Léa et Brewenn, deux vidéastes en tour d’Europe à vélo

Léa et Brewenn, 25 ans, ont une formation dans l’audiovisuel, en tant que vidéastes. Ils sont partis en Nouvelle-Zélande en 2018 et ce voyage de dix mois a changé leur vision du monde. Ils en sont revenus avec un documentaire, « Vivons Autrement ».

Désormais, ils se lancent dans un défi encore plus fou, faire un tour d’Europe à vélo.

Comment avez-vous eu l’idée de partir faire le tour d’Europe à vélo ?

En revenant de ce voyage en Nouvelle-Zélande, nous savions tous les deux que nous partirions à nouveau à la découverte d’autre pays. Mais nous ne voulions pas prendre l’avion. Au quotidien, nous faisons beaucoup d’efforts pour limiter notre empreinte carbone et nous voulions que ce soit le cas en voyage également. D’où le choix du voyage à vélo, même si nous ne sommes pas du tout cyclistes à la base !

Comment avez-vous défini votre itinéraire ?

Nous voulions partir depuis la France à la découverte de l’Europe. Géographiquement, de nombreux pays sont très proches et pourtant ils nous sont inconnus. Nous avons donc principalement suivi 4 routes Eurovélo pour tracer notre itinéraire et passer par un maximum de pays que nous ne connaissons pas. Dans les faits, nous nous appuyons peu sur les tracés des Eurovélo et suivons surtout les conseils des locaux ou notre instinct. Nous anticipons notre itinéraire en prévoyant les étapes à environ J+5. Mais il arrive parfois que nous ne respections pas le « programme » si on trouve un super endroit pour monter la tente ou si on est fatigué ! Après tout, nous n’avons aucun impératif et l’important est de profiter du moment présent.

Combien de kilomètres avez-vous parcouru jusqu’à présent ?

Nous venons de passer les 6000 kilomètres et nous sommes actuellement au sud de la Finlande. Ce pays n’était pas prévu à l’itinéraire initial mais de Tallinn, Helsinki est la porte à côté ! Alors nous faisons un crochet d’une dizaine de jours pour découvrir la Finlande.

Quelle a été votre étape la plus longue ?

Notre étape la plus longue faisait 100km. C’était en Allemagne et nous avions pour objectif de rejoindre Frankfurt sur la journée pour dormir chez un hôte Warmshower le soir.

Quelle a été votre étape la plus compliquée et pourquoi ?

L’étape la plus compliquée a eu lieu en République Tchèque, lorsque nous étions en direction de la frontière allemande. Nous avions une grosse étape et avons pris la route tôt le matin car les prévisions météo étaient désastreuses. Nous avions beaucoup de dénivelé et le trajet se faisait dans un parc national en pleine forêt, où les chemins n’étaient pas très praticables à vélo. La météo s’est vite dégradée et nous avons dû finir les 30 derniers km sous une pluie battante. Il n’y avait aucun endroit pour s’abriter, l’eau a fini par traverser toutes nos couches de vêtements imperméables et nous étions glacés. Avec la pluie, les vélos s’enfonçaient dans la boue, c’était un vrai parcours du combattant. Heureusement, le soir nous avons atteint une auberge pour y passer la nuit. Nous nous sommes tellement enrhumés suite à ça que nous avons dû prendre deux jours off dans cette auberge !

Comment on fait pour voyager à vélo sans être trop chargé ?

Nous ne sommes pas les meilleurs exemples en ce qui concerne le chargement car tout notre matériel vidéo-montage pèse un certain poids ! Mais pour le reste il est important de ne prendre que l’indispensable, et d’éviter tout ce qui pourrait servir « au cas où ». Évidemment « l’indispensable » dépend de chacun, pour nous l’équipement vidéo en fait partie. Dans tous les cas, le matériel technique actuel reste plutôt léger. On trouve des modèles de tente, duvets ou matelas performants pour un poids limité. Ce sont des compromis à faire lors de l’achat du matériel selon le rapport prix/performance/poids que l’on souhaite. Encore une fois, ce choix est vraiment personnel et il y a autant de façon de voyager à vélo que de cyclistes !

Est-ce que vous avez eu des pépins pendant votre voyage ?

Nous avons eu deux problèmes de matériel majeur. Dans les deux cas, cela nous a coûté assez cher et nous a immobilisé quelques jours, mais rien de grave n’est arrivé. La jante de la roue arrière a cassé sur le un vélo, puis quelques semaines plus tard sur l’autre vélo. En pleine campagne. Il a fallu faire du stop pour rejoindre la ville la plus proche, avant de se rendre compte qu’il n’avaient pas la pièce qu’il nous fallait. Tout s’est bien fini et nous avons pu repartir, mais c’était beaucoup de stress !

Où dormez-vous en règle générale ?

Pour dormir, on alterne entre nuits en tente (en camping ou la plupart du temps en camping sauvage, où cela est autorisé dans pas mal de pays) ou nuits chez l’habitant grâce à l’application Warmshowers, qui regroupe une communauté de cyclo-voyageurs. Parfois, on prend également des nuits en chambre d’hôte, lorsqu’on a besoin de repos ou bien d’avancer sur nos montages vidéo.

Dans quel pays avez-vous été le mieux accueilli ?

Pour l’instant, le pays le plus accueillant a été la Belgique ! Dans des pays comme la Pologne ou les pays Baltes il faut souvent briser la glace pour être mieux accueilli. Mais nous avons hâte d’arriver dans les Balkans, réputés pour être très accueillants !

Quelle est la meilleure région d’Europe pour faire du vélo ?

Pour faire du vélo peinard ça dépend de ce que l’on recherche. Si l’on veut les voies les mieux aménagées et se ravitailler facilement, l’Allemagne est le best. Si l’on recherche plutôt des routes plates et des endroits inhabités les pays Baltes sont parfaits. Et sinon, le pays où les conducteurs semblent le plus respectueux des cyclistes serait la Finlande.

Combien de kilomètres vous reste-t-il à parcourir ?

Combien de bornes et de pays restants ? C’est une bonne question ! Selon nos plans, il resterait 9 000 km à parcourir et 12 pays à traverser. Mais on a déjà agrandi le parcours en passant par la Finlande, alors ces chiffres vont probablement augmenter au fur et à mesure du voyage. C’est l’avantage de ne pas avoir de date de retour de fixée.