ITW : Floriane et Matthieu du blog Pourquoi Pas Nous

Floriane et Matthieu, respectivement 34 et 35 ans, sont passionnés de voyages au point qu’ils ont effectué un tour du monde en sac à dos entre 2016 et 2017. De retour en France, ils sont devenus parents en 2020 et continuent de voyager, cette fois-ci en camping-car.

Ils travaillent à leur compte et à distance. Cela leur permet de partir plus souvent et plus longtemps. Leur objectif de vie : devenir une famille nomade.

Comment avez-vous attrapé le virus du voyage ?

Je pense que nous avons le virus du voyage depuis longtemps, mais nous avons mis du temps à le laisser s’exprimer. Nous avons eu la chance de grandir dans des familles où le voyage et les découvertes avaient une place importante.

Plus tard, Floriane est partie en Erasmus pendant ses études, année pendant laquelle elle a beaucoup voyagé en Europe grâce aux compagnies d’avion low-cost.

Matthieu avait en tête de partir faire un PVT au Canada dès son master en poche, bon ce projet est tombé à l’eau, vous allez vite comprendre pourquoi !

Dès notre rencontre, nous avons beaucoup parlé de voyage au long cours sans savoir comment l’intégrer dans notre quotidien. Puis un jour nous nous sommes dit Pourquoi Pas Nous (oui c’est même devenu le nom de notre blog)! C’est vraiment comme ça que nous avons tout quitté pour faire le tour du monde et qu’est né le blog.

6 ans après, que retenez-vous de votre tour du monde ?

Nous avons adoré notre voyage, c’est ce qui nous a donné envie de repartir et d’en faire un mode de vie.

Évidemment nous avons eu des galères et des jours sans, mais cela nous a appris à nous adapter à toutes les situations, à relativiser et à profiter encore plus des bons moments. Par exemple, rater un vol international, en trouver un autre dans l’heure (sans exploser le budget), changer de destination et de planning pour les prochaines semaines et découvrir la superbe ville de Singapour qui n’était pas dans notre itinéraire initial.

L’un des apprentissages, quand on part longtemps, c’est de ménager sa monture et de voyager plus doucement pour vraiment profiter de chaque instant. Nous étions partis, un peu comme tout le monde, avec un objectif de 12 pays en 12 mois. C’est très bien quand on souhaite voir rapidement des petits pays, mais dès qu’on s’attaque à l’Argentine ou à l’Australie, on se rend rapidement compte que ce n’est pas possible de tout voir. Il faut donc savoir faire des concessions. Le monde est immense et il y a tellement de choses à faire et à voir…

Pour finir sur cette expérience, nous sommes très contents d’avoir eu l’audace de nous lancer, car c’est à date l’un des projets dont nous sommes le plus fiers et qui nous donne toujours le sourire lorsque nous y repensons. C’est la décision la plus folle et en même temps la plus censé que nous ayons prise. Changer ce voyage, ça serait changer qui nous sommes aujourd’hui. Donc, nous ne changerions rien !

Comment avez-vous vécu votre retour de tour du monde ?

Ce retour à la vie dite “normale” a été un grand moment pour nous. C’est à la fois un bon souvenir, mais aussi un moment de grand questionnement pour nous deux.

À la fin du voyage, nous avons commencé nos recherches d’emploi, ce qui nous a permis de rentrer en France avec des propositions d’embauches qui nous plaisaient, c’était un stress en moins. Notre retour au travail ne s’est pas du tout passé comme prévu… Nous nous sommes rapidement rendus compte que ce n’était plus la vie que nous souhaitions. Des horaires à rallonge, moins de liberté d’action, moins de temps libre et une vie parisienne à mille à l’heure.

Ainsi, dès notre deuxième semaine, nous savions que nous ne continuerions pas dans cette direction. Nous avons donc passé nos soirées à préparer ce changement, pour pouvoir quitter nos jobs respectifs au plus vite. Cela nous à quand même pris 5 mois. Nous avons tout de même adoré redécouvrir Paris avec des yeux de voyageurs.

Floriane a complètement changé de voie pour retourner à ses premiers amours, l’enseignement et Matthieu a continué son travail, à Bordeaux avec des horaires plus tranquilles ainsi qu’un cadre de vie plus sympa.

Vous avez récemment investi dans un camping-car pour découvrir l’Europe. Pourquoi ?

Le gros avantage du camping-car, c’est le fait d’emporter sa maison avec soi. C’est un énorme confort, surtout avec un enfant en bas âge, notre fille avait 1 an et demi au début de notre voyage. On peut garder nos repères, notre maison ne change jamais, ce qui change, c’est le jardin et la vue depuis la fenêtre.

Par contre, ce confort entraîne un stress que nous n’avions pas en sac à dos. Avoir un problème en camping-car, ça impacte son moyen de transport et sa maison. Autant vous dire, que conduire dans en plein centre de Naples avec ça en tête vous fait avoir des sueurs froides.

Pour nous, les pays les plus adaptés à la vanlife sont l’Espagne et la Grèce avec une préférence pour cette dernière. C’est hyper facile de trouver des spots sauvages (ou tranquilles) les pieds dans l’eau.

Vous êtes désormais parents. C’est facile de voyager avec un bébé ?

On nous pose souvent la question : oui, c’est difficile de voyager avec un enfant, mais pas plus que de gérer un enfant en bas-âge à la maison.

La grosse différence est que l’on est h24 avec, donc il faut pouvoir prendre du temps pour soi. N’hésitez pas à vous accorder régulièrement des petites pauses : une balade, une sieste, une baignade, etc.

Heureusement, notre fille faisait encore la sieste. Ça permet de souffler un peu, se ressourcer et de pouvoir profiter pleinement de sa famille quand on revient. Nous étions tout de même contents de pouvoir compter sur notre famille en rentrant.

Notre deuxième conseil, c’est de vous adapter au rythme de votre enfant, ne voyagez pas trop vite, ne préparez pas trop de choses à visiter, à faire, à voir, etc. Vous risquez de vous fatiguer rapidement.

Notre ultime conseil, pour être le meilleur parent du monde (pendant quelques heures), trouvez des bivouacs en face d’aires de jeux.

Quel est le pays visité pendant votre tour du monde que vous aimeriez redécouvrir ?

Plus le temps passe, et plus l’envie de retourner dans les pays que nous avons déjà visité se fait ressentir. Un mois par pays, c’est insuffisant pour tout voir.

Nous avons eu un gros coup de cœur pour la Birmanie (Myanmar), mais la situation politique depuis est plutôt instable, donc on va patienter un peu avant d’y retourner.

Quels sont vos projets pour la suite ?

Oh là là, on a des projets plein la tête. Nos familles diraient qu’on en a trop, mais c’est qu’on laisse toutes les possibilités ouvertes.

Dans un premier temps, nous partons début mai pour un road trip en camping car en direction de la Suède et de la Norvège pour 3 à 4 mois.

Et nous préparons notre plus gros projet pour l’année suivante. Toujours un road trip, mais cette fois sur plusieurs années du Canada au Panama. C’était notre projet pour 2021, mais avec la covid et les difficultés de passage des frontières nous avons fait le choix de partir en Europe en camping-car pour une durée plus courte.

Reste à savoir si nous allons conserver notre véhicule ou préparer un grand van d’expéditions (pour plus de flexibilité)

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