ecovolontariat payants ...
Merci d'avance pour votre réponse
Sonia
Nadine
19 mars 2017
Super et très intéressant ce récit de vos premiers mois passés dans plusieurs centres
Bravo pour vos participations et vos aides.
Je vous admire et suis tres fière de vous
Bon vent pour la suite et à très bientôt des nouvelles et photos
Bises
Marmion chrstiane
18 mars 2017
Merci et compliments
de nous faire connaitre tous ces animaux vous faites un travail formidable
J attends avec une certaine impatience la suite de vos commentaires bon courage vraiment formidable