Les réflexions sur le voyage de deux vagabonds autour du monde

Article rédigé par Camille et Romain, LesPtitsVags autour du monde

Un voyage est une expérience personnelle et à fortiori subjective. Les réactions, les ressentis et les sentiments diffèrent en fonction de chacun, et en fonction d’autres paramètres comme le pays visité, les rencontres faites et le temps passé à voyager. Dans cet article nous allons vous partager notre ressenti et les différentes étapes vécues durant ces 14 mois de voyage. Au cours de notre périple, nous avons rencontré beaucoup de voyageurs (couple, solo, amis, famille) et c’est souvent autour d’une bonne bière que chacun raconte son voyage et que le sujet vient sur la table. Comment voyages-tu ? Que recherches-tu en ce moment ? Avec bon nombre d’entre eux, nous avons fait ce constat : un voyage au long cours (8 mois et +) est une évolution constituée de plusieurs étapes.

Mode Backpack activé !

Ça y est, c’est le jour du grand départ, au revoir famille, amis, boulot, les relous du métro, les jolies fringues, le vin rouge et le fromage. Bonjour, l’excitation, la soif d’aventure et de découverte…Au début du périple, on est souvent à fond. On épluche tous les blogs, on prend toutes les recommandations qu’on peut trouver. On ne veut absolument pas louper le lieu « trop stylé », le plat typique « à goûter absolument », la rando « la plus belle du continent »… bref hors de question de rater LE truc. On veut cocher toutes les cases. En fait, tu te comportes comme si tu étais en vacances de 2 semaines ou 1 mois. Ceci n’est pas un problème, c’est un reflex humain et cela est légitime lorsque tu as tout quitté pour partir à l’aventure. Mais souvent cela devient fatiguant, et même plus qu’on ne le pense. Et voyager en étant fatigué… ce n’est clairement pas ce qui a de mieux, ça on est tous d’accord pour le dire.

Les premiers mois de voyage sont donc souvent à un rythme soutenu (et tant mieux), avant de réaliser que le voyage est un quotidien et qu’il y a besoin de ralentir. C’est là qu’opère un déclic. Après 6, 7, 8 mois de voyage ça peut varier, mais une chose est sûre, c’est que ce déclic arrive.

Mollo les asticots !

Ce que nous avons constaté, c’est qu’en voyageant 7j/7 et 24h/24, la tête dans le guidon à organiser le court, moyen et long terme, on ne voit pas tout de suite les choses (ou on ne veut pas les voir). Refaire les sacs tous les 2-3 jours, chercher le logement suivant, chercher comment se rendre à tel et tel endroit, chercher la meilleure activité à faire en essayant de sortir du circuit touristique classique, négocier les prix…et on en passe. Nous avons mis environ 3 mois à constater, réaliser et accepter que nous devions ralentir.

Et oui nous avion besoin de vacances! Tout le monde ne peut pas l’entendre, surtout votre ami.e qui bosse comme une dingue devant son ordi en ayant une heure de trajet aller et retour pour se rendre au boulot. C’est un fait, le voyage ce ne sont pas des vacances. C’est le voyage. Les gens ont tendance à confondre aujourd’hui, pourtant ceux qui voyagent en mode backpack ne rentrent souvent pas reposés. Les vacances, c’est le temps du repos. Deux semaines au bord de la piscine sous les palmiers n’est pas pareil que 2 semaines en sac à dos à explorer les îles grecques.

Si certains voyageurs arrivent à tenir le rythme pendant 1 an car c’est leur vision du voyage, nous nous avons pris des vacances. Stop la course au nombre de pays visités, au nombre de temples, aux sommets gravis, aux plages paradisiaques. Bonjour les séjours de cinq nuits au même endroit et les grasse mat’.

Ralentir n’est pas toujours évident car pour cela il faut faire des choix. Décider de faire moins d’étapes, de s’écouter et de prendre du temps pour soi…pour nous. Mais toujours le résultat en vaut la chandelle. En restant plus longtemps à un endroit, on s’imprègne mieux des lieux, on a ses repères et les rencontres ne sont que meilleures. Ralentir pour voyager plus en profondeur, on dit oui !

L’expérience avant tout !

Ce deuxième déclic, nous l’avons ressenti après 11 mois de voyage. C’est le stade où on s’est dit : ok on a dit qu’on allait jusqu’à tel pays d’ici la fin du périple, mais en fait dans celui-là on s’y sent bien et on a envie de « creuser ». On a envie de vivre le pays, vivre la culture, vivre avec les gens d’ici. La fameuse expérience. C’est à ce moment précis que l’on repense aux workaway, woofing ou simplement au bouche à oreille. Cela vous permet de rester plus longtemps à un endroit donné, entouré de personnes avec qui vous pouvez nouer des relations fortes, et vivre quelque chose d’unique.

Ce qui était important pour nous aussi à un moment, c’était de faire quelque chose qui avait du sens à nos yeux. Dans deux pays, nous avons fait des volontariats dans des auberges. C’était extraordinaire. Ce sont même les souvenirs que l’on retient de ces 2 pays. Mais à un moment nous souhaitions apprendre autour de la permaculture et de la bio-construction. Nous avons donc fait 2 volontariats en ce sens récemment. Et à nouveau nous avons vécu des expériences uniques. Nous avons appris, nous avons grandi, nous avons mûri, nous nous sommes épanouis.

C’est ainsi que nous, les Ptits Vagabonds, avons vécu notre périple. Cela ne signifie pas que ça sera pareil pour toi, car à nouveau chaque voyage est différent. Si tu rentres après 2 semaines au lieu de 2 mois c’est OK. Si tu ne voyages pas c’est OK. Et si tu voyages depuis 5 ans c’est OK aussi.
Une personne égale un voyage et c’est ça la magie du voyageur.

N’oublie jamais de profiter de chaque instant, de t’écouter, de te donner le temps pour observer et vivre tout ce qu’il y a autour de toi. Lâche prise et tout ira bien.