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Le blog voyage by Chapka

Voyager avec des enfants dans les pays tropicaux

Voyager avec des enfants demande certaines concessions et précautions. On ne voyage pas avec un enfant comme on le ferait seul ou à deux. Mais rien n’est impossible et aucune destination n’est interdite même avec des enfants.

Stéphie a vécu avec ses deux enfants dans plusieurs pays tropicaux. Elle nous donne ses conseils et ses astuces pour voyager avec des enfants dans les pays tropicaux en toute sécurité.

Voici un petit récap des choses à faire et à ne pas faire pour profiter un maximum de votre voyage.


Peut-on voyager n’importe où avec des enfants ?


NON, on ne peut pas voyager n’importe où avec des enfants. Avec ou sans enfants, certaines destinations sont à bannir pour des questions de sécurité.

Voici les lieux et régions à éviter :

  • Les régions soumises à une pression terroriste ou à des tensions politiques. Parfois, la restriction concerne seulement une zone, et n’empêche pas d’explorer le reste du pays. De façon générale, nous essayons d’éviter les frontières, qui sont des endroits peu sûrs.
  • La pleine période de mousson pour les pays tropicaux, au risque de connaître les inondations ou pire la fureur d’un cyclone (et également les régions désertiques pendant les très fortes chaleurs).
  • Les zones d’épidémie.

Il faut donc bien se renseigner sur la destination avant de partir. Mais mis à part ces trois points de vigilance, nous n’avons pas de limites, si ce n’est que nous ne voyageons que dans des destinations chaudes ! Mais c’est très personnel !

Les pays situés dans la zone tropicale (entre les deux tropiques) sont souvent des destinations évitées par les parents voyageurs pour des raisons sanitaires. Mais mes enfants ont vécu (Guyane, Indonésie, Malaisie) et voyagé (Asie du Sud-Est, Afrique de l’Est) dans des pays tropicaux et ils ne s’en portent pas plus mal ! Cela demande juste quelques précautions supplémentaires.


Quels sont les risques et les précautions à prendre lorsque l’on voyage avec un enfant dans un pays tropical ?


Chilling à raja ampat en Indonésie

Avec ou sans enfant les risques sont les mêmes. Mais les enfants sont plus vulnérables que les adultes et donc pour eux, les risques sont plus grands.

editQuelques règles de bases


Quiconque voyage dans un pays tropical, et en particulier les enfants plus fragiles, s’expose au risque de la « turista », la diarrhée du voyageur, provoquée par la transmission de germes pathogènes (bactéries, virus, plus rarement parasites) contenus dans l’eau, dans les aliments ou sur les mains. Elle est bien souvent sans gravité et disparaît après quelques jours sans aucun traitement. Mais dans certains cas (forte fièvre, sang dans les selles, diarrhée persistante), elle peut être plus grave et nécessite à tout prix une consultation, voire une hospitalisation.

Mais en misant sur la prévention et avec quelques règles simples d’hygiène à respecter scrupuleusement sur place, on arrive à l’éviter. Avant de partir, pensez à faire vacciner vos enfants (et vous-même) contre l’hépatite A et la fièvre typhoïde.

Pendant le voyage, veillez à ce que vos enfants :

  • boivent beaucoup d’eau (potable évidemment !),
  • n’aient pas de carences en vitamines et en nutriments
  • dorment bien. Le sommeil est vital. Autant pour les enfants que pour les parents. Sous les tropiques, le corps est mis à l’épreuve. Les virus, les bactéries, les parasites et les champignons sont à l’affût de la moindre baisse de nos défenses immunitaires pour les prendre d’assaut.

sur une plage au Kenya

Sieste bien mérité dans un train au Cambodge

auto-rickshawLes transports


On n’y pense pas spontanément, et pourtant, ce sont les accidents de la route qui provoquent les plus graves dommages, parfois irréversibles. Dans les pays tropicaux, en général peu industrialisés, les infrastructures routières (quand elles existent !) sont de mauvaise qualité, mal entretenues. Les véhicules, vieux, ne tiennent pas toujours la route. Sans compter que le rapport à la sécurité n’est pas le même partout ! Le respect du code de la route est aléatoire, les ceintures et le casque pas obligatoires, certains chauffeurs de bus roulent comme des cow-boys des heures durant sans pause, les bus et les bateaux sont surchargés, etc. Il faut donc bien évaluer le risque, en fonction de la renommée de la compagnie, de l’état apparent du véhicule, de l’état de la route…

Nous, depuis qu’on voyage avec nos enfants, on prend beaucoup moins de risques qu’avant. Quand on peut, on préfère le train au bus, en plus c’est l’idéal avec des enfants car ils peuvent gambader dans les allées ! Sinon, on choisit une compagnie « Deluxe ». Mais ce n’est pas toujours possible. Et cela ne résout pas les problèmes liés à l’état des routes !

En Éthiopie par exemple, nous avons refusé de voyager en bus sur les routes montagneuses et escarpées du Nord du pays, et nous avons préféré l’avion, ce qui nous a coûté bien plus cher. Nous n’aurions jamais fait ça du temps où nous n’étions pas parents !

Une sieste dans un bajaj

plate-fork-and-knifeL’eau et l’alimentation


Comment faire manger un enfant quand tout est épicé ? 

Pas toujours facile de nourrir un jeune enfant dans les pays tropicaux, où la nourriture est souvent épicée. Quand nous sommes arrivés en Malaisie, Nolan avait sept mois. Nous lui achetions des portions de riz blanc et des légumes au marché (pommes de terre, carottes, patates douces…) que je faisais cuire et réduisais en bouillie dans le babycook que j’avais emporté. Alors oui c’est encombrant mais c’est vraiment pratique quand on voyage avec un bébé en pleine étape de diversification alimentaire !

 

Quelles sont les précautions à prendre pour l’eau ? 

Pour l’eau, ne consommez que de l’eau embouteillée (pas d’eau du robinet, pas de glaçons) et assurez-vous que la bouteille est bien scellée avant de l’acheter (attention aux arnaques dans certains pays). Ne consommez pas de crudités à moins de les avoir rincées vous-même, épluchez les fruits et légumes, consommez la viande et le poisson bien cuits. Ne privez pas vos enfants de jus de fruits frais pressés mais demandez au marchand/barman d’utiliser votre eau en bouteille ; si vous n’avez pas confiance n’hésitez pas à vous rendre en cuisine pour assister à la préparation ; mieux vaut un peu de culot, plutôt que de faire courir le moindre risque à votre enfant.

Petite sieste devant les temples d'ankor

Que faire pour prévenir la turista ? 

Lavez-vous les mains et celles de vos enfants avant de manger. Ayez toujours avec vous un gel antibactérien. Si malgré toutes ces précautions, votre enfant a la diarrhée, pas de panique. Il faut savoir qu’une diarrhée n’est pas forcément due à un germe (infection bactérienne ou parasitoses intestinales). Un simple changement de climat ou d’alimentation peut perturber l’équilibre de la flore intestinale et provoquer une « turista ». Dans tous les cas, elle peut entraîner une déshydratation et c’est probablement là le plus grand danger. Il faut être particulièrement vigilant chez l’enfant, bien le réhydrater (eau, Coca-Cola ou Pepsi en prenant soin d’enlever les bulles, soupes…), avec des solutions de réhydratation si nécessaire (toujours en avoir dans sa trousse à pharmacie).

virusLes insectes


la moustiquaire : une alliée de taille dans les pays tropicaux

En particulier les moustiques, qui transmettent le paludisme (malaria en anglais) et la dengue. Mes enfants sont nés et/ou ont grandi dans des pays impaludés, donc vous pensez bien qu’on ne leur a jamais fait suivre une prophylaxie antipaludéenne (médicaments préventifs contre le paludisme) ! En plus ces médicaments sont de vrais poisons pour le corps ! En revanche, nous avons toujours dans notre trousse à pharmacie un traitement curatif au cas où.

Bon à savoir : le moustique anophèle femelle, celui qui transmet le paludisme, ne pique qu’à la tombée de la nuit. C’est donc à ce moment-là qu’il faut agir ! Nous équipons nos enfants de t-shirts à manches longues et de pantalons qu’on enfile dans leurs chaussettes !

Par ailleurs, leurs vêtements de voyage sont imbibés de perméthrine (insecticide chimique pour les vêtements et les moustiquaires). C’est ultra efficace. Pour la dengue, transmise par le moustique « tigre » (à cause de sa silhouette noire à rayures blanches) qui a la particularité de piquer pendant la journée, il n’y a pas grand-chose à faire si ce n’est de ne pas se faire piquer ! Donc dans les zones à risque, on se couvre les parties du corps non couvertes par des produits anti-moustique. Et surtout surtout, on dort systématiquement (la nuit et à la sieste) sous une moustiquaire ! La seule entrave que nous ayons faite c’est quand nous habitions au vingt-sixième étage d’une tour à Jakarta. Les moustiques ne volent pas si haut !


En quoi voyager avec des enfants change la façon de voyager ?


Photo de famille à Bali Voyager avec des enfants demande de faire des concessions. Finies les économies de bout de chandelle et dormir sur la plage ou dans un aéroport, finis les sacs de douze kilos, finies les pauses lecture au soleil, les films dans l’avion, etc.

Voyager avec des enfants (jeunes) demande plus d’argent, plus de bagages et surtout plus d’énergie !

Vos choix d’activités sont désormais – plus ou moins – dictés par les intérêts de vos bambins : animaux, aires de jeux, piscines, plage… Ah la plage ! Le rêve pour les parents globe-trotters, qui peuvent enfin souffler un peu, pendant que leurs enfants sont occupés à creuser !

Plage en Australie à Sydney

Mais mis à part ça, j’adore voyager avec mes enfants ! Au-delà de tout ce qu’un voyage leur apporte, et sans parler de l’accueil chaleureux des populations locales, ils me font voyager différemment, avec un regard neuf. Les enfants voient des choses que nous, adultes, ne voyons pas. Ils n’ont pas de préjugés, ils sont spontanés. Ils nous font découvrir des activités, des lieux que nous n’aurions pas découverts sans eux. Par ailleurs, c’est une occasion de continuer à vivre ma passion, tout en passant du temps avec eux.

Il est vrai que certains voyages ne sont pas possibles avec des enfants. Donc soit on les met entre parenthèses pour un temps, soit on voyage sans ses enfants. Je continue de voyager seule parfois. Ça a été le cas lors de mon voyage en Papouasie. J’ai passé deux semaines dans une communauté au milieu de nulle part, avec des conditions de vie vraiment rudimentaires. Je n’aurais absolument pas pu les amener.

Jolie rencontre lors d'un voyage au mozambique

Mais même quand je voyage sans eux, le voyage est différent d’avant. Le simple fait d’être devenue mère a changé ma façon de voyager.

Je ressens vraiment cette idée que « être mère » est universel.

Je m’intéresse à des aspects culturels qui m’étaient auparavant invisibles : l’allaitement, le portage… Et par-delà les cultures, par-delà les langues, je tisse des liens complices qui reposent sur une compréhension tacite. La maternité est un lien de plus qui m’unit à d’autres femmes du monde. Par ailleurs, quand on est mère et qu’on voyage sans ses enfants, on fait plus attention à soi, on prend moins de risques, car on porte une responsabilité et on sait que nos enfants ont besoin de nous.

Merci beaucoup à Stéphie pour ses conseils avisés ! Retrouvez toutes ses astuces pour voyager avec des enfants sur son blog Ma vie Nomade et sur sa page Facebook.

 

Si son histoire vous intéresse, n’hésitez pas à lire son interview dans laquelle elle nous parle de son parcours :  « J’ai vécu pendant 10 ans dans une dizaine de pays différents »

 

2 commentaires

Tekaz
Tekaz

10 mars 2021

Un grand merci pour ces conseils ultra pratique et encourageant !

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Bilel
Bilel

9 février 2019

Merci beaucoup stephie pour tous ces conseil, très intéressant pour nous jeune parent

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